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ainsi que ceux bant.

des trois Chefs-Villes du Bra

Lorsque les circonstances du moment et notre dignité si ouvertement outragée Nous ont forces à porter contre les Etats et notre Conseil de Brabant les dispositions sévères contenues dans notre Ordonnance du 18 Juin dernier, la Déclaration que nous avons fait publier immédiatement après, en date du 20 du même mois, a dû faire sentir combien cet acte de rigueur Nous coûtoit de regrets, et combien nous désirions que nous eussions pu Nous en dispenser: tous nos bons Sujets ont dû voir, par cette Déclaration, que Nous n'entendions rien leur enlever de leurs Droits et Priviléges utiles, et que Nous nous proposions seulement de Nous occuper, dans des temps plus calmes, des moyens de réformer, dans l'antique Constitution de cette Province, les articles douteux et obscurs qui, en prêtant à toutes sortes de fausses inter

prétations, donnoient sans cesse, à des esprits factieux, des prétextes et des occasions de troubler l'ordre et la tranquillité publique, qui est cependant le principal objet de toute Constitution: notre empressement de venir au secours de notre Peuple, et de sauver le pays de la ruine dont il est menacé, ne permettent pas à notre amour paternel de différer d'un jour, d'un instant, à faire connoître, sur ce point essentiel, nos favorables intentions: en conséquence, nous avons résolu de révoquer comme nous révoquons par la présente, notre Ordonnance du 18 Juin dernier, de remettre les choses au point où elles étoient à l'époque de notre dépêche royale du 15 Février de la présente année, et de Nous prêter au

desir que les deux premiers Ordres des Etats de Brabant Nous avoient témoigné, ensuite de cette dépêche, pour que nous voulussions Nous entendre avec eux, sur ce qu'il pourroit y avoir, dans la JoyeuseEntrée, de susceptible d'interprétation.

Nous attendons, d'après cela, que le retour de tous ceux qui auront profité de l'amnistic et de la prolongation accordée par notre Déclaration du 20 de ce mois, et en même temps le rétablissement du calme si nécessaire à cet effet, nommément la cessation des voies de fait, aussi offensantes pour Nous qu'injurieuses aux senti-mens d'un Peuple qui s'est toujours distingué par sa fidélité envers son Souverain, nous mettent à même de convoquer l'Assemblée des Etats, pour nous occuper, de concert avec eux, à écarter à jamais la possibilité de voir reproduire des évènemens si funestes et des désordres si extrêmes.

Mande et ordonne, etc.

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On annonce cinq Régimens, comme devant arriver à Luxembourg avant le 10 Décembre; cependant, on n'a pas encore d'avis direct de l'expédition des Lettres Requisitoriales.

P. S. Nous apprenons avec certitude que les Troupes combinées de Prusse, de Munster et de Juliers, se sont mises en marche, le 22, pour Liège, où la Populace s'est révoltée en forme contre ses Tribuns, s'est emparée de l'Arsenal, a dépavé les rues, juré de brûler la Ville, etc. Ainsi, voilà encore une Cité vouée aux dernières calamités.

GRANDE-BRETAGNE.

De Londres, le 25 Novembre.

(Le peu d'intérêt qu'ont offert depuis quelque temps les nouvelles d'Angleterre, nous avoit fait supprimer momentanément cet article, pour faire place à celui de France, qui, seul, a embrassé les deux tiers de chaque Journal. Nous continuerons, comme aupa ravant, le rapport de ce que la GrandeBretagne présentera d'instructifou d'intéressant, ainsi que les débats Parlementaires, lorsque le Parlement aura d'ouvert ses Séances.)

A quelque foiblesse près, le Roi est absolument rétabli. Depuis son retour à Windsor, il a repris tous ses exercices, ses Audiences, ses levers, et ses travaux habituels. Pour la première fois, après son rétablissement, il a assisté le 18 au Spectacle, à Covent-Garden, avec la Reine et les Princesses. Le Public lui a donné des preuves éclatantes de son amour et de son alégresse; une foule immense remplissoit la Salle et les ave

ues les Matelots, faute de place, étoient mêlés aux premières loges avec la Compagnie la plus brillante. L'audience fit entonner à l'Orchestre, la fameuse Antienne de Handel, God Save the King, et fit chorus à quatre

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reprises avec les Exécutans. La Cour vient fréquemment à Londres; mais on ignore encore si elle passera l'hiver à Windsor.

Le bruit d'un changement prochain dans le Ministère se soutient dans un certain monde, se propage par les Papiers de l'Opposition, et ne semble pas dénué de quelques apparences. On fonde l'idée de cette révolution sur une contrariété d'idées toujours croissante entre le Chancelier Lord Thurlow et M. Pitt. En retranchant les exagérations, ce rapport n'est pas sans quelque fondement. On auroit tort cependant de supposer que cette mésintelligence a sa cause dans une diversité d'opinions sur la politique intérieure ou extérieuré de l'Angleterre. Le Chancelier qui jouit de la confiance du Roi, a opéré le rapprochement de ce Monarque et de ses Fils: il n'est point d'avis qu'on doive les traiter en Etrangers ou en Ennemis. On attribue d'autres sentimens à M. Pitt qui craint l'influence de M. For dans celle du Prince de Galles. Le Public fait encore d'autres reproches, fondés ou non, à ce Ministre qu'il accuse d'accaparer toutes les places pour ses Créatures, de vouloir gouverner seul dans le Conseil, et de ne pas assez respecter les sentimens de ses Collègues. On a observé quelque refroidissement entre le Chancelier de l'Echiquier et plusieurs de ses Adhérens, tels

que le Marquis de Buckingham et M. Grenville, auxquels il est allié. Les Courtisans n'ont pas laissé échapper non plus, qu'à une de ses dernières audiences publiques, le Roi a distingué M. Fox et Milord North; ce qui ne lui étoit pas arrivé depuis longues années.

Samedi dernier, on a jugé et condamné au Banc du Roi, le Docteur Withers Auteur de plusieurs libelles pendant l'affaire de la Régence, et en particulier d'un pamphlet scandaleux contre Mde. Fitz-Herbert. Ce vil Ecrivain avoit pour Antagoniste à la Barre, le célèbre Avocat Erskine, qu'il avoit déchiré dans sa Brochure, ainsi que Milord Mansfield. Suivant l'usage de ses pareils, ce misérable avoit offert aux intéressés de sacrifier son libelle moyennant une somme d'argent; Erskine l'a prouvé, en traitant l'Accusé avec tout le mépris dû à sa personne et à sa profession. Dans sa défense, M. Withers n'a pas manqué, suivant la théorie du libelle, d'alléguer sa conscience, l'intérêt public, le zèle de la liberté. « L'hypocrisie infâme de << cet homme, a dit M. Erskine, est « un nouveau crime de sa part, et << j'invoque toute la sévérité du Tri<< bunal contre un scélérat qui profane « le nom de la liberté, en outrageant << celle de ses Concitoyens. » M. le Juge Ashurst, qui présidoit le Banc du Roi, a dit, en prononçant la Sentence: « La

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