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quoiqué avec peine, des mots entiers. Ee premier Volume, compofé de phrafes trèscourres, les mettra bientôt en état de paffer au fecond, où les Hiftoriettes font plus étendues, celui-ci au troifième, & ainfi de fuite; en forte que leurs progrès naturels les conduifent fans peine par les gradations ménagées dans la fucceffion des Vo lumes".

L'objet annoncé par Madame de V***. dans cet Avenillement, nous paroît parfaitement rempli. Ces cinq Volumes peuvent être regardés comme les premiers Livres de l'enfance, qui y trouvera plufieurs avantages; celui de fe confirmer dans la fcience, auffi sèche que difficile, de la lecture; & celui d'y prendre goût par l'amufement qu'ils trouveront dans les Livres que nous annonçons ici. Nous allons citer une Hiftoriette, pour en mieux faire connoître l'agrément & l'utilité.

» Léonor étoit une petite fille pleine de la plus fotte vanité. Pourvu qu'elle fût bien habillée, elle penfoit qu'elle n'avoit pas befoin de favoir lire & travailler, & qu'il falloit laiffer les Livres & les aiguilles aux enfans des pauvres, qui avoient befoin de s'inftruire pour gagner leur vie ».

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Il n'y avoit pas un Domestique dans la maifon qu'elle n'huniiliât chacie jour par fes airs de mépris ; & lorfqu'elle trouvoit dans la rue de petits garçons ou de petites

filles, don: les vêtemens n'annonçoient pas la richelle, elle redreffoit fa tête, les regardoit par-deffus l'épaule, & s'imaginoit qu'ils n'étoient pas dignes de marcher fur le même terrein ".

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» Elle ne traitoit pas fes Compagnes avec moins de hauteur. Son cœur s'enfloit d'orgueil en fe comparant avec elle, parce qu'elle avoit de plus jolis bijoux & de plus beaux habits. La petite Emilie venoit quelquefois jouer avec elle; mais comme fes parens, quoiqu'ils fuffent très riches, la tenoient fimplement vêtve, Léonor F'infultoit & s'emportoit même jusqu'à la battre, lorfqu'elle ne vouloit pas faire femblant d'être fa fervante en jouant au ménage ".

»Ses parens avoient un Procès, duquel dépendoit toute leur fortune. Ils le perdirent, & moururent de chagrin. Léonor fe trouva bien malheureufe. Elle ne pouvoit gagner fa vie de l'ouvrage de fes mains parce qu'elle n'avoit pas appris à travailler lorfqu'elle pouvoit le faire. Après avoir été fi dédaigneufe envers fes amies, il ne falloit pas fonger à leur aller demander des fecours. Tout le monde la rebutoit. Elle fentit alors combien le mépris fait de mal aux pauvres gens. Enfin elle fecrut trop heu reufe de pouvoir entrer au fervice d'Emilie".

»N'ércit il pas bien triste pour elle de fe voir réduite à être tour de bon la ferva te d'Emilie, elle qui l'avoit fi fouvent battue

pour ne vouloir pas être la fienne en badinant >> ?

ANALYSE hiflorique de la Légiflation des Grains, depuis 1692, à laquelle on a donné la forme d'un Rapport à l'Affemblée Nationale. In-8°. A Paris, chez Petit, Libr. au Palais-Royal.

ON a donné à cet Ouvrage la forme d'un Rapport à l'Affemblée Nationale, & ce cadre lui convient d'autant mieux, qu'en effet on pourroit croire qu'il lui a été deftiné, c'eft véritablement une expofition très-méthodique & très fidelle de tout ce qui peut être recueilli d'intéreffant fur cette matière.

Une première partie eft confacrée à la difcuffion de la queftion en général. Chacun de ceux qui ont écrit pour ou centre, pourront y reconnoître leurs idées & leurs principes on a profité auffi de pièces intéreffantes qui n'avoient pas encore été rendues publiques.

Une feconde partie eft l'expofition raifonnée de nos Loix, dans laquelle on a intercallé des parties de difcuffion, pour faire connoître le motif de leurs variations.

Le Réfumé qui termine, doit être regardé comme l'avis du Rédacteur; en forte que chacun peut, à fon gré, en propofer un different, & c'eft- là l'avantage de ce travail, c'est qu'il expofe & qu'il rapproche tout ce qui eft fait pour déterminer les opinions, de manière que chacun fera le maître de difcuter auffi la fienne.

L'Auteur s'eft exprimé avec la plus grande réferve fur ce qui regarde l'approvifionnement des grandes Villes. Son objet n'a pas été de donner des leçons d'Adminiftration, mais d'éclairer un point de Légiflation; & les bafes qu'il a réunies fuffiront pour guider les perfonnes qui auront quelque intérêt à s'en inftruire.

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VARIÉTÉ S

SUITE à la Déclaration relative aux, Confeffions de Jean-Jacques Rouffeau.

LA feconde Partie des Confeffrons de J. J.

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Rouffeau a paru & avec elle un Volume de Lettres, dont plufieurs à moi adreffées, & un plus grand nombre par moi fournies. Ces Lettres, en n'éclairant fur les vrais Editeurs des Confeffions, doivent au contraire en impofer au Public, & lui perfuader tout au moins que j'ai concouru cette édition, ce qui paroît avoir été F'unique but que l'on fe foit propofé en publiant ces Lettres; car elles n'ont aucun trait aux Confeffions, & ne font point celles qui devoient les accompagner comme Pièces juftificatives.

Me voici donc néceffité à donner une fuite à ma Déclaration du 27 Octobre dernier, afin de ne laiffer rien de louche ou d'équivoque fur ce qui me concerne. J'y fuis encore néceffité par la juftice la plus commune, puifque ma précédente Déclaration indiquant deux Manufcrits originaux des Confeflions, & deux poffeffeurs de ces Manufcrits, je ne dois laiffer fubfifter aucun doute dans l'opinion publique fur leurs vrais Editeurs, quand il ne m'en refte plus à moi-inême.

f

Je déclare donc que les originaux de la plupart des Lettres qu'on vient de publier à la fuite des Confeffions, fort entre mes mains ; que leurs copies ont été faites chez moi, pour faire partie

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