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à la furface des liqueurs en fermentation, par Vanhelmont & par d'autres Chimistes Allemands, qui lui donnèrent le nom de gas; mais dans la fuite il reçut celui d'air fixe, fur tout depuis que le Docteur Black d'Edimbourg, eut découvert qu'il existe dans un état de fixité dans les corps alkalins, la craie & les autres fubftances calcaires. Cet excellent Phyficien découvrit que l'air fixe contenu dans ces fubftances, eft ce qui les rend denfes ; & que lorfqu'elles en font privées par la violence du feu, ou par quelqu'autre procédé, elles paffent à cet état que l'on a appellé cauftique, à caufe de l'effet corrofif & brûlant qu'il produit fur les fubf tances animales & végétales.

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Le Docteur Macbride a découvert d'après une obfervation du Chevalier Pringle, que l'air fixe eft antifceptique à un degré convenable. Le Docteur Browintigg a découvert auffi que la même efpèce d'air eft contenue en grande quan. tité dans les eaux minérales qui ont un goût acidule; & que leur odeur particu lière, leur goût piquant & leurs vertus minérales font dûs à cet ingrédient. Le Docteur Hales a obfervé que certaines fubfiances & certaines opérations produi

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fent de l'air, & que d'autres l'absorbent. M. Cavendifch a déterminé avec exactitude les pefanteurs fpécifiques de l'air fixe & de l'air inflammable; enfin M. Lêne a découvert que l'eau ainfi impreguée d'air fixe peut diffoudre une quantité confidérable de fer, & devenir parlà fortement chalybée. C'eft d'après ces découvertes que M. Priestley eft parti pour faire les expériences, qui fe trouvent déjà rapportées dans le Recueil des Obfer vations fur la Phyfique, par M. l'Abbé Rofier, & qu'il faut lire dans l'Ouvrage même. L'Auteur, dans une Lettre à M. Gibelin, Traducteur de cet Ouvrage dit avoir tiré de l'air inflammable, de plu heurs métaux, par le moyen d'un miroir ardent, fans s'être fervi d'acide quelconque; il a depuis fait une infinité d'obfervations fur l'air, extrait de différentes fubftances par ce moyen; & il a obtenu un air acide vitriolique, en faisant bouilJir de l'huile de vitriol avec des fubftances qui contiennent du phlogifque; cet air, felon lui, reffemble affez à l'air acide marin, mais avec plufieurs différences frappantes. M. Priestley a fait auffi un grand nombre d'expériences fur l'ait qu'il a obtenu par la diffolution de quan.

tité de fubftances, dans l'efprit de nitre. La diffolution du charbon & autres fubftances qui contiennent du phlogistique, lui a donné de l'air nitreux prefque auffi pur que celui qu'on obtient par la diffolution des métaux. Nous n'indiquons ici les expériences de cet Auteur que pour engager les Chimiftes à les tenter.

On a envoyé depuis peu à Gibert aîné, Libraire, rue des Mathurins, quelques exemplaires d'un Ouvrage écrit en idiome latin & anglois, & qui a pour titre: Anatomia uteri humani gravidi tabulis illuftrata, Auctore Gulielmo Hunter, Regine Medico extraordinario. Cet Ouvra

eft grand in-fol. forme d'Atlas & de la plus grande beauté; il a été imprimé l'année dernière par Baskerville, fi connu dans la République des Lettres par les Ouvrages qui font fortis de defous fa preffe, & il eft orné en outre de 34 planches, gravées par les meilleurs Maîtres: elles repréfentent des fœtus de tout âge. L'Auteur de cet Ouvrage eft le Docteur Hunter, très renommé à Londres dans l'art des accouchemens.

De l'efprit du gouvernement économique;

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par M. Boefnier de l'Orme. A Paris, chez Debure, frères, quai des Auguf tins, près la rue Pavée.

"L'art de procurer aux fociétés la plus grande fomme de bonheur poffible, a » dit un Orareur éloquent dans l'Eloge » de Descartes, eft une des branches de » la philofophie la plus intéreffante; & » peut être dans toute l'Europe eft-elle » moins avancée que n'étoit la phyfique à la naiffance de Defcartes. Il y a des » préjugés non moins preffans à renverfer; il y a d'anciens fyftêmes à détruire; il y a des opinions & des cou»tumes funeftes, & qui n'ont ceffé de paroître telles que par l'empire de l'ha»bitude : les hommes réfléchiffent fi peu, qu'un mal qui fe fait depuis cent ans, leur paroît prefque un bien. Ce feroit » une grande entreprife d'appliquer le » doute de Defcartes à ces objets, de les » examiner pièce à pièce, comme il exa » mina toutes fes idées, & de ne juger » de tout que d'après la grande maxime » de l'évidence

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Rien n'est plus utile à la fociété que de porter ce flambeau de la difcuffion par-tout où la lumière de la vérité n'a point encore pénétré; tout ce qui tient

au grand art de gouverner les hommes, & de les conduire au plus grand bonheur poffible, exige beaucoup de difcuffion : il ne s'agit tien moins que de revenir fur des principes qu'on a fouvent adoptés fans examen; de repaffer fur toutes les opinions qu'un refpect aveugle & une parefle, fi naturelle à la plupart des hommes, ont perpétuées dans la fociété; de foumettre ces opinions à une revision exacte & févère, afin de ne rien approuver que ce qui fera conftamment vrai & utile aux hommes; en un mot, d'appli quer le doute univerfel de Descartes à tous les points de la fcience du gouvernement, afin d'augmenter, s'il eft poffible, le dépôt de lumières que l'expérience de tous les fiècles doit néceffairement produire. Ces fortes de difcuffions ne peuvent qu'infpirer un plus grand refpect pour les maximes qui font auffi utiles au bien de la fociété qu'elles font anciennes. La vérité devient d'autant plus éclatante, qu'elle a triomphé de la contradiction. Si les opinions qu'on veut introduire font des erreurs dangereufes, rien n'eft fi néceffaire que d'ouvrir les yeux de ceux qui peuvent en être les victimes; d'ailleurs on convient que dans les ma

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