Sur fon retour dans nos climats. Tu viens, flambeau du jour, d'achever ta car riere: Des bords glacés du Groenlan Jufqu'aux fots indomptés qu'a franchis Magel lan, Tu viens, dans la nature entiere, De lancer, par torrens, tes feux & ta lumiere. Que le plaifir devait éclore? Laifle les Hottentots & leurs affreux déferts; Viens, avec plus d'ardeur recommencer ta courfe; De nos malheurs paflés ferme à jamais la fource; Et que tous tes tréfors nous foient fans cefle ou verts. Qui peut, dans les plages lointaines, Vois, fur le Trône des Français, Un Roi qu'avec refpect tout l'Univers contemple, Des plus grandes vertus donner aux Rois l'exemple, Et compter chaque instant faits. par de nouveaux bien Vois une Princesse adorée, S'occupant de notre bonheur, Préparer aux Français le fpectacle enchanteur Que l'augufte héritier du dernier des Henris Guidés par ce nouveau Titus, Si ta lumiere la plus pure Put jadis éclairer nos malheurs inouis; Plonge-les, Dieu du jour, dans une nuit obscure : Échauffe, embellis la nature; Comble notre bonheur en imitant Louis. Par M. Morand. To AU DIEU MERCURE. or qui fais anoblir tout ce qui t'environne, Fidele Meflager des Dieux, Mercure, jufqu'au pied du Trône, Va porter mon respect, mon hommage & mes épais, A l'abri du foleil, Tircis prenoit le frais. mant. Là brillent en fecret le lis, l'œillet, la role, y remarqu: auffi la trifte tourterelle: Il la fixe, l'écoute & foupire avec elle. Quel chant pour un Amant pénétré de douleur! Il fent, plus il l'écoute, accroître fa langueur. Il s'y livre, & bientôt cédant à fes alarmes, Le cœur gros de foupirs, les yeux noyés de larmes, Il confie à ces lieux, témoins de les regrets, Le trop jufte motif de fes ennuis fecrets: Tourterelle, dit-il, plaintive & gémiflante, Tu pleures un Amant, moi je pleure une Amante ; J'étois aimé d'Annette, hélas! foins fuperflus, Mon cœur l'adore encor, le fien ne m'aime plus. Ah! qui jamais eût cru qu'elle devînt légere, Elle qui paroifloit ne vouloir que me plaire, Qui de mon hautbois feul n'écoutoit que les fons, Et ne vouloit jamais chanter que mes chansons. Annettte, tu me fuis! dois-je & puis-je le croire? Toi qui de notre ardeur femblois te faire gloire! Eft-ce donc là le fruit de ces tendres fermens, Qu'Amour nous arrachoit dans ces heureux mo niens, Où nos deux cœurs, plongés dans une douce ivrefle, Se juroient pour toujours une égale tendrefle? Sans lui, j'en fuis certain, j'aurois encor ta foi. fence, |