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vient à fon mal. Comme Dieu à donné à la terre la vertu de porter toutes fortes d'herbes, de plantes & de fucs deftinés à guérir les plaies du corps; il a de même rempli les Livres Saints de préceptes falutaires pour remédier aux maladies de notre âme. Qu'on le rappelle le bel éloge que M. Rouffeau fait de ces Livres, & l'on fera furpris qu'il n'insiste pas fur la néceffité de les mettre entre les mains des jeunes gens, en les dirigeant dans cette lecture.

Le Profeffeur d'Eloquence obferve judicieufeinent qu'un des plus précieuxavantages de l'éducation, doit être de faire contracter l'habitude de travailler feul & de lutter feul contre les difficultés fans le fecours d'autrui. C'est fans doute une excellente méthode d'inftruire les enfans en les amufant, en converfant avec eux, en leur faifant faire de vive voix des réflexions qui foient à la portéede leur âge, fur tout ce qu'ils lifent, voyent ou entendent, en arrachant pour eux & avec eux les épines de la fcience. Mais l'expérience nous apprend que nous ne favons bien que ce que nous avons appris avec quelque peine, ce dont nous nous fommes efforcés de trouver feuls,

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de réfoudre feuls les difficultés. En effet, on doit craindre qu'un enfant qu'on n'a inftruit que par la converfation, ne s'ennuie & ne fe morfonde dès qu'il fera livré au filence & à la folitude da cabinet.

Quant à l'inconvénient de commencer tard à étudier, on ne peut fe refuser à cette vérité d'expérience, qu'il y a un temps après lequel on ceffe d'apprendre; ou l'on n'apprend que difficilement. Le jugement a beau être formé, fi le cerveau, fiége de la mémoire, n'eft rempli ai de mots ni de faits, fur quoi opérerat-il? Comment manifeftera-t-il aux autres fes opérations, fi l'on ne l'a pas accoutumé de bonne heure à recevoir mille impreffions différentes, à fe plier & fe replier de mille manières diverfes, lorfqu'il étoit comme une cire molle? Si on a attendu que les fibres fe foient durcies, rien n'y pourra plus entrer, ou n'y entrera qu'avec peine. Rien ne feroit plus effentiel au Profefleur que de remplir la mémoire de fon Elève d'une infinité de mots, de faits & d'idées qu'il retrouve au befoin, & de rendre plus facile, par l'habitude, l'application de l'efprit. On trouve dans ces Difcours l'éloge I. Vol.

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du Souverain en qui la fagefle a devancé les années, & qui eft convaincu que pour affermir fon pouvoir, il doit le fonder fur les Loix & fur l'amour de fes Sujets, & que les Loix font l'ornement & le foutien de la puiflance fouveraine. En effet l'intérêt invariable du Trône eft fi visiblement attaché à l'empire des Loix, qu'il eft rare de voir les Princes fe porter d'eux-mêmes à les détruire. Cette corruption vient toujours des Sujets, dont les uns veulent fe fouftraire aux Loix, & les autres afpirent à dominer fur elles, Mais pour faire honorer ces Loix, fur lesquelles repofe la gloire du Souverain & le bonheur des Peuples, il faut honorer leurs Miniftres, & fur-tout ces Compagnies utiles, & dépofitaires des Loix & des formes, que l'Auteur compare à de fortes chaînes, toutes attachées au Trône, qui uniffent étroitement toutes les parties d'un vaste Empire; qui lient à la perfonne facrée du Souverain tous les Membres du Corps politique, par des nœuds indiffolubles.

L'Auteur a joint aux deux Difcours fur l'Education, relativement au corps, à l'efprit & au cœur, l'extrait d'un plan d'éducation par Platon, celui de l'éduca

tion des anciens Perfes, & celui de l'inftitution Lacédémonienne; & l'Ouvrage eft terminé par des réflexions judicieufes fur la véritable amitié.

Traité complet d'Anatomie, ou defcription de toutes les parties du corps humain, par M. Sabathier,,Membre du Collège de Chirurgie de Paris Cenfeur & Profefleur Royal, de l'Académie Royale des Sciences & de celle de Chirurgie, Chirurgien - Major & Confultant de l'Hôtel Royal des Invalides, &c. 2 vol. in-8°. chez Didot le jeune, Libraire, quai des Auguftins.

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Cet Ouvrage est vraiment élémentaire; c'est un des meilleurs dans fon genre qui ait paru; l'Auteur a puifé dans fes propres obfervations & dans fes diffections, la doctrine qu'il y expofe; il a confulté en outre, pour fa rédaction, les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, & il ne fe trouve prefque aucun Auteur célèbre qu'il n'ait mis, en quel que forte, à contribution; les Morgagni, les Haller, les Monro, les Meckel, les Hunter, les Zinn, les Senac, les Winf low, les Lieutaud, les Heifter, font au

tant de célèbres Anatomiftes dont il a émprunté les lumières. Il fe fait un honneur d'être un des difciples de M. Verdier; & s'il n'avoit été obligé de céder aux follicitations réitérées de fes amis, il auroit continué de faire paroître cet Ouvrage fous le nom de fon Maî tre, quoiqu'il puifle le réclamer comme le fruit de fes travaux, puifqu'il en a retranché le peu qui s'y trouvoit de M. Verdier, & que d'ailleurs il a fait des additions très confidérables.

Cet Ouvrage eft divifé en fept parties, en ofteologie, myologie, fplanchnologie, angeiologie, névrologie, adenologie, & en hiftoire des tégumens. La première, outre la defcription des òs, contient celle du périofte, des cartilages, des ligamens, des glandes fynoviales, de la moelle & de leurs vaiffeaux. La feconde traite des mufcles. Ces organes répandus dans la machine animale, opèrent le plus grand nombre, ou plutôt, prefque tous les mouvemens qui s'y exécutent. La fplanchnologie, qui fait la troifième partie de cet Ouvrage, est une des plus intéreffantes; auf l'Auteur l'at-il traitée avec beaucoup d'étendue; elle commence par ce qui concerne la tête, &

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