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aux Modernes, publiées à Paris en 1766, en deux vol. in-8°. & dont on prépare une nouvelle édition avec des additions, termine l'écrit que nous annonçons par une réfléxion importante fur le peu d'attention que l'on donne en ce fiècle à l'étu de des Anciens. On prend fouvent, nous dit-il, pour de nouvelles découvertes plufieurs chofes qui leur ont été réellement connues, ou fur lefquelles ils ont du moins répandu le plus grand jour. Souvent auffi on leur refufe d'avoir eu des connoiffances que leur attribue l'hif toire, parce qu'elles ne fe trouvent pas affez clairement énoncées dans leurs Ouvrages. Cependant il eft facile de fe convaincre que les grandes vérités des fyftêmes reçus avec tant d'applaudiffemens depuis deux fiècles, avoient déjà été connus & enfeignés par Pythagore, Platon, Ariftote, Archimède, Euclide Plutarque, &c.; & nous devons penser qu'ils favoient démontrer ces mêmes vérités, quoique les raifonnemens fur lef quels une partie de leurs démonstrations étoient fondées, ne foient point parvenus jufqu'à nous. Car fi dans les écrits qui font échappés aux injures du temps, on trouve une foule de preuves de la pro

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fondeur de leurs méditations, & de la jufteffe de leur dialectique pour expofer leurs découvertes, il eft très- jufte de croire qu'ils ont employé les mêmes foins & la même force de raifonnement pour appuyer les autres vérités que nous trouvons fimplement énoncées dans ceux de leurs écrits que nous connoiffons. Cette conjecture eft d'autant plus naturelle, que parmi les titres qui nous ont été confervés de ces Ouvrages qui ont péri, on en trouve plufieurs qui traitoient de ces mêmes fujets, qui ne font qu'énoncés dans leurs autres écrits; d'où il eft naturel de penfer que l'on y eût trouvé les démonftrations qui nous manquent de ces vérités. Ils jugeoient fans doute inutile de les répéter après en avoir parlé en plufieurs autres livres, auxquels ils réfèrent fort fouvent, & dont Diogène Laerce, Suidas & d'autres Anciens nous ont confervé les titres, qui fuffifent feuls pour nous donner une idée de la grandeur de notre perte.

La Pologne telle qu'elle a été, telle qu'elle eft, telle qu'elle fera; 3 parties in- 12. brochées 2 liv. 8 f. A Poitiers, chez Chevrier, Libraire; & à Paris, chez Valade, rue St Jacques, & Baftien,

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rue du Petit Lion, Fauxbourg Saint Germain.

L'Auteur a cherché à fe rendre favorable le jugement des Lecteurs, par une préface où il rend compte de fon Ouvrage. « C'eft, dit-il, au milieu des tem. » pêtes qui agitent maintenant la Pologne, que je fais paroître cet Ouvrage. » On n'eft jamais plus attentif à l'orage » que lorfqu'il gronde.

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>> On me jugera très impartial fi » l'on eft défintéreffé; mais fans dou» te je ferai lu par des hommes de parti. Il y a préfentement trop de fac» tions en Pologne pour plaire à tous les » Polonois.

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» Le tableau que j'offre au Public n'eft

qu'en miniature. La plupart des hom» mes, diftraits par leurs plaifirs ou par » leurs occupations, n'aiment les hiftoi"res qu'en abrégé; d'ailleurs on fe répète lorfqu'on veut tout dire, & l'on eft » prefque toujours languiffant.

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» L'événement qui fait le fujer de cet » écrit, mérite l'attention de tous les efprits il nous inftruit de tout ce que » peut la force, & des dangers auxquels » un Gouvernement foible eft toujours expofé.

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"Je n'attends d'autre fuccès de cct Ouvrage que le plaifir de rendre homm »mage à la vérité, & de mettre fous les » yeux des Lecteurs des faits dont tous les fiècles parleront, & dont ils feront

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» étonnés.

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» L'hiftoire de notre temps doit nous » intéreffer beaucoup plus que celle des » Grecs & des Romains; on n'est jamais plus affecté d'une Tragédie que lorf qu'on eft au parterre. La Pologne est » maintenant un vafte Théâtre où l'on » voit la fcène la plus touchante; & il n'y a point d'Européen qui ne doive fe regarder comme en étant le fpectateur. Les Royaumes, à raifon de la politi»que & du commerce, font devenus, » depuis long-temps, une feule & même » famille.

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» L'homme jufte eft citoyen du mon» de, il n'arrive point de révolution dans » l'étendue des Empires qu'il n'y prenne

» part.

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J'ai fouvent interrogé un Auteur "moderne qui m'a beaucoup fervi, & j'ai placé dans ce petit Ouvrage tout » ce que la Pologne, dans fon principe, » dans fa fplendeur, dans fon déclin, » offre de plus frappant; on n'y décou» vrira rien qui puiffe bleffer perfonne..

» La prudence doit toujours être compa gne de la vérité ».

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L'Ecrivain ne s'eft point écarté de ce principe. La première partie de fon Ouvrage nous préfente un tableau vrai de la Pologne, confidérée depuis fon origine jufqu'au temps préfent. Les traits rapprochés dans ce tableau, nous peignent les mœurs & le caractère des Polonois. Ils nous donnent une connoiffance fuffifante de leurs loix, de leur conftitution & de l'efprit de leur Gouvernement. Si la population eft une des règles les plus certaines pour juger de la bonté relative des Gouvernemens, le Lecteur gémira plus d'une fois fur celui de la Pologne. Il verra avec douleur un Etat long de quatre cents lieues & large de deux cents, n'avoir que fix millions d'habitans, & ne pouvoir conféquemment cultiver que les deux tiers de fon terrein, perte d'autant plus déplorable, que le fol de la Pologne eft excellent. Les villes ainfi que les villages appartiennent aux Grands en propriété, ils les engagent, ils les vendent; de forte qu'il fe rient des Seigneuries de Paroiffes dont les principaux droits confiftent à recevoir avant tous les habitans de l'eau bénite & de l'encens. Le Comte Branicki, Grand-Général de la Couron.

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