penfa dévoiler mon incognito. Ce fut celle du célèbre Maurice de Saxe, ce Général qui fit tant de bruit dans le monde, quelque temps après que vous l'eûtes quitté. Il m'avoit vue à Mofcou; il me econnut à Paris. Je cherchai en vain à m'efquiver; il m'aborde & me témoigne fon étonnement. Il falloit me débarraffer de fes queftions: je lui affignai un autre jour & un autre lieu pour y répondre. TH. KOULI-KAN. Il fut fans doute exact au rendez-vous LA PRINCESSE AL. ... Je l'ignore; le rendez vous n'étoit que fimulé. Je ne voulois point de confidens d'une fituation qui ne pouvoit plus changer. I eft vrai que mon enneini n'exiftoit plus; mais le préjugé que javois bra vé fubfiftoit toujours. Je ne me repentois, ni ne voulois m'accufer de rien. J'étois réfolue de finir dans l'obfcurité une carrière qui eût été plus heureuse, si je l'eufle commencée avec moins d'éclat, TH. KOULIKAN. Ne deviez vous pas craindre de nou velles rencontres? LA PRINCESSE A L... des Je pris de nouvelles précautions pour 'y fouftraire. Je me retirai dans un villa ge voifin de la capitale *, & habité par humains qui ne foupçonnent point la grandeur où elle ne fe montre pas. J'y vécus, oubliée de toute la terre, & oubliant moi-même qu'on pût y jouer un plus grand rôle. En un mot, je trouvai le repos dans ma retraite; &, dans une pofition telle que la mienne, c'étoit y trouver le bonheur, TH. KOULI-KAN. Pardonnez; je crois difficilement à ce bonheur fi tardif. Il en eft des grandeurs comme de certains climats, qu'on ne quitte pas impunément, lorfqu'on y eft né, qu'on n'habite pas impunément fi l'on naquit loin d'eux. * Le village de Vitry. LA PRINCESSE AL... Le repos eft pour l'âme ce que la bonté du climat eft pour le corps. Je me rappelois mes grandeurs paffées comme on fe rappelle un fonge pénible & douloureux. L'inftant du réveil est toujours accompagné d'un fentiment de joie. Vous ne jouîtes point de cet inftant; votre fonge ne finit qu'avec vos jours. TH. KOULI-KAN. J'aurois voulu pouvoir le prolonger. Tout eft fonge dans la vie, & il vaut encore mieux rêver qu'on eft le Maîtte d'un vaste Empire, que de fe croire l'Esclave de quelque petit Defpote. LA PRINCESSE AL... Au fond, je crois la chofe affez égale; mais voyez à quoi tient le repos de la terre & le bonheur des individus qui l'habitent. L'Afie eût été bien moins troublée fi vous n'euffiez jamais quitté votre villa ge, & ma vie eût été bien plus heureuse si j'avois plutôt habité le mien. Par M. de la Dixmerie. EPITRE à un de mes Amis, auffi conftant que malheureux dans fes amours. E voilà, nouveau Céladon, N'avoient vu de flamme fi belle; ique ne naiflois-tu là? L'Amour t'eût donné la couronne, Et de ces beaux fentimens-là Y fonges-tu? Né vif, charmant, Qui brille & meurt au même instant. Pour calmer les feux de l'Amour. Qu'une Beauté déjà trahie. Te voilà donc tout réformé. Le refpe& rampe aux pieds des Belles. Julie auroit la fantaifie D'un cœur conftant dans fes amours; |