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& d'intelligence, avec des inftrumens à vent, plufieurs morceaux d'harmonie. On a été charmé d'un air italien chanté avec expreffion par Mlle Duchâteau. M. de la Mothe, premier violon de l'Empereur, virtuole très-jeune & très-diftingué, a parfaitement exécuté un concerto de viòlon de fa compofition. Ce Concert a fini par Samfon, Oratoire à grand chœur, qui fait honneur à M. de Mereaux.

OPERA.

L'ACADÉMIE royale de Mufique continue avec fuccès les repréfentaions d'Iphigénie en Aulide. Mile Rofalie joue & chante avec autant d'énergie que de fenfibilité le rôle d'Iphigénie, & y eft fort applaudie. On doit beaucoup d'éloges au zèle de cette jeune Actrice, qui a un très bel organe, beaucoup d'intelligence, d'âme & de fentiment, & qui. fe rend d'autant plus utile à ce Théâtre,' qu'elle aime fon talent & qu'elle tend à le perfectionner, en fuivant les avis des Maîtres de l'art.

La Reine, Madame, & les Princes

frères du Roi, ont honoré ce fpectacle de leur préfence. Il feroit difficile de peindre l'hommage éclatant & les acclamations de l'affemblée à leur préfence.

L'Archiduc Maximilien pendant fon féjour à Paris, & Monfeigneur le Comte. d'Artois, le jour de fon entrée dans cette Capitale, ont aflifté à ce fpectacle, où ils ont été reçus avec les plus vives démonftrations de joie.

Tous les Jeudis font remplis par les Fragmens, compofés de l'Acte Turc, d'Hilas & Eglé, ballet héroïque, & de l'Acte de la Provençale.

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. Le Mercredi 22 Mars on a donné une répréfentation d'Orphée & Euridice au profit des Acteurs. Le Public s'eft posté en foule à cette repréfentation & aux fui vantes, & a prodigué les plus grands applaudiffemens à la mufique & à fa par faite exécution.

DEBUT.

Mlle Affelin, nièce, très-jeune Danfeufe, de la plus graude espérance, a débuté & a été très-applaudie dans le genre noble & dans celui des Pâtres avec M. Veftris fils. Elle eft élève de Mile Allard, & femble être fon émule. On ne

peut réunir plus de talent avec plus de jeunesse que ces deux charmans Danfeats, qui paroiffent avoir atteint la perfection de. leur art dans l'âge où l'on commençoit à peine autrefois à en apprendre les élé

mens.

On difpofe les répétitions de Céphale & Procris, Tragédie lyrique en trois actes, dont les paroles font de M. Marmontel, & la mufique de M. Grétri Opéra qui doit être joué à l'ouverture du Théâtre après Pâques.

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Sur la réception de LA REINE à l'Opéra d'Iphigénie.

J'Ar vu d'une augufte Princefle

L'embarras, le trouble enchanteur;
J'ai reflenti l'aimable ivrefle',
L'enthoufiafme de fon cœur.

J'ai vu de précieuses larmes
Couler de fes yeux attendris;
Eh! comment réfister aux charmes
Des vœux touchans de tout Paris ?
Partageant fon heureux délire:

A mon tour effuyant mes pleuts,
Tout bas je me suis mis à dire:
Voilà, voilà de vrais honneurs;
La pompe des Rois nous étonne;
Et fur-tout lorsque la beauté
Réunit l'éclat qu'elle donne
A l'éclat de la Majesté.

Mais ces tranfports de l'alegrefle,
L'accord charmant de mille mains,
Ces voix qu'élève la tendreffe,
Sont-ce là des fuffrages vains?
O Rois! voilà votre richesse,
C'est le fafte des Souverains.

Refpectables Epoux, que le François adore, Goûtez, goûtez long-temps un fi parfait bon

Oui,

heur.

quel que

foit pour vous l'excès de la gran

deur,

Un hommage au fi pureft bien plus doux encore *.

*Cette pièce eft de M. Thierry fils, Colonel de Dragons, premier Valet-de-Chambre du Roi. La Reine l'a reçue avec beaucoup de bonté, & a voulu qu'elle fût envoyée à la Cour de Vienne.

COMÉDIE FRANÇOISE.

LE Barbier de Séville, dont nous n'avons pu donner qu'une efquiffe légère en atten. dant l'impreflion, attire toujours, par fa gaîté, beaucoup de monde à la Comédie Françoife. Les ris des fpectateurs font les meilleurs applaudiffeniens qui puiffent être donnés à cette Comédie, dont le principal but eft rempli, puifqu'elle amufe. Il faut auffi y diftinguer des fituations d'un excellent comique, telle que la fcène de la Pupille furprife par fon Tuteur jaloux, & trouvant le moyen de lui donner le change & de laiffer prendre, pendant un feint évanouillement, une autre lettre que celle qu'il vouloit voir.

On a joué le Mercredi 15 Mats Tancrede, Tragédie de M. de Voltaire; ce beau fpectacle, parfaitement rendu par MM. Lekain, Brifard, & par Madame, Veftris, a été honoré de la préfence de Monfeigneur le Comte d'Artois, qui a reçu avec fenfibilité les témoignages redoublés du refpect & de la joie de l'affemblée la plus brillante & la plus nom

breuse.

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