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Rep. Non.

zze D'autres en avoient-ils caché?

Rp. Aucun à mon fçu, ou avec mon confentement. 23e. Où étoit caché dans la maifon del Gefu cet argent qui montoit à 50 millions de feudis (que l'on réduifit tout à-coup à 25 ou 22 millions)?

Rép. Je fuis fort étonné que des perfonnes fenfées telles que doivent être celles qui compofent une con grégation de cardinaux, aient cru de pareilles fables fans avoir pu encore en être défabufées après les perquifitions extraordinaires faites dans Rome & ailleurs, pour trouver cette fomme imaginaire qui n'exiftoit que dans les calomnies des jaloux.

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25e. Le général avoit-il de l'argent en particulier ? Rép. Il n'en avoit pas.

25e. Que faifiez vous de l'argent que vous receviez ? Rép. e l'employois à l'entretien de la maifon profeffe, fans en avoir jamais rien détourné à mon pro pre ufage.

2′′e. Comment fubfiftoient les jéfuites portugais ? Rép. De leurs meffes, de différentes aumônes, des bienfaits de l'incomparable clarité du fouverain pontife Clément XIII, dont la mémoire fera toujours chere à la postérité; enfin, de la vente qui fut faite avec les permiffions requifes, de beaucoup d'argenterie & d'¢ffets précieux.

NAPLES (le 30 Juin. ) On livra au peuple, le 24 de ce mois, la derniere cocagne, qui fut pillée fans aucun accident; l'archiduc Maximilien qui étoit revenu de Caferte avec le roi, fut témoin de ce fpectacle. Les fêtes données à l'occafion de la naiffance du duc de la Pouille, fe terminerent ce jour-là par un bal mafqué, au quel L. M. & l'archiduc affifterent en habits d'anciens Germains. Le 26, S. A. R. reprit la route de Rome, après avoir fait de riches préfens à ceux qui ont eu l'honneur de la fervir.

La Sicile vient de porter des réclamations au pied du trône contre fes barons qui exigent & font percevoir des droits multipliés, dont ils jouiffent depuis que les Oftrogoths, les Vandales & les Lombards fe

font établis en Italie fur les débris de l'empire d'occident. Chaque citoyen, par exemple, paie un carlin lorfqu'il fe marie; un enfant de 10 ans, qui commence à apprendre quelqu'art ou métier, en paie autant, & ce droit s'exige, pour ainfi dire, jufqu'à l'âge de décrépitude des artifans. II eft un grand nombre d'objets dont les droits font portés annuellement à 5 & même à 8 carlins. Le roi n'a pas encore prononcé sur ces repréfentations, qui font foumises à l'examen de fon confeil.

VENISE (le 6 Juillet.) Le gouvernement vient d'envoyer un infpecteur chargé de vifiter toutes les fortereffes de la république, & particulierement celles de Brefce, de Crémone & de Bergame; il a ordre de dreffer un inventaire de tous les canons bombes & munitions de guerre qui appartiennent à ces places.

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Le lord Murray, ambaffadeur de la GrandeBretagne auprès de la Porte, eft arrivé ici de Conftantinople le 3 de ce mois; il continuera fa route pour Londres dès qu'il aura achevé fa quarantaine ordinaire.

On affure que le fénat a conclu & figné avec l'empereur un traité par lequel la république cede à la maifon d'Autriche la plus grande partie des côtes de la Dalmatie, & que la cour de Vienne lui abandonne dans le Frioul quelques villages de peu d'importance. Il est question de réunir au grand duché de Tofcane l'ifle d'Elbe, qui eft d'un très-grand revenu à caufe de fes mines de fer; elle eft fituée au fud-ouest de la principauté de Piombino, dont elle fait une partie confidérable, & appartient à un prince napolitain de la maifon de Buon-Compagno. On dit que la cour de Tofcane a deffein de faire valoir d'anciennes prétentions fur cette ifle.

GENES (le 30 Juin) Le 22 de ce mois, vers les 8 heures du matin, le grand confeil de St. George, qui s'étoit affemblé depuis la veille, & dont la féance avoit duré toute la nuit, élut les 4 nouveaux prorecteurs de la banque. Le choix tomba fur le fénateur Dominique Lomellino, qui fortira de fa charge le 1er. du mois prochain les nobles Jean Baptifte Sopranis, Jérôme Curlo & Etienne Pallavicino.

Le 24, à 6 heures du foir, le doge Brice Juftiniani fut couronné roi, fuivant la coûtume, & la cérémonie a été des plus brillantes, ainfi que le repas que fa férénité donna à la plus grande partie de la nobleffe des deux fexes: le nombre des convives étoit au-delà de trois cens.

Une troupe de comédiens françois arrivée en cette ville va commencer ses représentations dans la falle du Falcon; ce fpectacle, que l'on commence à goûter dans ce pays, durera jufqu'à la fin de Septembre.

Comme on oblige les vaiffeaux portugais qui fe rendent dans les ports d'Efpagne à faire une quarantaine, & qu'il n'eft cependant question d'aucune maladie épidémique à Lisbonne, ni dans les ports voifins, les politiques pensent que cet ordre de la cour de Madrid a pour objet d'empêcher les Portugais de prendre connoiffance de fes armemens, & d'être à portée d'apprendre ce qu'on dit de leur destination.

LIVOURNE (leg Juillet.) La frégate de guerre ruffe la Natalie, de 34 canons, & de 240 hommes d'équipage, arriva, le 25 du mois dernier, en ce port. & fut fuivie le 26, par le vaiffeau le Rohedanoff, de 70 canons & de 550 hommes d'équipage, à bord duquel étoit le vice amiral Elmanoff. Le 5 de ce mois au matin, ces deux bâtimens mirent à la voile pour Port-Mahon, où

te Sr. Elmanoff rejoindra le refte de fon efcadre, & partira enfuite pour retourner à Cronftat & à Pétersbourg. Cette efcadre, compofée de 9 vaifLeaux ou frégates, eft la derniere divifion de l'armement ruffe qui reftoit dans les mers de l'Archipel.

Quelques jours auparavant, le comte Alexis Orlow étoit venu ici avec le prince Grégoire fon frere, pour y donner les derniers ordres. Ils fe font enfuite féparés, le premier pour retourner dans fa patrie & le fecond pour aller prendre les eaux à Spa. Le comte Alexis Orlow, avant fon départ d'ici, a publié une efpece de manifefte en faveur de la république de Ragufe. Il y rappelle tous les griefs que la Ruffie avoit contre elle, & déclare que fon augufte fouveraine confent à oublier le paffé, pourvu que Ragufe s'engage à garder une parfaite neutralité dans toutes, Les guerres que la Ruffie pourroit entreprendre ; que le conful de Ruffie jouiffe fur le territoirede cette république de tous les droits, honneurs & privileges qu'on y accorde à ceux des plus. grandes puiffances de l'Europe, fans aucune exception, & qu'il foit permis audit conful d'avoir dans fa propre maifon une chapelle, où l'on célebre le fervice divin, & qui foit ouverte à tous les fujets de la Ruffie. Il a en conféquence été ordonné à tous capitaines & commandans des vaiffeaux de S. M. I. de ne plus inquiéter ceux qui porteront le pavillon de Ragufe.

Lorfque le comte de Marbeuf fit l'ouverture des états de Corfe, il prononça un discours élo, quent, dont voici quelques morceaux. « Les Cor fes ont toujours defiré d'être foumis à la France; le chef même que vous aviez choifi, oubliant fes. intérêts particuliers pour ne s'occuper que de vos. vrais avantages, n'a jamais ceffé de vous repréCenter que c'étoit le feul moyen que vous aviez

d'être heureux; vos defirs ont été remplis; mais par une fatalité incompréhenfible, l'efprit de révolte s'eft emparé d'une partie de la nation; on ne peut que reprocher à celle qui l'a repouffée, d'avoir fait trop peu d'efforts pour rappeller l'autre à la raison. Il ne fuffit pas aux perfonnes éclairées de fe préferver de la contagion; elles doivent la prévenir dans les autres; tels font les devoirs du véritable patriotifine; ils n'ont pas été remplis. Je vous laiffe le foin d'y réfléchir vous-mêmes, & pour parler d'une matiere plus fatisfaifante pour vous, je paffe à votre état actuel. Les foins de M. le comte de Narbonne ont rétabli prefque généralement la tranquillité. Ce qui refte de rebelles ne peut tarder à être détruit, fi chacun cherche de bonne foi à mettre fin à leurs brigandages. On doit s'attendre à voir remettre en ufag,e les moyens rigoureux, devenus malheureifement néceffaires, qu'on a employés contre les coupables... Vous verrez, Meffieurs, dans les opérations de cette affemblée de nouvelles preuvés de la bonté du roi; vous ne deviez pas les efpérer après ce qui s'eft paffé. Vous verrez avec quelle attention le gouvernement s'occupe de tout ce qui peut vous être avantageux; vous pouvez juger des fentimens particuliers du miniftre des finances par le choix qu'il a fait de M. Bertrand: de Boucheporn, maitre de requêtes, pour remplacer M. de Pradines, que l'état de fa fanté a obligé de préférer le repos aux fonctions pénibles. qu'il a remplies ici... Vous êtes, Meffieurs, dans: la circonftance la plus heureufe; il ne tient qu'à vous d'en profiter. Le roi ne veut que votre bien; fes miniftres ne s'occupent que des moyens de mettre en valeur vos poffeffions, d'augmenter votre commerce & votre population. Rendez-vous dignes de tant de bienfaits par votre reconnoifLance, & par une conduite fage & laborieufe ..

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