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mandement. Ce général fe tient à Cambridge avec les autres officiers; ils ont intercepté toutes les provifions qui alloient à Boston, pour obliger le général Gage d'en faire fortir les habitans. La communication avec l'intérieur du pays ayant été enlevée à cette ville pendant 7 jours, les habitans ont prié le général Gage de permettre à leurs femmes & à leurs enfans de fortir de la ville; ce qui leur a été refufé; mais on préfume que ce général fera obligé d'y confentir, s'il ne trouve pas quelques moyens de pourvoir à leur fubfiftance, Les milices provinciales n'attendent que le moment de voir fortir de la ville les malheureux habitans qu'elle renferme, pour y attaquer le général Gage; & la feule crainte d'expofer les Boftoniens, leurs freres, à un maflacre général, a contenu jusqu'à préfent ces milices. On apprendra par les premieres nouvelles la décifion de cette affaire néceffairement funefte à la ville de Boston, qui contient 24 mille habitans..

Les troupes provinciales qui ont attaqué le con voi du général Gage, étoient commandées par un eccléfiaftique qui jufqu'à préfent avoit montré beaucoup de modération. Il femble en effet, qu'aujourd'hui ceux qui avoient été les plus circonfpects avant les hoftilités, foient devenus depuis les plus ardens à la défense du pays. La gazette de Salem qui contenoit le détail de l'efcarmouche de Concord a présenté aux colonies une copie du bill de reftriction des pêcheries, afin d'exciter davantage leur animofité & leur indignation.

La cour étoit fort inquiete de ne recevoir aucune nouvelle de ce qui s'étoit paffé en Améri que. Ce ne fut que le 9 qu'elle reçut la relation du général Gage. Elle contient à peu près les mêmes détails rapportés ci-deflus. La perte avouée par le général eft de deux lieutenans-colonels,

2 capitaines, 10 lieutenans bleffés; un fergent tué, 7 bleffés, & 2 égarés; un tambour tué & un bleffé; 62 foldats tués, 157 bleffés, & 24 égarés.

Le 12, il arriva une malle de la NouvelleYorck avec beaucoup de dépêches pour la cour. Ces lettres donnent une relation de ce qui s'eft paffé jufqu'au 4 Mai dernier, & portent en fubftance, que depuis l'affaire de Concord, environ 60 mille provinciaux fe font affemblés à Cambridge, d'où on les avoit priés de s'éloigner jufqu'à ce que les circonftances rendiffent leur préfence néceffaire; qu'on y avoit pourtant laitlé 15 mille hommes pour veiller fur les démarches du général Gage, qui avoit enfin permis aux Boftoniens d'évacuer la ville, en y laiffant leurs armes, mais avec promeffe que le foldat ne les molesteroit point.

La nouvelle de l'affaire de Concord a fait une fi vive impreffion à Yorck, que le peuple foulevé y avoit pris les rênes du gouvernement, s'étoit emparé des munitions de la citadelle, ainfi que des ouvrages de la place, & avoit fait la garnifon prifonniere de guerre, ayant déclaré la réfolution où il étoit d'affifier les confreres de Maffachuffet, & de maintenir leurs droits & libertés au dépens de fa vie & de fes biens.

Le même efprit anime & domine les colonies voifines. Cependant, quelques-unes viennent de faire paffer de nouveaux médiateurs entr'elles & la cour. On examinera au confeil les conditions qu'elles propofent; & fi elles font admiffibles, on ne les rejettera pas; mais fi elles n'étoient pas acceptables, on croit qu'il feroit rendu une ordonnance du confeil pour déclarer rebelles tous ceux qui prendroient les armes contre les troupes du roi dans les colonies.

Toutes ces nouvelles ont fait baiffer les fonds publics d'un & demi pour cent.

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