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qu'ils avoient été obligés jufqu'alors de fournir pour les travaux des fortifications à Marienwerder. Actuellement ces propriétaires & habitans viennent de recevoir un nouvel ordre qui leur enjoint d'envoyer pour ces travaux, deux, trois, ou quatre hommes pour chaque village, à proportion de leur grandeur ; & il eft ordonné en même tems, de payer à chacun de ces travailleurs 12 gros polonois, pour fon entretien, outre 6 gros à fa femme, lorfqu'il eft marié. Cependant, cette contribution n'exempte point des livraifons & des fourrages, qu'on eft de plus contraint de fournir.

On apprend de Léopol, qu'il a été ordonné au chapitre de cette ville de mettre l'aigle noir à la place de l'aigle blanc de Pologne; on eft étonné que cette formalité n'ait pas été plutôt exigée. On y a enjoint à tous les religieux de fe mettre en état de pouvoir contribuer à l'éducation de la jeuneffe, párce qu'il eft jufte de travailler pour vivre; parce qu'on n'acquiert le titre de citoyen qu'autant qu'on fe rend utile à l'état & que la vie religieufe ne peut & ne doit difpenfer perfonne de cette obligation. Il a été ordonné en même tems, aux chefs de communauté de ne recevoir aucun novice qui n'ait déjà fait fes études, & qui n'ait l'âge compétent.

BERLIN (le 9 Juin.) Le roi a nommé chevalier de l'ordre de l'aigle noir le comte de Reichenbach Neufchlotz, fon grand veneur en Silésie, & il a difpofé de la place de major de fes gardes en faveur du Sr. Wulcknitz.

Le roi eft parti de Potzdam le 1er. de ce mois, dirigeant fa route fur Cuftrin & Stargard, pour aller pafler en revue le corps de 40 mille homines qui eft campé près de Graudentz. On croit que S. M. ira vifiter les nouveaux districts dont il vient de s'emparer fur les bords de la Netze.

Juillet. 1975. 1e. quinz.

B

paroit un édit du roi, en date du II Mai, par lequel S. M. accorde un pardon général à ceux de fes fujets qui ont quitté leur patrie, dans la crainte de fubir les peines portées contre les contrebandiers.

Le Sr. Brinkenof, confeiller des finances, fait à fa terre de Diefen, des épreuves très-intéreffantes pour l'hiftoire naturelle. Il y a fait venir différens animaux qui ne fembloient être destinés jufqu'à préfent qu'à l'utilité des pays méridionaux, des buffles d'Italie, où cette efpece eft très-vigoureufe, quoiqu'elle n'y foit connue que depuis le feptieme fiecle. Il a attiré de la Turquie & de la Macédoine des brebis à queue très-longue & trèsgroffe, dont la laine eft d'une qualité plus fine que celle de nos moutons. Il fait accoupler les efpeces étrangeres avec les nationales, & fuit avec exactitude les résultats de ces expériences. De l'accouplement de deux chameaux, il a eu le 24 Mars dernier, après douze mois révolus, un petit qui fe porte bien. Ce dernier fait n'a rien d'étonnant, puifque le comte de Buffon, à l'article de cet animal, dit que le marquis de Montmirail lui avoit appris que le roi de Pologne, électeur de Saxe, avoit aux environs de Drefde, des chameaux & des dromadaires qui y ont multiplié. Au refte, le même naturalifte les reconnoit pour la plus utile & la plus précieufe de toutes les créatures fubordonnées à l'homme; & fi le projet du Sr. Brinkenof réuffit à cet égard, il aura rendu à fa patrie un fervice très-important,

FRANCFORT ( le 28 Juin. ) L'électeur Palatin a effuyé une maladie dangereufe dont il n'eft pas encore rétabli. Elle fe manifefta le 25 Mai au foir, par un mal de gorge, qui dégénéra, le 26, en une fquinancie inflammatoire qui regne beaucoup dans s environs de Manheim. Dès ce moment juf

qu'au 27, l'inflammation fit tant de progrès qu'on fut obligé de faire 3 faignées à ce prince; il parut en être foulagé, & on le croyoit en convalefcence. Mais le 28 & le 29 au matin, l'abcès qui s'étoit formé, renouvella les allarmes. L'électeur fentant le danger où il fe trouvoit, demanda le viatique, qui lui fut adminiftré. Depuis ce jour le ciel, fenfible aux voeux de fes fujets, a fait renaître dans leurs cœurs l'efpérance de fa guérifon, qui fe foutient heureusement.

On écrit de Fort-Louis qu'on y a arrêté un bâteau de Brifgaw, venant de Mayence, où il avoit pris fa charge, malgré la convention qui fubfifte entre l'électorat de Mayence & la ville de Strasbourg. On apprend de Mayence, qu'il y eft arrivé deux bâteaux, l'un du pays & l'autre de celui de Darmstadt, pour y charger des marchandises; mais qu'on leur en avoit refufé la permission, qui n'avoit été, dit-on, accordée auparavant à un bâteau de Brisgaw, que parce qu'il arboroit le pavillon impérial.

On apprend de Bâle, que le chapitre de cette ville s'étant affemblé pour procéder à l'élection d'un prince-évêque, tous les fuffrages fe font réunis en faveur du baron de Wangen natif de Strasbourg.

On mande de Schwartzenbourg, que le Sr. Mofer, qui exerce la médecine & la chirurgie, ayant eu le malheur de fe caffer la jambe le 16 Mai, envoya chercher quelqu'un pour la lui remettre, d'après les inftructions qu'il lui donna avec la plus grande tranquillité. Dès le 17, il arracha une dent. à une fille; le 18, il fit une faignée du pied; le 22, il remit une épaule; le 24, il fe préfenta un homme qui s'étoit caffé la jambe; il la lui a remife, & l'a fait coucher avec lui. Ils font encore actuellement dans le même lit. Toutes ces opérations ont été très-heureuses.

VIENNE (le 10 Juin.) L'impératrice-reine, qui étoit partie le 28 du mois dernier, pour Lanfchitz, terre voifine de Presbourg, & appartenant au comte d'Efterhazy, chancelier de Hongrie, revint le 30, au château de Schonbrunn.

Le 8 de ce mois, le prince de Stahremberg, miniftre-plénipotentiaire de L. M. I. aux PaysBas, eft arrivé ici de Bruxelles, avec la princeffe fon épouse, née princeffe de Salm-Salm.

L'impératrice-reine a chargé un nouveau profes feur de médecine de faire connoitre aux chirur giens la nature des maladies internes qui peuvent régner parmi les troupes & les gens de la campagne, afin qu'ils puiffent être fecourus dans le cas où ils feroient privés de médecins. Le docteur Reinleim, qui a été choisi pour cet effet, apprend aux chirurgiens la théorie dans les falles de l'univerfité, & la pratique dans les hôpitaux.

Les préparatifs qui fe font aux environs de Laxembourg, font préfumer qu'on y affemblera bientôt quelques régimens qui doivent y camper.

On apprend de Neu - Gradiska, en Esclavonie, que l'on y a fait de nouveaux arrangemens.Le gouvernement y fera militaire; la province eft divifée en régimens, au nombre de trois, dont chacun porte le nom d'une ancienne fortereffe, fçavoir de Brood, Gradiskan & Peterwaradin. Chacun de cés régimens confifte en 16 compagnies de fufiliers, avec les archers, l'artillerie & les huffards qui y appartiennent: chaque compagnie comprend un diftrict contenant nombre de villages. Il y a 16 capitaines, & un nombre proportionné d'autres officiers & de fubalternes. Suivant cet arrangement, tout habitant eft en même tems foldat, citoyen & fujet. ITALI E.

ROME (le Juin. ) Le fouverain pontife tint,

le 29 du mois dernier, un confiftoire dans lequel il propofa plufieurs églifes vacantes, & créa un nouveau cardinal qu'il fe réserva in petto. On ne doute pas que cette nomination ne regarde l'évêque d'Imola, fon oncle. S. S. fit enfuite la cérémonie d'ouvrir & de fermer la bouche aux cardinaux Antonelli & de Vecchis; & en leur donnant l'anneau cardinalifte, elle affigna au premier le titre de Ste. Sabine, & au fecond, celui de St. Céfaire. Le pape conféra en même tems au cardinal de Vecchis l'abbaye des Sts. Clément & Pancrace, qui rapporte annuellement 2 mille fcudis, & donna une place d'inquifiteur du St. office au cardinal Antonelli, qui en prit poffeffion le 31.

Le même jour 31, le R. P. Everard de Radkersbourg fut élu miniftre-général de tout l'ordre des capucins.

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Le 3 de ce mois, le pape fe rendit au chapitre général des carmes chauffés, accompagné des cardinaux protecteurs de cet ordre, pour préfider à l'élection d'un nouveau général. Toutes les voix s'y font réunies en faveur du R. P. François-Jofeph-Albert Ximents, qui avoit déjà exercé cet emploi pendant 7 ans.

Le 5, le noblé Renier, nouvel ámbaffadeur de Venife, arriva en cette capitale.

On a publié un édit du St. pere, portant inftructions aux prêtres féculiers & réguliers fur la vie & la décence qu'exige l'état eccléfiaftique, On y prescrit des regles aux prêtres féculiers quant à leur habillement, leur logement &c.: on leur défend de fe poudrer, d'habiter avec des femmes qui n'ont point encore 40 ans à moins qu'elles ne foient parentes au Ier. ou au 2e. degré. Il eft très-févérement défendu à aucun religieux de fortir feul du couvent.

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Le Sr. Pierre Ojetti, furnommé Grilleto, ayant

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