Poésies, précédées du̕ne notice par M.H. de Latouche

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Charpentier, 1847 - French poetry - 311 pages
 

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Popular passages

Page 276 - Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre,. Anime la fin d'un beau jour, Au pied de l'échafaud j'essaie encor ma lyre, Peut-être est-ce bientôt mon tour ! — Peut-être, avant que l'heure en cercle promenée, Ait posé sur l'émail brillant, Dans les soixante pas où sa route est...
Page 16 - Le quadrupède Hélops fuit. L'agile Crantor, Le bras levé, l'atteint. Eurynome l'arrête. D'un érable noueux il va fendre sa tête, Lorsque le fils d'Egée, invincible, sanglant, L'aperçoit, à l'autel prend un chêne brûlant, Sur sa croupe indomptée, avec un cri terrible, S'élance, va saisir sa chevelure horrible, L'entraîne, et, quand sa bouche ouverte avec effort Crie, il y plonge ensemble et la flamme et la mort.
Page 267 - Et tranquille je veille, et ma veille aux remords Ni mon sommeil ne sont en proie. Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux ; Sur des fronts abattus, mon aspect dans ces lieux Ranime presque de la joie.
Page 267 - L'épi naissant mûrit de la faux respecté; Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été Boit les doux présents de l'aurore ; Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui, Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui, Je ne veux pas mourir encoré. Qu'un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort. Moi je pleure et j'espère; au noir souffle du nord Je plie et relève ma tête.
Page 244 - Et ces réseaux légers, diaphanes habits, Où la fraîche grenade enferme ses rubis. Sur tes rochers touffus la chèvre se hérisse, Tes prés enflent de lait la féconde génisse; Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon, Épaissir le tissu de leur blanche toison. Dans les fertiles champs voisins de la Touraine, Dans ceux où l'Océan boit l'urne de la Seine, S'élèvent pour le frein des coursiers belliqueux.
Page 138 - Sort! je dois donc voir, et dans mon plus bel âge, Flotter mes jours, tissus de désirs et de pleurs, Dans ce flux et reflux d'espoir et de douleurs! Souvent, las d'être esclave, et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie...
Page 81 - Ah ! mon œil est savant et depuis plus d'un jour. Et ce n'est pas à moi qu'on peut cacher l'amour. Les belles font aimer ; elles aiment. Les belles Nous charment tous. Heureux qui peut être aimé d'elles ! Sois tendre, même faible; on doit l'être un moment; Fidèle, si tu peux. Mais conte-moi comment, Quel jeune homme aux yeux bleus, empressé, sans audace, Aux cheveux noirs, au front plein de charme et de grâce. . . Tu rougis ? On dirait que je t'ai dit son nom.
Page 263 - Ah ! témoin des succès du crime, Si l'homme juste et magnanime Pouvait ouvrir son cœur à la félicité, Versailles, tes routes fleuries, Ton silence fertile en belles rêveries. N'auraient que joie et volupté. Mais souvent tes vallons tranquilles. Tes sommets verts, tes frais asiles, Tout à coup à mes yeux s'enveloppent de deuil.
Page 208 - Franchit avec Lucrèce, au flambeau de Newton, La ceinture d'azur sur le globe étendue. Je vois l'être et la vie et leur source inconnue, Dans les fleuves d'éther tous les mondes roulants. Je poursuis la comète aux crins étincelants, Les astres et leurs poids, leurs formes , leurs distances, Je voyage avec eux dans leurs cercles immenses.
Page 9 - Grèce, Tant une grâce auguste ennoblit ta vieillesse !) Si tu n'es qu'un mortel, vieillard infortuné, Les humains, près de qui les flots t'ont amené, Aux mortels malheureux n'apportent point d'injures. Les destins n'ont jamais de faveurs qui soient pures. Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux ; Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux.

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