Recherches sur l'art statuaire: considéré chez les anciens et chez les modernes, ou mémoire sur cette question proposée par l'Institut National de France: Quelles ont été les causes de la perfection de la sculpture antique, et quels seroient les m

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Vve Nyon aîné, 1805 - Sculpture - 544 pages
 

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Page iii - Mémoire sur celte question proposée par l'Institut national de France: Quelles ont été les causes de la perfection de la sculpture antique et quels seraient les moyens d'y atteindre? Ouvrage couronné par l'Institut national, le 16 vendémiaire an ix. [Par T.-B. Émeric-David.) — Paris, V...
Page 108 - ... du délicat, ils s'accoutumeront à saisir avec justesse ce qu'il ya de parfait ou de défectueux dans les ouvrages de l'art et dans ceux de la nature, et cette heureuse rectitude de leur jugement deviendra une habitude de leur âme.
Page 369 - mouvement des cheveux laissant les oreilles à décou« vert, agrandit les plans des joues. La barbe et les « cheveux sont d'un beau travail; la bouche est fine « et gracieuse; le regard animé se tourne vers le ciel; « l'ensemble de la figure a une vérité, une douceur, « une noblesse inexprimables 1 . » Voilà comment les artistes grecs surmontaient les difficultés, au lieu de se résigner à ne pas les vaincre.
Page 252 - David (1), est le premier élément du goût : mais le sentiment ne forme point le goût. Il ne saurait, au contraire, rien produire de grand et de pur si le goût ne le dirige. Le statuaire qui s'abandonne à la véhémence du sentiment ne voit pas, toujours dans leur ensemble et en même temps, toutes les parties de l'objet qu'il doit imiter. Le Dieu qui l'agite l'entraîne quelquefois et l'égare ; son émotion, ses vives jouissances peuvent l'induire en erreur. Il s'attache avec ardeur à certaines...
Page 252 - L'Art statuaire, pages 251, 252, 253, 254. pile, elle souffre, elle crie, qu'y manque-t-il?... ce que la réflexion et le goût auraient dû y mettre : du choix dans les formes, de la justesse dans les plans, du liant, de la grandeur, de l'harmonie. » Le sentiment veut trop souvent marcher de lui-même, il repousse les règles ; elles le gênent, elles l'arrêtent : il ne veut pas être arrêté. Tel homme brûle en dédaignant les règles, qui devient froid quand il faut s'y soumettre. « L'homme,...
Page 233 - Les nœuds que forment les serpents autour de ses fils, les soulèvent et les attachent contre lui ; il ressent leurs souffrances. Ses yeux cherchent le ciel ; sa douleur est profonde, elle est noble ; il se plaint, il ne crie pas. Dans le soulèvement et la contraction de tous ses muscles, la vérité, la beauté des formes n'ont été altérées en rien. La vie et la douleur circulent dans tous ses membres, et tous présentent l'image de la beauté. Les sentiments différents qui agitent les enfants...
Page 368 - L'entreprise étoit difficile. Celui qui n'eût pas été nourri de la théorie du beau , n'eût imité que la maigreur et la difformité de son modèle. Les 'vices du squelette ne sont pas déguisés ; le rachitisme se voit jusque sur le visage. L'orbite des yeux est plus ouvert et moins profond que dans les têtes du haut style. On voit les prunelles. Une lèvre se porte légérement à droite , et l'autre vers le côté opposé.
Page 265 - ... de l'âme, les plus capables de produire de grands effets ; il exprime beaucoup avec peu de figures; il apprécie toutes les convenances; il allie la richesse avec la simplicité, l'énergie de l'expression avec la beauté des formes. Ce n'est pas tout : le génie saisit avec la plus exacte justesse la forme des corps telle qu'elle est; il sent vivement tous les contours, tous les reliefs, toutes les demi-teintes, et reporte le tout sur son ouvrage aussi vivement qu'il l'a saisi. Il peut choisir...
Page 238 - ... le caractère de l'âme enfin, parvenez-vous à l'imiter, ou faut-il le regarder comme inimitable ' ? — Eh ! comment le représenter, puisqu'il ne dépend ni de la proportion, ni de la couleur, ni d'aucune des choses que vous avez détaillées ; puisqu'enfin...
Page 219 - Plus doux à la vue , il trompe l'œil et n'appelle pas autant la critique. 1l peut contrefaire l'épidemie , quand le muscle ou l'os ne sont pas au-dessous. Le poli ne produit un bon effet que lorsque la figure est véritablement belle. On ne polit avec succès que lorsqu'on approche de la perfection.

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