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oxides de plomb et des préparations de ce métal expose au danger d'en aspirer des molécules, sous forme de poussière ou vapeur, par la bouche et par les narines, comme les peintres, les vernisseurs, t surtout les ouvriers des usines où l'on traite les minerais de plomb sont tous sujets à une maladie connue sous le nom de colique des peintres, colique métallique, ou colique de plomb, causée par lirritation inflammatoire que les molécules de ce métal excitent sur la membrane interne de l'estomac et des intestins.

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La maladie se reconnaît à une langueur et à un abattement qui se manifestent tout à coup. Il survient des douleurs violentes à l'etomac, puis dans les autres parties du ventre, mais principalement autour du nombril; l'ombilic s'enfonce, les muscles de l'abdomen & contractent fortement il y a constipation opiniâtre, tournoiement de tête, nausées fréquentes, vomissemens d'une bile verte et porace, soif excessive, petitesse et inégalité du pouls, pâleur du visage, diminution ou même suppression des urines : les douleurs deviennent insupportables; elles sont mêlées d'anxiétés, de convulsions, qui forcent les malades à se tortiller et à se rouler sur le sol; quelquefois les extrémités supérieures sont frappées d'engourdissement, de stupeur, et enfin d'une paralysie plus ou moins complète.

La première indication est d'expulser des voies digestives les molécules métalliques; et nous adoptons, pour la remplir, comme la mieux éprouvée, et celle qui nous a toujours réussi, la méthode misy depuis long-temps en usage à Paris, dans l'hôpital de la Charité.

On donnera, dès le premier jour, au malade un lavement avec un quantité suffisante de gros vin et d'huile de noix battus ensemble; une ou deux heures après on en administrera un autre, composé comme il suit :

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Faites bouillir toutes ces substances dans une chopine d'eau, et passe Après l'effet de ce lavement, on répétera celui d'huile et de gre vin. Le jour suivant, on fera vomir le malade avec trois ou quatre grains d'émétique en lavage, et aussitôt après l'action du vomitif, os fera prendre un gros de thériaque, avec un grain de laudan opiatum.

Le troisième jour, on purgera avec la médecine suivante :

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Faites bouillir le tout dans une pinte d'eau, passez et faites dissoudre

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On partage cette potion purgative en plusieurs verres, que l'on donnera à trois quarts d'heure de distance l'un de l'autre, dans la matinéc. On soutiendra les remèdes ci-dessus indiqués, avec un demi-gros de thériaque et un grain de laudanum opiatum donnés tous les soirs, et par la tisane sudorifique suivante :

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On fera macérer le tout, pendant douze heures, dans un vase de terre vernissé, et dans trois chopines d'eau qu'on laissera réduire à deux par ébullition : le malade en boira plusieurs verres par jour.

Enfin, si le malade ressent des engourdissemens dans les articulations, quelques menaces de paralysie, ou si ses forces étaient trop abattues, on finirait par mettre en usage la potion cordiale sui

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Mêlez, pour une potion à prendre à la dose d'une cuillerée ordinaire par heure.

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Lorsque la colique métallique a été attaquée dès les premiers jours le son existence, on parvient le plus souvent à en obtenir la guérison u bout d'une semaine si les douleurs ne sont pas alors totalement almées, il faut continuer la marche que nous venons d'indiquer, et placer les purgatifs aussi prés les uns des autres, que les forces du maade le permettront. Dans les jours d'intervalle des purgations, on ›ourra donner les bols composés comme il suit :

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Sirop de nerprun, suffisante quantité pour faire cinq à six bols que e malade prendra la veille du purgatif.

L'emploi de tous ces moyens sera varié et modifié suivant les forces et l'âge du sujet, et selon l'intensité de la maladie.

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Du mercure. Le mercure altère l'économie animale par son accumulation dans le corps, au moyen de l'absorption cutanée, et par introduction dans la bouche et les narines, de la vapeur qu'il forme -n se volatilisant.

L'introduction dans notre corps, par la bouche et les narines, des a peurs du mercure volatilisé, cause des maux bien plus terribles que on accumulation sous toute autre forme. Ceux qui exploitent les mines

de mercure sont continuellement au milieu de ces vapeurs, et en éprouvent quelquefois malheureusement d'horribles effets. On rapporte en avoir vu quelques-uns, après un séjour long-temps prolongé dans les mines, être tellement pénétrés de mercure, que le cuivre appliqué sur leurs lèvres ou frotté dans leurs mains, blanchissait aussitôt.

Voici le tableau des accidens successifs auxquels sont exposés les mineurs et les différens ouvriers habituellement en contact avec les vapeurs du mercure.

Teint jaune et cuivreux, ophtalmie, démangeaison et ulcération des paupières, mouvement involontaire et plus ou moins rapide des extrémités, douleurs de tête, douleurs à la région lombaire, coliques, constipation, quelquefois dévoiement, difficulté de respirer, chute de dents, paralysie, enfin asthme rebelle en général, les malades i tombent dans un état de marasme et meurent au milieu des convulsions. Des observations ont démontré que le mercure peut fixer son action sur la tunique fibreuse des artères, et les disposer, en les affaiblissant, aux anévrismes

Le genre d'occupation des malades renouvelle souvent leurs infirmités. Quoi qu'il en soit, voici les remèdes qu'il faut opposer aux accidens causés par la vapeur du mercure.

Eloignez d'abord les mineurs du lieu de leurs travaux, et qu'ils ne les reprennent qu'après entière guérison; placez-les dans un air pur et tempéré.

Donnez pour boisson la tisane de scorsonère, de chardon béri, de scordium, de fleurs d'arnica, coupée avec le vin, ou mieux encore, la tisane sudorifique suivante :

Prenez bois de gaïac réduit en poudre, racine de squine, de chaque une once, celles de salsepareille et de bardane, de chaque une once et demie; faites macérer le tout très-chaudement dans un vase de terre et dans six livres d'eau, l'espace de douze heures; ensuite faites bouillir, à la réduction de quatre livres; ajoutez à la fin, dans le vase qu'on aura soin de tenir bien fermé, de la raclure de bois de sassafras une demi-once, réglisse ratissé deux gros, semence d'anis et de ¦ coriandre, de chaque une pincée; coulez. Le malade en boira quatre verres par jour.

il sera purgé avec deux gros de séné, une demi - once de sel d'epsom, et deux onces de manne qu'on fera infuser dans un verre d'eau de chicorée amère, et qu'on passera pour une potion purga tive en général, on tiendra àu malade le ventre libre au moyen de lavemens.

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Si le mineur est atteint de l'ophtalmie, on la combattra par fomentations et des bains continuels des yeux dans l'eau fraiche, par des bains de jambes soir et matin, et par une décoction d'orge nitre pour boisson.

Si ces moyens ne réussissaient pas, et s'il restait de la rougeur et des ulcérations aux paupières, il faudrait se servir d'une pommade i faite avec demi-once de beurre frais et six grains de précipité rouge bien porphyrisé. On prend de cette pominade la grosseur d'un petit pois, qu'on étend le long des cils et des paupières le soir en se couchant. Lorsque les symptômes que nous avons décrits auront disparu, les malades seront mis à la diète lactée, à l'usage des bouillons de poulets

ou de grenouilles, et en général d'alimens adoucissans. C'est à l'aide de ces moyens et du séjour plus ou moins long qu'ils feront au milieu d'un bon air, qu'ils pourront parvenir à la guérison.

On fortifiera, à la suite, par l'usage des amers et des antiscorbutiques, la constitution énervée. Le chirurgien d'ailleurs suppléera à ce qui serait omis sur ces conseils diététiques, et il apportera au traitement les modifications que les circonstances pourraient exiger.

État des médicamens qui doivent se trouver près des mines et usines, selon la nature des accidens auxquels les ouvriers sont exposés.

1o. Dans les mines de houille, ainsi que dans toutes les usines, comme remèdes propres aux brûlures

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2o. Dans les mines de plomb, surtout dans les usines où l'on traite ce métal, comme remèdes contre la maladie dite colique de plomb:

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3o. Dans les mines ou usines d'où il s'exhale des vapeurs arse

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On emploiera cette préparation à dose triple du sulfure sec, lequel de temps.

s'altère en peu

4°. Dans les mines de mercure et les usines où l'on traite ce métal:
Bois de gaïac en poudre grossière.
Racine de squine coupée.
Salsepareille.

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Composition de la boîte de secours.

Une paire de ciseaux à pointes mousses.

Un double levier.

Deux vessies.

Deux frottoirs de laine.

Deux chemises de laine à cordons.

Un bonnet de laine.

Une couverture.

Une bouteille d'eau-de-vie camphrée.

Une bouteille d'eau-de-vie camphrée et ammoniacée.

Trois petits flacons, dont un d'alkali fluor, un d'eau de mélisse ou d'eau de Cologne, un de vinaigre antiseptique ou des quatre-voleurs.

Une cuiller de fer étamée.

Un gobelet d'étain.

Une canule munie d'un petit soufflet, propre à être introduite dans les narines.

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Des plumes pour châtouiller le dedans du nez et de la gorge.

Une seringue ordinaire avec ses tuyaux.

Deux bandes à saigner.

Une petite boîte renfermant plusieurs paquets d'émétique de trois grains chacun.

Charpie mollette.

Une boîte à briquet garnie de ses ustensiles, avec amadou et allumettes.

Nouet de soufre et de camphre pour la conservation des ustensiles de laine.

Séné, une livre.

Sel d'epsom, deux livres.

Vin émétique trouble, une bouteille de pinte.

Vinaigre fort, une bouteille.

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