La Turquie dans l'Europe: un cheval de Troie islamiste?

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Editions des Syrtes, 2004 - European Union - 457 pages
Loin de commencer par consulter les citoyens de l'Union et de débattre des limites de l'Europe, les dirigeants européens ont envisagé, lors du sommet de Copenhague de décembre 2003, d'entamer les négociations d'intégration de la Turquie dans l'Union européenne dès décembre 2004, à la seule condition qu'elle procède à certaines réformes démocratiques, sans exiger qu'elle libère les prisonniers politiques kurdes, que ses troupes quittent le nord de l'île de Chypre et, surtout, qu'elle reconnaisse le génocide arménien. Au lieu de signaler les risques majeurs que présenterait cette intégration - l'extension indéfinie vers l'Asie des frontières de l'Union, le voisinage de pays islamiques en proie au djihad anti-occidental comme l'Irak ou l'Iran, la déstabilisation de l'économie européenne, la montée en puissance des trafics de clandestins et mafias diverses, la transformation profonde des équilibres démographiques, la dilution de la culture européenne fondée sur le partage de valeurs communes -, ces dirigeants cèdent au discours de culpabilisation du gouvernement turc, répétant à l'envi que nul ne saurait nier que la Turquie fût européenne sans " exclure les Turcs musulmans " et prôner le repli du " Club chrétien ". Que signifie le concept " d'islamisme modéré " ? Peut-on réellement parler de démocratie en Turquie et dans le monde islamique ? Au terme d'une analyse historique et géopolitique fouillée, Alexandre Del Valle démontre qu'en exigeant le démantèlement du pouvoir politique de l'armée, seule garante de l'exception laïque turque pro-occidentale, Bruxelles fait le jeu des islamistes d'Ankara. Quant aux États-Unis, qui appuient la candidature d'Ankara, leur calcul est dangereux : face à la menace islamiste, qu'elle soit idéologique ou terroriste, ils ont plus intérêt à consolider la solidarité panoccidentale avec l'Union, voire avec la Russie, qu'à servir d'alliés objectifs à ceux qui semblent bien décidés à devenir le plus grand lobby islamiste à l'échelle occidentale via l'Europe. Afin d'éviter les deux écueils de l'intégration et du rejet, l'auteur propose, comme alternative plus raisonnable, un statut d'association privilégié avec la Turquie que l'Europe et l'Occident ont tout intérêt à conserver comme voisin et ami proche.

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Avantpropos
9
Les motivations géostratégiques et économiques
65
Ce que signifie réellement la victoire des isla
87

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