Le roman noir de la Révolution

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Raymond Trousson
Complexe, 1997 - France - 1289 pages
Qu'on l'exalte ou qu'on la maudisse, la Révolution a été perçue, tout au long du XIXe siècle, comme une fracture irrémédiable, une charnière entre le passé et le futur... Tous les penseurs, tous les écrivains ont réagi, chacun à sa manière et selon ses convictions, à ce bouleversement sans précédent. Les opinions se scindent encore à propos des épisodes les plus sanglants de l'aventure révolutionnaire, de 1793 et des excès jacobins aux guerres de la Vendée et de la Chouannerie, et l'ombre de la grande Révolution planera toujours sur celles qui la répètent en 1830, en 1848 ou en 1871. Non moins que les historiens, les écrivains ont été fascinés par l'événement et l'ont abordé en fonction de leurs convictions politiques et philosophiques. Sénac de Meilhan présente en 1797 la réflexion d'un serviteur de l'Ancien Régime à l'époque même des faits. En 1829, Balzac crée l'épopée de la Légendaire Chouannerie, tandis que Barbey d'Aurevilly célèbre en 1863 le soulèvement vendéen. En 1885, Elémir Bourges illustre l'absurdité et la cruauté d'un conflit où l'individu est broyé par l'Histoire. En 1912 enfin, Anatole France, dreyfusard et républicain, refuse cependant de s'associer à l'hagiographie révolutionnaire de la IIIe République et dénonce les méfaits du fanatisme. Cinq romans qui sont autant d'œuvres capitales semées au long d'un siècle de réflexions sur une Révolution haussée au rang de mythe qui obligea les " intellectuels " et les romanciers à se situer par rapport à elle.

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