Page images
PDF
EPUB

4

intéreffez avec eux dans ledit Trafic, ou y employez, foit Suédois ou Etrangers, de nôtre Protection en tous cas de befoin. Et nous promettons de changer ou augmenter les conditions & Privilèges accordez dans ces préfentes, fi cela fe trouve néceflaire pour l'avancement dudit Commerce, & que Henry Köning & Compagnie s'addrefferont a nous pour ledit effet ; en foi de quoi nous avons figné ceci de nôtre main & l'avons fait fceller du fceau de nos armes; Fait à Stockholm, au Sénat, ce 14. de Juin 1731.

[ocr errors]

FREDERIC.

Sa Majefté Suédoife fit notifier aux Puiffances Maritimes la Conceffion de cet ,, Oaroy par les motifs exprimez dans les deux Memoires ci-joints, qui furent préfentez à L. H. P. par le Miniftre de Suéde.

[ocr errors]
[ocr errors]

Memoire de l'Envoyé Extraordi naire de Suéde à Leurs Hautes Puiffances.

HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS.

[ocr errors]

E Sieur Commiflaire Henry Köning & plufieurs autres fujets du Roi de Suéde, ayant formé entre eux une Societé pour faire Commerce aux Indes & tels autres endroits, où d'autres Nations Etrangères, n'ont point jurifdiction acquife pour un Commerce particulier établi, ont à ce fujet Z 2

fup

fupplić Sa Majefté de leur en accorder fa protection & fon Octroy, pour plus grande fureté de leurs Vaiffeaux & Equipages, & du Pavillon de Suéde.

Sa Majesté ayant fait examiner leur Requête, a jugé à propos de confentir gracieufement à leur très-humble demande, & de faire expédier fon Octroy & Privilege en faveur de la fufdite Compagnie; en lui enjoignant neanmoins expreflement de ne point naviger ni commercer aux endroits, où d'autres Nations Etrangères, ont déja acquis jurifdiction & des établiffemens pour leur Negoce particulier.

Le Roi m'a ordonné d'en donner, avec tout le refpe& dû, connoiffance à V. H. P. L'amitié & l'affection qu'il porte conftamment à leur Republique, a été à Sa Majefté un puiffant motif pour le communiquer à V. H. P. à fin de prévenir que leurs fujets navigeans dans ces Mers-là, ne regardent pas, en cas de rencontre, ceux de Sa Majefté, comme gens fans aveu; mais comme Sujets d'un Prince Ami, & qui comme tout autre Souverain, libre de tout engagement à cet égard, ufe de fon droit en vue de favorifer fes Sujets, fans aucun deffein de faire tort aux autres.

[ocr errors]

Sa Majesté le flatte que comme V. H. P. reconnoitront en cela fes finceres intentions pour l'entretien d'une bonne & ferme Ami tié & Harmonie entre ces deux Etats, Elles voudront bien auffi par un retour de mêmes fentimens d'Amitié ne pas permettre que leurs Sujets incommodent ou mo

leftent

lestent les Vaifleaux de ceux de S. M. ; mais leur ordonner plûtôt d'en agir à leur égard comme avec leurs vrais & bons amis de tout tems. Fait à la Haye le 18. Juillet 1731.

Second Mémoire.

HAUTS ET PUISSANTS SEIGNEURS.

Vos Hautes Puiflances ont vu par le Memoire du Sousfigné du 18. Juillet dernier, que lorfque S. M. le Roi de Suéde a réfolu d'accorder à fes Sujets, le Commissaire Henry Köning & fes aflociez, l'Oroy d'aller fous la Protection de Sa Majefté commercer aux Indes, Elle y a expliqué fa volonté à ladite Compagnie, & lui a deffendu expreffement de l'entreprendre dans des Endroits & Ports, ou d'autres Nations auroient déjà établi leur Commerce à l'exclufion de toute autre Nation. Le Roi a crû devoir à fon amitié pour V. H. P. cette attention de leur communiquer, que dans les mefures qu'il prend pour favoriter fes Sujets, il n'y eft rien mêlé qui puiffe porter préjudice aux intérêts de la Republique non plus qu'à ceux des autres Puiffances. Dans ce fentiment, que Sa Majesté a ordonné au Sousfigné de réiterer à V. H. P., Elle lui a enjoint de leur représenter en même-tems très-refpectueufement, de mê-· me que Sa Majefté l'a fait faire aux autres Puiflances maritimes fes amis, que comme dans les Voyages de long cours il peut arriver, qu'une tempête, ou un befoin extrême d'eau donçe & de refraichiffement

Z3

fement oblige abfolument les Vaiffeaux de ladite Compagnie de rélâcher aux endroits où ils fe trouvent, le Roi fe flatte que, Vos Hautes Puiffances liées d'amitié avec Sa Majefté, voudront bien fouffrir auffi, qu'en ces extrêmitez ils y puiffent jetter l'ancre, & recevoir de leur Sujets les fecours d'humanité, qu'elles accordent aux Vaiffeaux des autres Puiffances de l'Europe, comme François, Anglois & Danois tant au Cap de Bonne Efperance, que dans leurs autres Ports & Rades au de là de la Ligne Sa Majefté ayant expreffement ordonné à ladite Compagnie de prendre d'avance les précautions, que dans de tels ças, les Maîtres en témoignent une duë reconnoiffance en payant tout comptant, & fans y entreprendre aucun Commerce de quelque nature qu'il puiffe être. Et que d'ailleurs ils obfervent autrement toutes les Loix d'une parfaite amitié envers les Vaifleaux & Sujets de la République, foit en les rencontrant en pleine Mer, ou dans les Rades & Ports ouverts à toutes les Nations, ou paffant les Cotes, Ports, Rades & Rivieres apartenans à Votre Hautes Puiffances, & qu'en toutes les occafions, ils fuivent les ordres exprès du Roi exprimez dans l'Oroy, de forte qu'ils ne donnent aucun fujet de plaintes; mais fe conduisent en toutes choses & partout comme amis : Sa Majesté étant perfuadée que Vos Hau tes Puiflances ordonneront par de mêmes fentimens d'équité & d'amitié à leurs Sujets de regarder & traiter fur le même pied ceux

de

de Suéde. A quoi le Roi ajoûte & ordonne au fousfigné d'affurer Vos Hautes Puiffances, que comme Sa Majesté n'a à cœur que ce qui peut maintenir & même augmenter la bonne Harmonie avec Vos Hautes Puiffances, il lui fera très-agréable de faire connoître en d'autres occafions à V. H. P. & à leurs Sujets, combien Elle eft portée à leur faire fentir les effèts de fon affection & bien-veillance. Le fousfigné prié trèsrefpe&ueufement V. H. P. de l'honorer de leur favorable Réfolution là-deffus, afin d'en pouvoir rendre compte à Sa Majesté. Fait à la Haye le 31. O&obre 1731.

99

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]

Leurs Hautes Puiffances témoignerent à l'Envoyé Extraordinaire de Sa Majesté ,, Suédoife,en réponce à ces Mémoires, Que le Roi de Suéde trouveroit toûjours Leurs Hautes Puiances dans la difpofition d'entretenir la plus étroite Amitié; mais, que comme Sa Maj. ne pouvoit ignorer que la nouvelle Compagnie erigée dans fon Royaume ,, pour naviger des Indes, ne pouvoit qu'être ", préjudiciable à celle qui eft établie dans les Provinces Unies, Leurs Hautes Puillances étoient perfuadées que S. M. S. n'éxigeroit ,, pas qu'Elles favorifaffent cette Compagnie, quoi qu'elles foient très-difpofées à donner ,, toute forte de fecours à fes Sujets.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Un Vaiffeau que cette nouvelle Com,, pagnie envoya à la Chine, eut à fon re,, tour une rencontre inopinée dans le Détroie de la Sonde avec quelques Croifeurs ,, de la Compagnie Hollandoife, qui le conZ 4 ,, dui

[ocr errors]
« PreviousContinue »