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dent qu'une infulte faite à des Domeftiques éftants deffus le Caroffe où leúrs Maitres font dedans, est bien plus grande que celle qui fe fait à un Domeftique d'un Miniftre éftant fort éloigné de fon Maitre. C'est la proprement l'eftat de la queftion, Meffeigneurs, dont il s'enfuit neceffairement, que felon les principes de Monfr. Menager, non feulement fes Domestiques pouroient infulter impunement ceux des Plenipotentiaires de l'Etat, mais auffi, que le fort des Plenipotentiaires de l'Etat dependroit de l'action d'un laquais.

Et comme le premier point de cette pofition à l'égard des laquais duSousfigné s'enfuit du refus de Monfr. Menager, à n'avoir voulu donner aucune reparation de P'infulte que les Domeftiques du Sousfigné avoient reçue.

11 femble que la Cour de France entré auffi dans le second point de cette pofition, en demandant le rappel du Souffigné fans autre connoiffance de cause.

Cependant quoy qu'il en puiffe étre des fentimens de Monfr. Menager, pour moy je puis dire, que j'ay été trente & deux ans dans le Gouvernement, & que j'y eu 'honneur de remplir les premieres Chargés,

que

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que c'est à cette heure près d'onze ans, que j'ai l'honneur d'être revêtu par V.H. P. du caractére tant de Miniftre publicq, que de Leur Deputé à Leurs Armées, mais que jusques ici, je n'ay pas encore entendu avancer de tels fentiments; auffi j'avoue franchement, que je ne pretens nullement être le premier, à qui Monfr. Menager appliquera cette nouvelle maxime, & en fera la premiere preuve.

Voilà MESSEIGNEURS, le fait & la juftification de la conduite du Souffigné à l'égard de l'affaire en queftion, dans tour fon jour.

Toutesfois le Souffigné feroit au defefpoir que le publicq dût fouffrir la moindre chose pour lui, bien moins qu'il dut fervir d'obftacle à l'avancement de la paix, ouvrage d'autant plus falutaire & fouhaitable pour toute la Chrétienté, que Sa Majesté TresChrétienne à bien voulu declarer dans les Preliminaires qu'Elle la feroit telle, que toutes les parties engagées dans la Guerre prefente fans en excepter aucune; y trouveroint leur fatisfaction raifonnable.

Ainfi pour prouver que rien au monde ne m'eft plus cher que ma Patrie, & pour témoigner, que je ne fuis, pas feulement, prêt DS

de

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de facrifier ma Commiffion, mais même ma vie,s'il eftoit befoin, pour la rendre heureufe; je viens avec tout le refpe&t poffible pour remettre ma Commiffion entre les mains de Vos Hautes Puiffances, comme je prens la liberté de le faire par celle cy, en leur rendant treshumblement graces pour tous les bien-faits, dont Elles ont bien voulu m'honorer pendant le cours d'environ onze années de Miniftére, tant en qualité de Deputé à leurs Armées, qu'en qualité d'Envoyé extraordinaire à plufieurs Cours, & Plenipotentiaires pour la Paix. Souhaitant au refte tres ardemment MESSEIGNEURS, que le Ciel veuille combler leur Perfonnes & Gouvernement de toutes fortes de benedictions. Fait à la Haye ce 5. Septembre. 1712.

Le Comte de Rechteren.

Remar

Num. 5.

Remarques ou contre-declaration

du Comte de

Rechteren, Sur le Factum de Mr.

Num. 5.

Factum de Mr. Menager.

Menager Pleni

potentiaire desa

Majefté Très

Chrétienne, cou

chées cy a côté.

Ad. I. C'étoit le 27 de Juillet dernier, jour que la nouvelle de l'action de Denain étoit venue à Utrecht, que, premierement le Comte de Rechteren paffant pardevant la maifon de Mr.Menager en Carof fe, & aprés Mr. de Moermont & lui y pallant encore, furent

Art. I.

Quelques jours après qu'on eut recû à Utrecht la nouvelle de l'affaire de Denain, Mr. le Comte de Rechteren & Mr.de Moermont envoyerent un Secretaire à Mr. Menager pour luy dire; qu'il venoit de la part deces deux Mrs. faire des plainD 6 ffles

fiflez par quelques domeftiques, qui étoient à la porte felon le rapport & les plaintes des laquais de Mrs. de Moermont & Comte de Rechteren, comme il paroit par le narré du fait fub Num. 3. Ad 2.

&4.

tes à Mr. Menager contre fes laquais ; & tira en même tems un papier, dont il fit la lecture.

2.

Il contenoit que

L'ons'y rapporte en

core,

les laquais de Mr. de

Rechteren luy a

Ad 3.

Je me fuis mis avec

Mr. de Moermont dans fon Caroffe, et fuivant ledit rapport de Nos laquais, le Suiffe a auffi bien fait des gefes indecens, que

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