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Eugene, pour continuër la Guerre, & refufent de fuivre les ordres du Duc d'Ormond, en cas que la Reine trouvât à propos d'en venir à une fufpenfion d'Armes pour le bien de la Paix: Sa Majefté lui avoit ordonné de faire fcavoir aux Miniftres des Princes qui ont des Troupes en Flandres, foit entiérement à la folde de la Reine, ou conjointement avec Meffieurs les Etats, qu'Elle regarderoit un tel refus comme une Déclaration contre Elle-méme ; & qu'Elle avoit refolu de ne plus payer ni Solde, ni Subfide, ni Arrérages, à ceux qui feroient un tel refus; Sa Majefté défirant que les Miniftres fufdits avertiffent, chacun de ce que deffus le Général en Chef de fon Maître : Qu'on alloit dépêcher inceffamment un Exprès au Duc d'Ormond, avec les ordres de S. M. touchant la prise de poffeffion des Places que la France avoit offert de remettre à la Reine, pour fûreté de l'éxécution du Plan propofé dans fa Harangue faite au Parlement le 17 Juin; lefquelles Places ne pouvant se prendre dans deux années de Guerre, valoient bien mieux que celles qu'on prendroit à prefent; ce qui faifoit elpérer à S. M., que les Hauts-Alliez trouv croient bien mieux leur compte en se cɔn

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formant avec Elle, qu'en prenant des mefures differentes; d'autant que, quoi qu'il pût arriver, la Reine ne fe laifferoit jamais détourner dudit Plan, &c.

Harangue de la Reine d'Angleterre, aux deux Chambres du Parlement le 2 Juillet 1712.

MYLORDS & MESSIEURS,

a derniere fois que je vins ici, je m'expliquai fi plainement, & je receus enfuite des deux Chambres des Adresses fi Satisfaifantes, qu'il ne me refte presque rien à vous dire à la clofture de cette Seance du Parlement; Je ne puis que repeter des remerciments qui partent du fond du cœur pour les affeurances que vous me donnâtes dernierement d'une maniere fi folennelle. Ces affeurences me donneront la force de lutter contre toutes les difficultez qu'on pourroit faire naiftre; Et j'efpere que nî ceux qui voyent avec envie faire une bon. ne paix, non plus que ceux qui pensent qu'il eft de leur interêt de continuer la Guerre ne feront point capables de rendre inutiles les efforts que nous faifons de concert pour l'honeur & pour l'avantage de la C 2 Gran

Grande-Bretagne, comme pour la feureté de tous nos Alliez.

Meffieurs de la Chambre des Communes. Au même tems que je vous remercie avec plaisir pour les Subfides que vous m'avez donnez avec tant de zéle & d'affection, je ne puis m'empêcher de vous faire connoître la Satisfaction que j'ai de voir que nous touchons à une paix prochaine ; Elle diminuera les charges dont le fardeau à été fi grand durant la Guerre, & elle recompenfera mes fujets en quelque maniere des fommes immenfes que les frais de cette Guerre leur ont couté.

Mylords & Meffieurs.

Vous m'avez exprimez combien vous eftiez fenfibles à l'avantage qui revient à la Grande-Bretagne & à nos Alliez, comme à la feureté qui leur eft acquife aux termes des conditions qui ont été propofées pour être celles de la paix. Il n'eft donc pas befoin que je vous reprefente les inconve nients qui refulteroient de la rupture des Négociations. Les charges continueroient du moins telles que par le paffé s'il ne falloit pas encore les augmenter. L'occa

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fion qu'à prefentement laGrande-Bretagne d'établir réellement dans l'Europe une balance de pouvoir, & d'augment nôtre com. merce feroit perdue pour jamais. Si quel qu'un de nos Alliez pouvoit gaigner quelque chofe par une telle rupture les autres fouffriroient par la calamité générale; Mais j'efperé que moyennant la bénédiction de Dieû, on verra évanouir des projets fi funeftes.

Vous vous en allez retourner chacun dans votre pays. Je me perfuade que vous n'obmettrez point d'y faire tous vos efforts pour rendre inutiles les deffeins de quelques perfonnes mal intentionnées qui pourroient tenter de femer la fedition parmi mes fujets, & qui voudroient fous des prétextes fpecieux travailler à l'avancement des projets quils n'oferoient avoüer.

J'efpere que la premiere fois que vous vous raffemblerez vous aurez l'occafion de mettre la derniere main aux chofes que je vous ay recommandées, lesquelles la fin de cetteSeffion ne vous permet point d'achever.

Je ne fcaurois finir fans vous affeurer encore une fois que rien ne m'empêchera de poursuivre avec fermeté le véritable interêt d'un peuple fi plein d'affection& qui rempit fes devoirs avec tant de zêle.

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Déclaration du Roi Philippe à fes Miniftres & Confeillers d'Etat touchant la Renonciation à la Couronne de France faite le 3 Juilbet 1712.

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uoi que je vous aie fait fçavoir en d'autres occafions, diverfes chofes au fujet de la Paix; j'ai pourtant toûjours tåché d'en tenir quelques particularitez fecretes, jufqu'à ce que la Paix fût affûrée. Maintenant, qu'avec le fecours du Ciel elle eft entiérement réglée avec l'Angleterre, j'ai bien voulu vous communiquer les principaux Articles en quoi elle confifte, par ce que les avantages qui en réfultent me font tout à fait favorables: Car il ne fera pas démembré de la Monarchie Espagnole un feul pié de terrain dans les Indes, & j'efpere de poffeder ces Païs là dans leur entier, ainfi que les a poffedez feu M. mon Oncle de glorieufe memoire; le Roy mon Grand-Pere cedant fanlement aux Anglois les Conquêtes qu'ils ont faites dans les Indes pendant cette Guerre, avec la Ville de Dunkerque, afin qu'ils gardent cette Place dans l'état où elle cft, jusqu'à la Paix générale, qu'elle doit

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