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defcendance & de bonté; & Elles fuplient très-humblement V. M., qu'il lui plaise de proceder dans la préfente Négociation, pour obtenir une promte Paix.

L'Oratrur des Communes fit le lendemain raport à la Chambre de la Réponse de Sa Majefté qui étoit conçuë en ces termes.

MESSIEURS,

'ai fi fort à cœur la fûreté & les Interêts de mon Peuple, que je ne puis qu'avoir beaucoup de plaifir de vôtre refpectueufe Adreffe, dont je vous remercie. J'ai confulté vôtre bien, & vous allez voir le bon effet de la confiance que vous avez en Moi, laquelle doit toûjours continuer entre une Princeffe fi affectionnée & des Sujets fi fidéles.

Ce même jour 21. Les Seigneurs préfenterent, auffi leur Adresse à la Reine. La

Voici.

TRES-GRACIEUSE SOUVERAINE,

N de V. M., Les Seigneurs Spirituels &

ous les très obéiffans & fideles Sujets

Temporels affemblez en Parlement, deman

dons

dons permiffion de remercier très humblement V. M. de fa Harangue gracieuse, & de fa condefcendance extraordinaire, en communiquant à fon Parlement les condi tions aufquelles on peut faire une Paix générale. Nous ne pouvons que témoigner nôtre entiére fatisfaction du grand foin de V.M., pour affurer la Succeffion Proteftante dans la Maifon de Hanover; & de ce que V. M. pourfuit conftamment en premier lieu, les véritables Interêts de fes propres Royaumes, & qu'Elle tâche de procurer aux Alliez ce qui leur eft dû par les Traitez, & qui eft néceffaire pour leur feureté. Nous affurons V. M. avec toute forte de devoir & d'humilité, que cette Chambre fe repose entiérement fur la prudence de V. M., pour finir ce grand & bon Ouvrage.

J

Réponse de la Reine,

MYLORDS,

e vous remercie de tout mon cœur de vôtre Adreffe: De la fatisfaction que vous témoignez de ce que je vous ai communiqué, ce qui contribuera beaucoup à éloigner les difficultez furvenues dans le Cours de cette Négociation: Et de la con

fiance que vous mettez en Moi pour mieux finir ce grand Ouvrage, à l'avantage de mon Peuple, & pour la fûreté & les Interêts de mes Alliez.

Bref Adreffé par le Pape au Pere le Tellier, Confeffeur du Roi Très-Chrêtien, au Sujet du IV. Article de la Paix de Ryswick, le 25. Juin 1712.

rès- -Cher Fils, Salut, nous eftimons The qu'il vous eft fuffisamment connu, que dans les Négociations qui fe font à Utrecht, il est hautement donné atteinte aux interêts de la Religion Catholique, par ceux qui employent leurs efforts à ce que la feule chofe qui à été réglée en faveur des Catholiques, dans le quatriéme Article de la Paix de Ryswick, foit expreffément détruite & annullée; puifque les demandes de ces Princes fur ce fujet, font non feulement déja répandues par tout, mais publiées d'une maniére fi certaine, qu'on n'en fauroit douter: Et nous ne doutons nullement que le Roi Très-Chrêtien, par l'autorité duquel principalement cet Article fut mis fur le tapis & réglé, n'employe tous fes foins,

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avec l'ardeur & le zéle qui conviennent à fon éclatante pieté, pour rendre vains & inftructueux tous les efforts des Heréti

ques, & faire que les Bénéfices que IEglife a reçûs des Rois, demeurent dans le fonds, en leur entier,. & fans qu'il y foit fait aucune bréche. Néanmoins, Nous jugeons qu'outre plufieurs autres démar ches par nous faites dans cette même vûë, il est néceffaire de vous exhorter, vous fur le zéle duquel, nous avons confiance, en Notre Seigneur, ainfi que nous vous exexhortous par toutes les plus vives expreffions de nôtre amour Paternel, & vous conjurons que vous follicitiez puiffamment, & animiez par vos Confeils, le Roi TrèsChrêtien & fes Miniftres, à s'oppofer dans une circonftance fi preffante, aux efforts des adverfaires des Catholiques, avec vigueur & fermeté; afin que dans les fufdites Négociations, il ne fe paffe rien au préjudice de la Sainte Religion, & de ceux qui en procurent l'avancement.Quant au refte, nous nous promettons de vôtre obéiffance Filiale envers nous, que vous ferez diligemment, avec zéle & fans délai, tout ce qui fera en vôtre pouvoir de faire pour cet effet: Surquoi nous adref

fons

fons continuellement nos prieres à Dieu, afin qu'il lui plaife de vous affifter, comme défenfeur de fa Caufe, & tous les autres qui comme vous travaillent pour la même fin; Et pour marque de nôtre faveur Pontificale, nous vous donnons nôtre Bénédiction Apoftolique.

Donne à Caftel-Gandolfe le 25 Juin 1712.

La Déclararion de Mr. St. Jean, Secretaire d'Etat de la Reine de la Gr. Bret, aux Mini·ftres des Princes Alliez,dont les Troupes font à la folde, d'Angleterre, & avoient refufé de fuivre le Duc d'Ormond. Elle fe fit le 1 Juillet 1712.

Q

Ue la Reine venant de recevoir des nouvelles affurées, qui lui font envisager la fituation préfente des affaires, comme reduite au point à ne s'agir plus de conditions de Paix ou de Guerre, mais de la feule queftion, fi S. M. aura le maniment & le fecret des Négociations de Paix, ou s'il doit paffer à Meffieurs les Etats Généraux; & qu'à cet effet ceux-ci, pour rompre les mesures qu'Elle a prifes, prétendent de ménager les Alliez, en forte que leurs Généraux en Flandre obéiffent au Prince Tom. II.

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Eu

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