comme étranger, un Prince que nous accordons aux demandes unanimes de la pation Espagnole. Pour ces C A USES & autres grandes considérations, à ce Nous mouvans, de nôtre grace spéciale, pleine puissance & autorité Royale, Nous avons dit, déclaré & ordonné, & par ces Préfentes fignées de notre main, disons, déclarons & ordonnons, Voulons & Nous plaît, que Nôtre Très-Cher & Très-Amé Petit-Fils le Roy d'Espagne conserve toûjours les droits de sa naissance, de la même maniére que s'il faisoit sa résidence actuelle dans notre Royaume; ainfi Nôtre TrèsCher & Très. Amé Fils unique le Dauphin étant le vray & légitime Successeur & Héritier de notre Couronne & de nos Etats, & après lui Nôtre Très-Cher & Très. Amé Petit-Fils le Duc de Bourgogne, s'il arrive, ce qu'à Dieu ne plaise, que no tre dit Petit-Fils le Duc de Bouigogne vien ne à mourir fans Enfans mâles, ou que ceux qu'il auroit en bon & loyal mariage décedent avant luy, ou bien que lesdits Enfans mâles ne laissent après eux aucuns enfans mâles nez en légitime mariage. En ce cas nôtre dit Petit-Fils le Roy d'Espa• gne, usant des droits de la naissance', soit le > le vray & légitime Successeur de notre Couronne & de nos Etats, nonobftanc qu'il fût alors absent & résidant hors de nôtre Royaume; & immédiatement après son décès, ses Hoirs mâles procréez en loyal mariage, viendront à ladite Succesfion, nonobftant qu'ils soient nez & qu'ils habitent hors de nôtre dit Royaume : Voulant que pour les causes susdites, nôtre dit Petit-Fils le Roy d'Espagne ny ses Enfans mâles, ne soient cenfez & réputez moins habiles & capables de venir à ladite Succellion, ny aux autres qui leur pourroient échoir dans notre dit Royaume. Entendons au contraire que tous droits & autres choses généralement quelconques, qui leur pourroient à présent & à l'avenir competer & appartenir, soient & demeurent consere vées saines & entieres, comme s'ils résidoient & habitoient continuellement dans nôtre Royaume jusques à leur trépas , & que leurs Hoirs fussent Originaires & Regnicoles, les ayant à cet effet en tant que besoin est ou seroit, habilité & dispensé, habilicons & dispensons par cesdites présentes. SI DONNONS EN MANDEMENT à nos Amez & Feaux Conseillers, les Gens tenans nôtre Cour de Parlement & Cham bre K 3 bre de nos Comptes à Paris, Présidens & Trésoriers Généraux de France au Bureau de nos Finances étably audit lieu, & à tous autres nos Officiers & Justiciers qu'il appartiendra, que ces Présentes ils faffent Registrer, & du contenu en icelles joüir & user Nôtre dit Petit Fils le Roy d'Espa. gne, ses Enfans & Descendans mâles en loyal mariage, pleinement & paisblemcnr, nonobstant toutes choses à ce con. traire, ausquelles de nos mêmes graces & autorité que dessus, nous avons dérogé & dérogeons. Car TEL EST NOTRE PLAISIR; & afin que ce soit chose ferme & Atable à toûjours Nous avons fait mettre nôtre sçel à cesdites Présentes. Donne' à Versailles au mois de Décembre, l'an de grace mil sept cens, & de nôtre Regne le cinquante-huitiéme. Signé, LOUIS. Et sur le reply: Par le Roy , Phelypeaux. Et à côté ; Visa PhelyPEAUX. Et scellé du grand Sceau, en cire verte sur lacs de foye rouge & verte. Registrées, ouy & ce réquerant le Procureur Général du Roy, pour être executées selon leur forme & teneur , suivant l'Arreft de ce jour. A Paris en Parlement ; le premier Fevrier mil sept cens-un. Signé, DONGOIS. ReRegistrées en la Chambre des Comptes, Ouy & ce requerant le Procureur Général du Roy, pour être executées selon leur forme de teneur , les Bureaux assemblez, le 1701. Signé, RICHER. LETTRES PATENTES du Roy d'Espagne, de Monseigneur le Mars 1713 15. Mars Registrées en Parlement le 1713 OUIS PAR LA GRACE DE DIEU, Roy de France et de NAVARRE: A tous présens & à venir , SALUT. Dans les différentes révolutions d'une Guerre, où Nous n'avons combattu que pour soûtenir la justice des droits du Roy nostre très-cher & très amé Frére & Petit Fils sur la Monarchie d'Espagne, Nous n'avons jamais cessé de désirer la Paix. Les succès les plus heureux ne nous ont point éblouis ; & les événemens contraires dont la main de Dieu s'eft servie pour nous éprouver, plûtôt que pour nous perdre, ont trouvé ce délir en nous & ne l'y ont pas fait naître: mais les temps marquez par la Providence divine pour le repos de l'Europe, n'étoient pas encore arrivez: La crainte éloignée de voir un jour notre Couronne & celle d'Espagne portée par un même Prince, faisoit toûjours une égale impression sur les Puissances qui s'étoient unies contre Nous; & cette crainte quiavoit été la principale cause de la Guerre, sembloit mettre aussi un obstacle insurmontable à la Paix. Enfin après plusieurs négociations inutiles, Dieu touché des maux & des gémissemens de tant de Peuples, a daigné ouvrir un chemin plus sûr pour parvenir à une Paix si difficile; mais les mêmes allarmes subsistant toûjours, la premiére & la principale condition qui Nous a été proposée par nôtre très-chére & très-amée Sæur la Reine de la Grande-Bretagne, comme le fondement essentiel & nécessaire des Traitez, a été que le Roy d'Espagne nostre dit Frére & Petit-Fils, conservant la Monarchie d'Espagne & des Indes, renonçat pour luy & pour fes descendans à perpetuité, aux droits que |