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receüe de ceux dé Mr. Menager, & cela eft vray au pied de la lettre. Mais il a mieux aimé de laiffer cette afaire de valet à valet, que d'en faire une de Maître à Maître, & bien plus, que d'en méler les Souverains.

Num. 2.

Exhib, le 5. Septembre 1712.

Es Plenipotentiaires de France ont recû

Leù ordre du Roy leur maître, de fufpendre toute negotiation fur la Paix jusques à ce qu'ils ayent eu fatisfaction de l'infulte faite par Monfieur de Rechteren à l'un

d'eux.

Pour cet effet ils ont ordre de demander premierement à Meffieurs les Etats Generaux, fi Mr. de Rechteren à fuivi leurs ordres dans la violence, que fes domestiques ont commise, & dans les difcours, qu'il à tenus lui même, ou fi ce procedé vient feulement de fon chef, par quelque motif que ce foit.

Si Meffieurs les Etats Generaux l'a vouent, lefdits Plenipotentiaires de France ne trouvans plus de feureté pour eux dans Utrecht, en rendront compte à Sa Ma jesté.

Si la conduite de Monfieur de Rechteren eft defavouée, ou defaprouvée par fes Maîtres, le Roy pretend, que l'offenfe ayant été publique, le defaveu le foit auffi.

Que tous les autres Plenipotentiaires des Provinces Unies fe rendent chez l'un des Plenipotentiaires de France, ou ils feront tous trois.

Que ces Meffieurs leur affurent au nom de Leurs Maîtres, que jamais Monfieur de Rechteren n'a recû d'ordre, qui puiffe authoriser la conduite, qu'il a tenu, qu'ils la defaprouvent, & qu'ils feroient tres fachés, que Sa Majesté pût croire, qu'ils euffent intention de manquer au refpect, qui luy eft dû.

Le Roy pretend de plus, que Mr. de Rechteren foit rappellé & qu'il foit nommé un autre Plenipotentiaire à fa place, n'étant pas poffible à ses Plenipotentiaires de trai. ter d'avantage avec un Miniftre, qui a violé le droit des gens.

C'eft l'unique reparation que Sa Majesté puiffe admettre, & fes Plenipotentiaires n'en accepteront point d'autre.

Num. 33.

Narratio facti de ce qui s'eft paffé entre quelques domeftiques de Monfieur Menager Plenipotentiaire de Sa Majefté Très-Chrêtienne, & ceux de Meffieurs de Moermont, & du Comte de Rechteren Plenipotentiaires de leurs Hautes Puiffances les Etats Generaux des Provinces Unies, & ce qui s'y eft paffé puis après fur ce fujet, confifte en fubftance comme s'enfuit.

LE27. du mois de Juillet dernier, jour

que la nouvelle de l'action de Denain étoit arrivée à Utrecht, le Comte de Rechteren, fur les dix heures du matin, allant voir Mr. de Moermont, & paffant par devant la maifon de Mr. Menager Plenipotentiaire de Sa Majefté T. Chr. il fe trouva que le Suiffe & quelques autres Do

mesti.

meftiques de Mr. Menager, furent devant la porte de fa maifon, lesquels dans le moment, que ledit Comte y paffoit, par des ris & autres geftes indecents, montrerent au doigt les laquais dudit Comte.

Ledit Comte ayant rencontré Mr. de Moermont fur la place de St. Jean, fe mit avec luy dans fon Carroffe, pour faire un tour au mail, d'ou étant retourné & paffant par devant la maison de Mr. Menager, il fe trouva encore, qu'il y avoit le Suiffe & quelques autres Domeftiques devant fa porte, lefquels par des ris & autres geftes indecents montrerent encore au doigt les laquais de Mr. de Moermont & du Comte de Rechteren.

Surquoy les laquais s'étants plaints à leurs Maîtres, (qui fe trouvoient feuls des Pienipotentiaires de l'Etat, dans la ville) ils trouverent à propos d'envoyer le lende main matinle 28. de Juillet le Secrétaire Rumpfà Mr. Menager pour luy en porter leurs plaintes, & en demander reparation d'une maniere amiable & obligeante, avec ordre, qu'en cas que Mr. Menager refufat absolument de donner ladite reparation, il le prefferoit fur une reponfe pofitive, & en cas qu'il perfiftat toujours, il luy feroit lectu.

E 4

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lecture de ce qui eft contenu dans le papier cy joint fub Lit. A..

Ledit Secretaire a rapporté ladeffus à Mr. de Moermont & au Comte de Rechteren qu'il avoit eu l'honneur de voir Mr. Menager, de luy expofer le fait, comme cy deffus, & qu'en des termes honnêtes & convenables il avoit demandé reparation raisonnable fur ce que fes Domeftiques avoient fait à nôtre paffage par devant fa maison.

Que la deffus Mr. Menager avoit fait beaucoup de difficulté alleguant plufieurs raifons, mais qu'après quelques debats, fur les representations & inftances dudit Secretaire, Mr. Menager avoit enfin confenti que les laquais de Mr. de Moermont & du Comte de Rechteren fe rendroient fur les trois heures à fon hôtel, pour les confronter avec les Domeftiques, & en titer la verité du fait, comme il paroit par l'atteftation cy jointe fub Litt. B.

Sur ce rapport Mr. de Moermont & le.. Comte de Rechteren ont dit au Sr. van Riel de fe rendre avec leurs laquais à trois heures chèz Mr. Menager, pour être confrontés avec les Domeftiques au fujet de l'affaire en question, & de vouloir porter

la

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