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tières traitées, vous ajoutez : « Ce n'est pas une simple réforme que les auteurs proposent, mais une Église nouvelle, une Église régénérée et toute différente de l'Église existante. Aussi n'espèrent-ils rien de la part du clergé et des fidèles qui forment cette dernière; ils comptent sur un nouveau peuple. D'où il faut conclure que l'Église actuelle a cessé d'être l'Église véritable, ou qu'elle ne l'a jamais été. Dans l'un et l'autre cas, c'est donner un démenti à son divin Fondateur, qui a promis d'être toujours avec elle, et qui a prédit que les puissances des ténèbres ne prévaudraient jamais contre elle. Et dès lors, appartient-il à MM. Bordas-Demoulin et Huet de fonder un christianisme quelconque? Si Jésus-Christ s'est trompé ou a trompé ses disciples, il ne peut plus être question d'Église... La question n'est pas de savoir si, parmi les abus que les auteurs signalent, il s'en trouve de réels; on sait bien qu'il y en aura toujours, et que c'est un moyen qui ne manquera jamais aux réformateurs. Mais, à notre avis, aucun abus n'est comparable à celui dont ils donnent eux-mêmes l'exemple. >>

Nous ne pouvons nous expliquer que l'auteur de l'Essai sur l'activité du principe pensant et de la Réfutation de M. Doney, évêque de Montauban, qu'un homme qui sait penser et écrire, et qui apparemment doit savoir lire, ait vu dans notre livre justement le contraire de ce que nous y avons mis. Où avons-nous proposé

une Église nouvelle? A la page 201, nous disons que le gallicanisme, ou la réforme orthodoxe dont nous sommes partisans, « c'est l'immutabilité de l'institution évangélique maintenue contre les innovations. » Partout, et notamment, aux pages 595 et 605, nous rappelons que « l'Église a reçu des promesses d'immortalité; »> nous nions que même au milieu des plus effroyables abus elle ait jamais failli, ou qu'on ait jamais le droit de se retirer de son sein. Partout, en établissant que l'infaillibilité n'appartient qu'à l'Église

dans son indivisible unité et en réclamant les droits que l'institution divine confère aux laïques, nous réservons des prérogatives non moins sacrées par leur origine, les prérogatives de la hiérarchie, et en particulier l'universelle et suprême autorité du Saint-Siége. Enfin, p. 610, nous exhortons les protestants à « revenir à l'Église, qu'ils ont trahie par leur désertion. » Est-ce là donner à entendre que l'Église actuelle a cessé d'être l'Église véritable, ou quelle ne l'a jamais été? Lors donc que nous attendons un nouveau peuple catholique, il s'agit évidemment d'un peuple formé au sein de l'Église actuelle, qui en garde les dogmes, les sacrements, la hiérarchie, qui en garde tout, excepté les abus; qui soit, en un mot, l'Église même, continuée à la fois et réformée. Est-il possible de se méprendre sur des intentions que le titre seul de notre écrit révèle, et qui éclatent à chacune de nos pages?

En attaquant les abus, en attaquant surtout l'hérésie de l'immaculée conception, nous n'opposons pas des raisonnements humains, ou de faibles raisons de convenance, unique ressource de nos adversaires; nous employons les armes catholiques de l'Écriture et de la tradition. A en juger par le langage de ce qu'on appelle la presse religieuse, il est plus facile de nous récuser que de nous répondre.

Agréez, Monsieur, l'assurance de notre considération distinguée.

Paris, le 11 août 1856.

BORDAS-DEMOULIN. F. HUET.

Les deux lettres précédentes ont été insérées, la première dans le Bien public du 13 juillet 1856, la seconde dans le Journal historique et littéraire du 1er septembre 1856. ÉD.

APPENDICE

A LA TROISIÈME PARTIE

NOTES DE L'ÉDITEUR

NOTE I

J'ai entre les mains un exemplaire des Pouvoirs constitutifs de l'Église et un des Essais sur la réforme catholique, sur lesquels l'auteur a fait quelques corrections et annotations. J'en extrais ce qui intéresse l'expression de ses idées.

POUVOIRS CONSTITUTIFS DE L'ÉGLISE.

P. 16, on lit : « Pourquoi, agissant hors de l'Église, le pontife aurait-il plus de pouvoir qu'agissant dans l'Église? Et de ce qu'il ne sanctifie point hors de l'Église, peut-on méconnaître son existence, puisqu'il ne sanctifie nullement dans l'Église? » Pour plus de clarté, l'auteur a mis: « Peut-on méconnaître son existence hors d'elle, etc. »

P. 17-18, à la phrase : « Si les protestants s'entendaient, ils devraient abolir le baptême comme les

autres sacrements; » l'auteur ajoute: « puisqu'ils ont détruit le sacerdoce. »

:

P. 84 « Saint Bernard parle des lettres de saint Ignace d'Antioche à la Vierge; » au lieu de la Vierge, l'auteur, se corrigeant, a mis Cassabole. Il ajoute, à la fin de l'alinéa « Placer ici un chapitre où l'on montre l'apocrycité des textes ramassés par Crasset » en l'honneur de la Vierge.

:

P. 171, où il est parlé des améliorations que le clergé constitutionnel apporte à l'organisation décrétée par l'Assemblé constituante, l'auteur écrit en marge : « Ce qui est là analysé appartient au concile (1797) et non pas à l'encyclique (1795).

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P. 242, à la fin du chapitre v, l'auteur écrit : « Mettre un chapitre sur la supériorité des évêques. Pluquet, sur Aérius. Travers 1 confondant les deux ordres.

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Voir Duguet, Conférences ecclésias

re

tiques, 2 vol. in-4, 1" confér. »

P. 259 : « Agier tombe dans l'erreur... de faire le pouvoir ecclésiastique communicable; » au lieu de communicable l'auteur met délégable, et de même plus loin indélégable, indélégabilité, au lieu de incommunicable, incommunicabilité.

...

P. 266 : « pontificat que Jésus-Christ a commencé d'exercer en s'incarnant et mourant; »> l'au

1. Curé de Nantes, dans son écrit sur les Droits des pasteurs du second ordre. ÉD.

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