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de faire imprimer en différens formats le nouveau calendrier, avec une iustruction simple pour en expliquer les principes et les usages les plus familiers.

Xlll. Le nouveau calendrier ainsi que l'instruction, seront envoyés aux corps administratifs, aux municipalités, aux tribunaux, aux juges de paix et à tous les officiers publics, aux instituteurs et professeurs,aux armées et aux sociétés populaires. Le conseil exécutif provisoire les fera passer aux ministres, consuls et autres agens de France dans les pays étrangers. XIV. Tous les actes publics sont datés suivant la nouvelle organisation de l'année.

XV. Les professeurs, les instituteurs et institutrices, les pères et mères de famille, et tous ceux qui dirigent l'éducation des enfans de la République", s'empresseront de leur expliquer le nouveau.calendrier, conformément à l'instruction qui y est annexée.

XVI. Tous les quatre ans, ou toutes les Franciades, au jour de la Révolution, il sera célébré des jeux républicains, en mémoire de la Révolution française."

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DE L'INTÉRIEUR.

ARDENNES. A la barbe de l'ennemi, qui n'est qu'à deux lieues de Marienbourg, un citoyen de cette ville qui avoit le malheur de se nommer le Roi s'est débarrassé de ce nom et a reçu solemnellement d'un parain et d'une maraine le beau nom de la république. Voici l'extrait de son acte de régénération civique dressé par la municipalité de Marienbourg.

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L'an 2 de la république, etc. nous maire et officiers municipaux, certifions que le citoyen le Roi, de ladite ville, s'est présenté aujourd'hui devant nous, entaché de son nom, péché originel que la nation abhorre et qu'il a en horreur, assisté du citoyen Arnaud, républicain, et de la citoyenne Pierquin, épouse du commandant de cette place, son parain et sa maraine ad hoc, pour nous prier de

le régénérer à la patrie, en le débaptisant, et de lui donner pour nom la République; que, pénétrés de la même indignation contre les tyrans couronnés, nous l'avons solemnellement couvert du bonnet de la liberté orné de la cocarde nationale, et armé d'une pique décorée du ruban tricolor; et qu'après lui avoir donné l'accolade fraternelle au pied de l'arbre de la liberté, environné de la pompe militaire et d'une multitude de citoyens, nous lui avons dit: Souviens-toi, la République, que ton nom est inséparable de la liberté, qu'il est immortel et la terreur des rois ; qu'ils sont tes cruels ennemis et les bourreaux de l'humanité; que tu dois les combattre à mort, si tu

veux vivre libre .

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Signés, les officiers municipaux, de Marienbourg. NORD. Les jeunes gens d'une municipalité de ce département ayant refusé de se soumettre à la première réquisition elle les a déclarés infâmes; fait proclamer que ceux qui leur donneroient retraite seroient arrêtés comme suspects. Cela est sévère, mais juste. Tout homme que la patrie réclame et qui lui refuse son secours est un infâme; c'est à coup sûr ou un lâche ou un traître; et rien de plus suspect qu'un homme qui favorise l'un ou

l'autre.

HAUTE-GARONNE. Trois jeunes gens des environs de Toulouse, les trois frères Capela, n'ayant ni père ni mère, mais propriétaires de quatre arpens de vigne, se sont rendus avec enthousiasme à l'armée de Perpignan. Dans leur ardeur républicaine, ils ont oublié leurs raisins presque mûrs et leur vendange prochaine ; ils sont partis sans prendre à cet egard aucun arrangement. Fontas, un de leurs voisins s'est fait autoriser par la municipalité de Toulouse à faire ouvrir la maison dont ils avoient emporté les clefs, afin de tout préparer pour la cueillette de la vendange et d'y déposer leur récolte. Le renchérissement des journées qui double cette année les frais de la récolte, et la médiocrité des moyens du citoyen Fontas qui n'a d'autre revenu que son travail, tout sert à relever le prix de cet

acte de bon voisinage et de fraternité civique que les patriotes et sur-tout les cultivateurs doivent graver dans leurs annales..

L'inscription suivante sera placée sur la porte des trois frères:

Respect pour les propriétés des trois sansculottes Capela, qui, au cri de la patrie en danger ont oublié leur récolte prête à être cueillie, pour voler à sa défense.

NOUVELLES

DES

ARMÉES.

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Armée des Pyrénées orientales.

Ce n'étoit point une fausse espérance que celle de la prompte réparation de l'échec du 22 septembre, Les troupes de la République réprirent le 27 sur les Espagnols la ville de Thuir et Sainte-Colombe. La fuite de l'ennemi fut si precipitée, qu'il ne laissa en teur pouvoir que huit prisonniers, un drapeau, et quelques munitions de bouche. On leur a aussi repris la petite ville d'Elle où l'on a fait un riche butin en blé, orge, avoine, fourrages et munitions de

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guerre.

La perte de ces trois postes a déconcerté les Espagnols; ils ne songent qu'à sauver leurs bagages; nos Républicains courent sus, et se promettent bien de ne pas les laisser sortir sains et saufs de la terre libre qu'ils ont souillée.

Le brave d'Agobert a senti que le commandement général de cette armée étoit au dessus de ses forces: il est retourné avec joie à sa division du Mont-Libre. C'est le général d'Aoust qui commande en chef. L'armée qui connoît sa bravoure et ses talens, marche avec confiance sous ses ordres. On ne se tient plus sur la défensive, on s'avance à grands pas vers l'Espagne.

Déja nos troupes victorienses se sont emparées d'un poste important sur les bords du Tech. Inquiet de leur position, l'ennerai a tenté de la leur faire

perdre. Quatre fois il est revenu à la charge; et quatre fois il a été complétement battu. Nous lui avons fait 130 prisonniers et tué 2 ou 300 hommes. A SaintGéniest dont nous nous sommes tendus maîtres, on a trouvé un hôpital garni de matelats de lits, et d'autres objets nécessaires pour 7 ou 800 malades. Nos soldats qui se portent bien, disent que ceux à qui l'on destinoit cet hôpital peuvent aller se faire guérir en Espagne.

Armée des Alpes.

Le district de Cluzes étoit un des trois dont les Piémontais s'étoient emparés dans le département du MontBlanc. Ils avoient construit une redoute au-dessus de Salanches, dans une position très-avantageuse, qui formoit un point central entre les trois districts. Ils avoient reçu des renforts d'hommes et d'artilleric, et se préparoientà se porter sur Annecy, 1600 Républicains les attaquèrent le 7 du 1. mois (28 septembre); l'action dura 36 heures : on s'apperçut le 8 au matin que l'ennemi étant retranché sur plusieurs lignes, la place ne pouvoit être emportée d'assaut. Il fut sur-le champ résolu de le tenter, mais de n'y admettre que ceux qui se présenteroient volontairement. Ils se présentèrent tous, et coururent sur la redoute en criant: vive la République vive la Convention! vive Sarret le\ sansculotte! c'est le nom d'un jeune aide-de-camp qui, commandoit cette division). Dans une demi-heure la redoute et les bois qui la couvroient furent jonchés de morts; et les volontaires de la Gironde et de Rhône et Loire y arborèrent l'étendard de la République. Nous n'avons eu qu'un très-petit nombre de blessés, et les ennemis un grand nombre de morts. On leur a fait plusieurs prisonniers, soldats, officiers et sous officiers, et entr'autres le capitaine du génie qui avoit construit la redoute, les retranchemens et les chemins couverts. Il s'y trouvoit aussi des émigrés et des révoltés du païs. Leur procès a été fait militairement.

Après cette défaite, les Piémontais se sont trouvés ces de toutes p^~^ Heness abandonné dans 24

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heures onze lieues de terrain. Confinés dans le district de Moutiers et dans celui de Saint-Jean de Maurienne, au nombre de 12 à 15 mille hommes, s'ils restent ils périront de faim et de froid; sils veulent fuir ils n'échapperont pas aux fusillades répu blicaines; et le Mont-Blanc purgé de ces restes impurs des satellites du despotisme rentrera tout entier dans le faisceau des départemens de notre République une et indivisible.

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P. S. Les dernières nouvelles nous apprennent le Mont-Blanc est entièrement libre.

que

Armées du Midi.

Le général Cartaut continue avec activité les préparatifs du siége de Toulon et les approches de la place. Les Anglois deshonorés déjà par la trahison qui les en a rendus maîtres, se deshonorent encore par les cruautés qu'ils y exercent. Ils font pendre tous ceux qu'ils arrêtent avec des lettres, ou qui veulent s'échapper de la ville. Ils ont eu l'indignité de faire subir ce supplice à l'ancien maire de Toulon, et même au malheureux Beauvais-Préau, représentant du peuple. Républicains Français ! un de vos représentans! an! vengeance !vengeance!

Peut-être n'est-elle pas éloignée. Le mécontentement règne parmi les ouvriers, les habitans et même les aristocrates, que les Anglois méprisent et traitent aussi mal que les autres. Les patriotes gémissent dans les fers, et presque tous les jours il se fait des exécutions, secretes. La tyrannie régne à Toulon dans tout son sanglant appareil. La famine menace de se joindre à ces horreurs. Le pain est taxé à dix sous la livre. Les magasins diminuent tous les jours, et malgré les promesses des Anglois et des Espagnols, rien n'arrive pour les remplir.

Toulon est environné de hauteurs. Nous nous sommes dès les premiers jours, emparés du poste important d'Ollioules, d'où notre feu a plusieurs fois incommodé dans la rade les frégates Angloises. Le général Lapoype, s'étoit aussi emparé des hauteurs de Pharon, avec une audace extraordinaire ;

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