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pour la superstition religieuse, pour tout ce qui trouble et entravé la marche de cette grande révolution; dans l'amour pour l'égalité, la liberté, la fraternité, pour le gouvernement républicain, pour l'observation des loix, pour les vertus énergiques et couragcuses, mères des grands dévouemens et des grands exploits. pour les bonnes mœurs, sans lesquelles il n'y a ni liberté, ai loix, ni république !

Est-ce donc à telle expression isolée et fugitive, à telle phrase, dont on détourne ou mésinterpréte le sens, à tel fait, peut-être saisi d'une manière incertaine dans la rapidité des événemens et l'obscurité de leurs causes, qu'il faut s'attacher pour juger un ouvrage constamment dicté par le patriotisme le plus pur, et les plus prononcé,

un

ouvrage, il faut oser le dire, qui a conquis à la révolution tant d'esprits et sur-tout tant de cœurs, qui a partout fait tant de bien et tant épargné de

maux ?

Coupables et malheureux habitans de la Vendée, des deux Sevres et des Rives inférieures de la Loire, quels sont parmi vous les lecteurs de la Feuille Villageoise? Quelles sont entre vos communes celles qui se réunissent pour cette lecture? Quels sont. les maires ou les ministres du culte qui vous la lisent et vous l'expliquent?

Magistrats vertueux de ces départemens de la cidevant Bretagne, où une trop longue insurveillance laisse des hommes, dont on pourroit faire des françois, croupir dans une ignorance sauvage, renforcée par. un langage barbare, et livre l'extrêmité la plus importante de la France à la merci du fanatisme ét de toutes les séductions, à la mérci du voisinage et des pratiques infernales d'un ennemi sans foi; ne me disiez vous pas, dans l'effusion de vos cœurs patriotes: ah! si l'on pouvoit traduire en breton votre Feuille Villageoise!

Que l'on demande aux départemens du centre, dont nous avons presque tout le clergé par souscripteur, si la superstition et l'aristocratie peuvent s'y faire entendre. Avancez dans le midi, voyez

dans le département de l'Hérault, les prêtres professer les maximes républicaines, cinquante curés àla fois s'offrir au joug du mariage, deux cultes rivaux s'embrasser, le peuple obéir à toutes les lois, résister à toutes les tentations, se prononcer contre le fédéralisme et marcher fidèle à la république;ch bien! il est peu de départemens où nous coniptions un plus grand nombre d'abonnés. Celui du Gers presqu'entier est sur notre liste,et se nounit de nos principes. Les sages administrateurs de ce directoire ont souscrit à-la fois pour toutes leurs, 600 communes : voyez aussi quelle a été dans ces demiers tems leur conduite, et celle des habitans éclairés de ces campagnes !

Mais quittons cette apologie. Laissons-là ce que nous avons fait, et voyons ce qu'il me reste à faire. Mon apologie sera dans le cours de ces instructions amicales, où je continuer de toutes mes forces à professer hautement la science de la liberté, l'évangile du républicanisme, les maximes de la tolérance et de la fraternité universelle.

Les parties principales de ces instructions seront, 1o. la suite de la géographie historique et politique, toujours traitée dans le même esprit et tendant. au même but;

2o. Le tableau de toutes les religions qui ont, chez les différens peuples. défiguré l'idée de Dieu, et altéré l'esprit de Thomme; sujet divisé en plusieurs grandes époques, dont je n'ai encore esquissé que la première, et que je suivrai désormais assiduement.

30. Un cours élémentaire de morale, promis, projeté depuis long-tems, et qui ne peut plus être retardé où je tâcherai de rendre palpables et sur-tout d'enchaîner et de présenter avec ordre et méthode, des vérités simples mais importantes, dont l'homme ne s'est pas écarté impunement, et auxquelles il est tems enfin qu'il revienne.

Je n'ai pas besoin de prévenir que ces trois grands sujets ne seront pas traités simultanément et de front: ni les bornes de la Feuille, ni celles de mes

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forces ne le permettent. Ils le seront successivement, et dans un ordre à-peu près alternatif.

4°. L'explication des loix, et sur-tout de celles qui intéressent les campagnes, explication qui consiste le plus souvent à simplifier le texte, à en bannir les expressions qui ne seroient pas généralement saisies, à n'y laisser rien de vague ni de superflu, moyen sûr d'éclaircir en abrégeant.

5°. Enfin les événemens et nouvelles, et principalement celles de nos armées, de ces armées intrépides que ni les forces ennemies, ni des fatigues toujours renaissantes, ni le dénuement, les privations et les sacrifices de tout genre, ni les trahisons de leurs chefs, n'ont pu décourager, n'ont pu et ne pourront jamais détacher de la cause sublime qu'elles sont dignes de défendre.

Ajoutez à cela mille questions incidentes qui se présentent tous les jours, sur des matières de politique, de finance, de morale,d agriculture.sur des usages utiles ou nuisibles à la santé, à la vie de l'homme ou des animaux, sur des améliorations à faire, ou des abus à réformer, et dont les solutions se trouvent ou dans notre correspondance même et dans les lettres qu'on Hous adresse, ou dans nos réponses.

Ajoutez-y des anecdotes, des récits, des dialogues, sur une foule d'objets divers, mais tous présentés sous cet aspect philosophique ou révolutionnaire, qui fait que les moindres détails tournent au profit de l'instruction et du civisme; voilà sans doute de quoi remplir avec autant d'utilité que d'agrément, avec une variété piquante et inépuisable, une année de leçons ou plutôt d'entretiens

Amis et frères, voilà dans quelles routes, tantôt fleuries et fréquentées, tantôt un peu sauvages et quelquefois presque désertes, je vais m'engager avec vous. Depuis quatre ans, nous avançons dans les voies de la liberté entraînés par les mouvemens successifs de cette révolution étonnante qui a rendu au peuple François sa souveraineté, qui, malgré les efforts des tyrans, promet d'affranchir le monde suivons-la dans son cours rapide jus

et

qu'à ce qu'elle ait enfin détruit et renversé tous les obstacles; jusqu'à ce que nous puissions nous reposer sous l'égide de notre Constitution Républicaine.

En attendant, ornons notre esprit et notre ame de connoissances et de vertus. Nous voyons le but ne nous lassons point d'y prétendre. Marchons, sans revenir jamais sur le passé. Nous n'aurons point à nous plaindre du voyage si nous trouvons sur notre chemin l'ardent amour de la patrie, l'attachement à nos devoirs le contentement de l'ame et la sagesse. Peut-être votre guide ne vous conduira-t-il pas aussi loin qne le lui fait espérer son zèle, mais au moins, j'ose vous le promettre il ne vous éga

rera pas.

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N. B. Au prochain numéro, la suite de la géographie universelle et la fin de la partie historiquo de l'Etat de l'église.

CULTE S

RELIGIEUX.

Quelques réflexions sur la première époque, antérieure à tous les cultes connus.ne

Quelques lecteurs ont été effarouchés des dix-sept mille ans auxquels l'article inséré dans le ño. 50 de la 3e. année (1) fait remonter la connoissance des signes s du zodiaque et l'adoration des astres.

7SD'autres pensent qu'il est inutile de remonter bien haut avant cette connoissance et cette adoration; et que le genre humain, presque à sa naissance, frappé de ces grands objets, dut les observer et les adorer, comme par un premier mouvement.

D'autres enfin, se gurant sans doute que, depuis la création, la terre fut toujours à peu près ce qu'ello

(1) Il est presqu'entièrement tiré de l'excellent ouvrage de Volney, intitulé les Ruines, le même dont un extrait raisonné et très-bien fait fut la dernière production de Cerutti No. 1. Quatrième année. A 5

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est, ne peuvent croire que les hommes y aient été si long-tems erraus, dénués, misérables. Ils se représentent toujours un seul homme avec sa compagne, peuplant par degrés toute la terre, sous l'action immédiate dun Dieu qui daignoit communiquer avec eux: ils repoussent toute conjecture, toute supposition contraires.

Je ne répondrai point à tous ces doutes par de longues dissertations.

Quant au premier, un mot suffit. Les calculs astronomiques ne sont pas plus sujets à erreur qu'il n'est possible que deux et deux ne fassent pas quatre. Ainsi il n'y a pas un an à rabattre des dix-sept mille ans d'antiquité, auxquels remontent les preuves de la connoissance des douze signes du zodiaque chez des nations orientales.

Pour éclaircir le second et le troisième doutes, je Conseilleros cont de relire simplement l'article qui les a fait naître. Il me paroît y répondre suffisamment. Mais quelques observations peuvent être utiles avant une seconde lecture.

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Il ne s'agit point d'examiner à quel systême, ou même à quelle croyance ces idées sont contraires. On ne doit prendre pour guides que la certitude

physique d'abord, et ensuite la vratyfer

La certitude est premièrement pour l'antiquite de 17 mille années: elle est ensuite pour d'horribles bouleversemens arrivés dans le globe de la terre, lesquels ont da, peut-être plusieurs fois, y éteindre presqu'entièrement les races humaines, et détruire les progrès qu'elles commençoient à faire dans diart

de vivre.

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La certitude est encore pour ila.. diversité de ces nées ou créées soit successivement, soit à la fois, sur les diverses parties de la terre.

races

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Il n'est permis qu'à un aveugle, dit avec raison Voltaire. de do douter que les Blanes, les Négres, les Albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Américains soient des races entièrement différentes

Toutes ayant des organes diversement sensibles, et

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