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tationibus sequen[tibus]. Primo q[uod] dictus Johannes p[ro]misit tradere dicte Bonete licet absen[ti] de solidata (pour solde) p[ro] toto termino dict. octo annorum octo scuta auri, quolibet anno unurn, et q[uod] penden[tibus] dict. octo annis dictus Guillelmus non possit eam dicto Johanni amovere nisi causius (?) et q[uod] iniveret (1) aliquem in unum, et eo casu eveniente dictus Guillelmus....... dictam suam secum adductam, et dictus Johannes................. summam tradere predictorum octo scutorum (2) pro rata temporis et indutam................. de uno gonello (3) honesto et c[on]decenti juxta statum et conditionem a ncillarum. Item fuit actum quod si dictus Guillelmus dictam Bonetam secum adducebat, et induta de gonello per dmnum Johannem sibi facto, quod eo casu eveniente dictus Guillelmus teneatur dictum gonellum dicto Johanni exsolvere. Item fuit actum quod dictus Johannes Noel teneatur erudire et edocere dicte Bonete frubire taceas (4) et alias res argenteas et etiam facere edocere colere (coudre) sive suendi de raupis lini, et crudire in aliis bonis moribus ac virtutibus. Item quod si dictus Noellus suum volebat mutare domicilium, quod non possit nec debeat dictam Bonetam suum adducere, nisi accideret morari ultra villam Vici spatio unius diete sive jornate, et in fine termini dictam summam octo scutorum dicte Bonete solverc renuntiavit (5) ad plenum,

(1) Il faut peut-être lire iniberet pour inhiberet, ce qui d'ailleurs ne fait pas disparaitre l'obscurité qui règne sur cette phrase incidente. Peut-être faut-il entendre que Guillaume de Podio s'obligeait par cette clause à fournir quel qu'un à la place de sa fille. Les points de suspension qui suivent indiquent des absolument indéchiffrables dans le texte.

mots

(2) Ces gages de huit écus d'or en huit ans n'étaient pas, en 1432, d ́aussi mince importance qu'ils en ont l'air aujourd'hui. D'après un acte du 5 juillet 1432, rédigé par notre notaire de Vic-Fezensac, une jument et deux pou lains étaient alors estimés deux écus d'or. Les huit écus d'or nous représentent donc la valeur de quatre juments et huit poulains, c'est-à-dire 2,000 fr. environ au

bas mot.

Cette

(3) Le gonel ou la gonelle était une partie du costume féminin très usite en Gascogne au moyen àge jusque vers le milieu du xvr siècle. A partir de dernière époque, les gonelles ne sont plus mentionnées que rarement da 11s les actes. Dans le courant du xvII° siècle, elles disparaissent entièrement et ce sont les cottes ou corsages qui règnent parmi nous sur toute la ligne.

(4) Les tasses ou tout autre récipient.

1432. por

(5) Ce renuntiavit ad plenum et les lignes qui suivent constituent une formule de caution ou de garantie qui se retrouve identique dans tous ces actes de Elle prouve qu'un grand nombre d'affaires purement civiles pouvaient être tées en appel devant le tribunal de l'officialité archiepiscopale d'Auch. Iar le fait, ces minutes du xv siècle renferment quelques sentences et ordonnances assez curieuses de l'official d'Auch relativement à des causes civiles. Quan ₺ rigueurs du sceau et du contre-sceau du comte d'Armagnac, ces mots doivent très probablement indiquer certains droits de saisie signifiée aux intéressés par des agents du comte au moyen d'actes judiciaires munis du sceau et du contre

aux

et voluit compelli per rigores sigilli et contra-sigilli dni uri comitis Armaniaci, captione bonorum et cum arrestis persone, et constituit procuratorem in curia dni officialis Auxis curiales qui nunc sunt et pro tempore erunt, etc., et juravit, etc.

T. Manaldus de Lartigua hit. ville Vici in barrio porte superioris, Manaldus de Larius hît. de Marambato.

Sans entrer dans de longs commentaires sur l'acte qu'on vient de lire, il sera permis de noter, en passant, avec quelle prudence et quelle sagesse sont réglées les clauses du contrat. Tout y respire l'amour des mœurs pures et l'esprit de famille, je dirai même l'esprit de ménage. Comment ne pas admirer ce père qui veille à ce que sa fille ne s'éloigne pas de lui plus d'une journée de voyage et qui exige du maître qu'en lui enseignant son métier il n'oublie pas de lui faire apprendre à coudre ses robes! On voit aussi avec quel soin il demande que notre argentier prenne garde à la conduite de la jeune fille et la dirige dans la pratique des vertus. Si l'on savait encore, aujourd'hui, s'inspirer des principes qui animaient nos ancêtres et faire comme eux à nos ouvrières, épouses ou jeunes filles, la part que la religion et le foyer réclament, le remède serait bien près d'être trouvé à tant de maux qui agitent et troublent profondément la société contemporaine.

A. BREUILS.

sceau de ce prince. Le 14 août 1432, Pierre de Gudolo et Garsies de Malo pilo, habitants de Vic-Fezensac, étaient executores sigilli et contra sigilli dni nri comitis Armaniaci pour l'année courante. Ils avaient été investis de cette charge par vénérable et docte homme M. Guillaume de Guarrossio, licencié en lois, juge ordinaire d'Armagnac et de Fezensac citrà Baysiam, après l'avoir affermée moyennant 12 écus d'or, qu'ils payèrent entre les mains de M. Bonhomme de Bariqueria, chanoine de l'église collégiale Saint-Pierre de Vic et receveur de Vic pour le comte d'Armagnac (mêmes minutes.)

BIBLIOGRAPHIE.

Hagiographie.

I

SAINTE LIVRADE. Etude historique et critique sur sa vie, son martyre, ses reliques, son culte, par M. CASTEX, curé-archiprêtre de Sainte-Livrade, en Agenais (1).

Imprimé avec beaucoup de soin, orné dans le texte de vignettes qui en augmentent le charme et la valeur, favorisé déjà des approbations les plus flatteuses, l'in-8° de 260 pages que nous recommandons aux lecteurs de la Revue de Gascogne a droit au succès. Le sentiment qui a décidé l'auteur à écrire est assurément un des plus louables qui puissent diriger la plume d'un prêtre. M. Castex, qui a exercé avec dévouement un long ministère à Sainte-Livrade, aime sa paroisse et la patronne qui lui a donné son nom; il devait se demander comment s'étaient formés les liens qui les unissent l'une à l'autre.

Le problème n'était certes pas sans difficultés pour le résoudre, il fallait dissiper bien des obscurités et attaquer de front des erreurs qui semblent avoir prescrit, tellement elles sont acceptées et reproduites depuis deux siècles.

Sainte Livrade est-elle agenaise? A-t-elle subi le martyre non loin de Casseneuil? Oui, répond M. Castex, qui s'est fait une conviction à l'aide de patientes investigations et d'une discussion loyale et sûre: il a interrogé le sol, les monuments, les manuscrits, les livres déjà parus. Il n'était pas en son pouvoir de suppléer les documents primitifs, qui n'ont peut-être jamais existé, ou qui en tout cas sont irréparablement détruits. Son livre n'en présente pas moins un bien grand intérêt historique, et la conclusion qui s'en dégage doit être considérée comme un service signalé rendu à l'hagiographie du sud-ouest.

Sainte Livrade appartient au groupe héroïque et virginal qui projette une gloire si pure sur le berceau chrétien de la Gascogne : elle est la compagne inséparable de sainte Gemme, de sainte Bazeille, de sainte Quitterie, etc. On sait quelle a été la destinée posthume de ces illustres martyres le culte les associa d'abord; la légende mêla ensuite leur

(1) En vente chez l'auteur, à Sainte-Livrade (Lot-et-Garonne), et à Lille, chez Desclée, libraire-éditeur.

histoire; les Espagnols, nos voisins, en firent des sœurs et rêvèrent, pour signaler leur apparition, la plus merveilleuse des fécondités.

A quelle époque est né le roman des neuf filles issues uno partu de Katilius et de Calsia? Nous avons dit ailleurs que cette invention n'est pas antérieure au Xive siècle et qu'elle coïncide avec le remaniement de la liturgie, qui, en Espagne surtout, donna accès aux nouveautés les plus regrettables. Mais ce qui nous a été transmis par les siècles précédents est si peu de chose! Et qu'il est difficile, lorsque l'on a écarté les altérations, de reconstituer les actes de nos saints! Nous avons la bonne fortune de posséder un bréviaire dacquois du XIe siècle, où se trouve l'office de sainte Quitterie; on n'y rencontre aucune trace des fables espagnoles; et c'est grâce à lui qu'il nous a été permis de ressaisir les traits historiques saillants de la physionomie de notre aimable patronne d'Aire.

Dans ce bréviaire, il n'est malheureusement pas question de sainte Livrade. Peut-être réussirait-on à découvrir sa légende dans les rares livres liturgiques du moyen âge conservés encore çà et là. Lorsque M. Castex aura fait dans ce sens des recherches complètes, il sera permis de dire qu'il a épuisé toutes les sources d'informations. N'ayant point à sa disposition une légende sincère, il a dù tout demander à la tradition, dont l'autorité est d'ailleurs si considérable, lorsqu'il s'agit de culte. Sa tâche a été facilitée par l'existence dans sa paroisse d'un vieux prieuré bénédictin, dont les annales lui ont permis de remonter sans effort jusqu'à l'année 1117, date de la fondation; ce prieuré lui-même avait succédé à un chapitre de cleres réguliers, établi dès le Ixe siècle à côté des reliques de sainte Livrade; or, à cette époque, les invasions normandes n'avaient pas encore rendu nécessaire le déplacement des corps saints et c'était un usage constant de les conserver et de les honorer au lieu même où ils avaient glorieusement souffert. Done sainte Livrade est morte là, dans la paroisse qui lui doit son nom, au nord d'Agen et près de Casseneuil.

Martyrisée en Agenais, sainte Livrade doit en conséquence être distinguée de la sainte du même nom que le martyrologe appelle aussi Wilgeforte, et de plusieurs autres Libérates, qui ne versèrent pas leur sang pour la foi; elle n'a pas eu non plus pour théâtre de ses combats ni Sigüenza en Espagne, ni Mazères dans les Hautes-Pyrénées.

Tel est le fond de la thèse de M. Castex; tout y est exposé avec mesure, relié avec habileté; et l'auteur y fait preuve d'une érudition de très bon aloi. Il rencontre, sur son chemin, la question si agitée de l'emplacement de Cassinogilum, le lieu où naquit Louis le Débon-.

naire, et soutient avec Mabillon que les prétentions de Casseneuil sont plus fondées que celles de Casseuil : ce qu'il appuie d'une argumentation abondante et solide, qui établit une fois de plus combien il est périlleux de contredire le docte et judicieux bénédictin.

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Ajoutons en terminant que le livre de M. Castex pourra passer avec fruit du bureau des hommes curieux du passé dans les mains des sonnes qui ont le goût des choses pieuses. On reconnaît aisément dans l'écrivain le prêtre qui n'oublie pas que sa principale mission est d'édifier; il est d'avis d'ailleurs qu'une étude destinée à faire revivre la mémoire d'une sainte ne saurait avoir une saveur exclusivement profane. Aussi ne néglige-t-il pas de placer à propos le sentiment chrétien; il écrit en biographe ému et séduit; et cette émotion étant de sa nature communicative, il est impossible que ceux qui le liront n'aiment pas avec lui sainte Livrade et ne s'attachent pas davantage à la religion.

JOSEPH DUDON.

II

SAINT GERMIER, évêque de Toulouse au vi' siècle, examen critique de la Vie, par C. DOUAIS, prof. à l'Inst. cath. de Toulouse. Paris, 1890. In-8° de 138 pp.

Ce volume renferme d'abord sur l'ancienne Vie latine de saint Germier, évêque de Toulouse, une savante étude critique qui, après. avoir été esquissée dans une leçon du cours public d'histoire ecclésiastique de notre Institut catholique, a été communiquée, il y a quelques mois, en plusieurs lectures, à la Société nationale des antiquaires de France, dont M. Douais est associé correspondant. La seconde partie du volume (p. 81-134) renferme de nombreux textes relatifs à la vie et au culte de saint Germier, mais avant tout, d'après les manuscrits de la Bibliothèque de Toulouse, une édition de la légende plus correcte que celle des Bollandistes, et accompagnée de trois autres rédactions inédites. Une bibliographie très riche termine le livre.

En me bornant ici au mémoire que la Société des antiquaires de France a jugé digne d'être inséré avec tous ses appendices dans sa collection, je n'entends même en signaler que le caractère propre et l'intérêt le plus général, sauf à placer ensuite quelques remarques afférentes à notre province.

Saint Germier est un des grands évêques d'une époque qui marque la transition entre la domination des Wisigoths ariens et celle des

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