Adélaïde du Guesclin. Alzire. L'enfant prodigue. Le fanatisme; ou, Mahomet le prophège

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Imprimerie d'A. Égron, 1816
 

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Page 148 - Des dieux que nous servons connais la différence : Les tiens t'ont commandé le meurtre et la vengeance; Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner, M'ordonne de te plaindre et de te pardonner.
Page 285 - Que l'insecte insensible, enseveli sous l'herbe, Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel? Les mortels sont égaux ; ce n'est point la naissance , C'est la seule vertu qui fait leur différence.
Page 154 - On y voit un mélange de sérieux et de plaisanterie, de comique et de touchant. C'est ainsi que la vie des hommes est bigarrée ; souvent même une seule aventure produit tous ces contrastes. Rien n'est si commun qu'une maison dans laquelle un père gronde, une fille occupée de sa passion pleure; le fils se moque des deux; et quelques parents prennent différemment part à la scène. On raille très souvent dans une chambre de ce qui attendrit dans la chambre voisine; et la même personne a quelquefois...
Page 259 - J'ai toujours pensé que la tragédie ne doit pas être un simple spectacle qui touche le cœur sans le corriger. Qu'importent au genre humain les passions et les malheurs d'un héros de l'antiquité, s'ils ne servent pas à nous instruire?
Page 148 - J'ai fait, jusqu'au moment qui me plonge au cercueil, Gémir l'humanité du poids de mon orgueil Le ciel venge la terre : il est juste ; et ma vie Ne peut payer le sang dont ma main s'est rougie. Le bonheur m'aveugla, la mort m'a détrompé.
Page 299 - Chaque peuple à son tour a brillé sur la terre, Par les lois, par les arts, et surtout par la guerre ; Le temps de l'Arabie est à la fin venu.
Page 299 - Le glaive et l'Alcoran, dans mes sanglantes mains, Imposeraient silence au reste des humains; Ma voix ferait sur eux les effets du tonnerre, Et je verrais leurs fronts attachés à la terre : Mais je te parle en homme, et sans rien déguiser; Je me sens assez grand pour ne pas t'abuser...
Page 300 - J'abolis les faux dieux; et mon culte épuré, De ma grandeur naissante est le premier degré. Ne me reproche point de tromper ma patrie ; Je détruis sa faiblesse et son idolâtrie : Sous un roi, sous un dieu, je viens la réunir; Et pour la rendre illustre, il la faut asservir.
Page 75 - ... garder ses vices; jeûner, mais haïr, cabaler, persécuter; voilà sa religion. Celle du chrétien véritable est de regarder tous les hommes comme ses frères;. de leur faire du bien, et de leur pardonner le mal. Tel est Gusman au moment de sa mort; tel Alvarez dans le cours de sa vie; tel j'ai peint Henri IV, même au milieu de ses faiblesses. On retrouvera, dans presque tous mes écrits, cette humanité qui doit être le premier caractère d'un être pensant...
Page 302 - Avant qu'un tel nœud nous rassemble, Les enfers et les cieux seront unis ensemble. L'intérêt est ton dieu, le mien est l'équité ; Entre ces ennemis il n'est point de traité. Quel serait le ciment, réponds-moi, si tu l'oses, De l'horrible amitié qu'ici tu me proposes? Réponds : est-ce ton fils que mon bras te ravit? Est-ce le sang des miens que ta main répandit?

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