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confiance: les momens du danger ne sont pas passés; et peut-être étes vous réservés à de plus pénibles épreuves, peut être la persécution vous arrachera et dispersera encore les Ministres, dont vous avez reçu de si utiles et si nécessaires secours. D'ail leurs, vous êtes encore de toutes parts environnés de périls et d'écueils.

La Religion est impunément outragée dans tout ce qu'elle a de plus auguste. Vous entendez tous les jours des impies qui disputent à l'homme religieux, les hommages qu'il rend à son Créateur; à la mo rale de l'Evangile, ses immuables règles; à la foi, la sublimité de ses dogmes; à la Religion, son indépendance; aux Apôtres, leur mission divine; à l'Eglise, les clefs du Royaume des Cieux; à J. C., sa divinité; à Dieu lui même, son existence.... Vous les entendez blasphémer la Providence, méconnoitre les dons de sa libéralité, mépriser les avertissemens de sa justice..... Ce sont tour-àtour les sophismes de la mauvaise foi, les railleries du libertinage, les mensonges, les impostures, les calomnies, les fureurs des passions qui n'ont plus de frein.... C'est dans des écrits pestilentiels, dans des prédications hypocrites, c'est dans les assemblées publiques, dans les assemblées particu lières, c'est de toutes les manières et sous toutes les formes qu'ils vous répètent cette perverse et monstrueuse doctrine, qui confond toutes les idées, qui corrompt tous les sentimens, qui dissout tous les liens, qui ne prononce les noms de vertu et de justice, que pour s'associer tous les vices et toutes les iniquités; qui profane les noms sacrés de patrie, bonheur, liberté, bienfaisance, pour réveiller et enflammer toutes les passions, et qui s'efforce de substituer à tous les principes le délire d'une orgueilleuse raison, et les excès d'une insatiable cupidité.

Au milieu de ce torrent, qui porte dans les ames le ravage et la mort, que deviendront vos enfans,

cette génération si précieuse à la Religion et à la société? Leurs pas foibles et chanceians ne rencontrent que des scandales; le vice impudent attente à leur innocence dès l'âge le plus tendre; il provoque un développement prématuré des pas sions; il fait retentir à leurs oreilles les leçons de l'irréligion, du libertinage et de l'indépendance. Considérez les progrès effrayans de la dépravation de la jeunesse depuis quelques années, et si vous osez fixer l'avenir, jugez de ce que vous devez attendre de vos enfans, quel sera le sort de vos familles, et de quels hommes la société sera bientôt formée, sans un puissant secours du Ciel. Songez que cette Religion sainte, que des ingrats calomnient, est l'héritage des générations qui vous succéderont, comme le vôtre; que vos Pères, heureux sous son Empire, pendant une longue succession de siècles, vous l'ont transmise en comptant sur votre fidélité, et qu'elle est entre vos mains un dépôt pour leurs derniers petits enfans. Y a-t-il des parens assez déniaturés, assez barbares pour les en priver? Et mourriez-vous tranquilles et contens, en leur laissant pour règle de conduite les blasThèmes de l'impiété, et les leçons d'une odieuse licence?

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Oh! si vous êtes touchés des dangers qui vous pressent, et de ceux qui vous menacent, si vous 'êtes pas insensibles aux destinées de vos enfans., si vous redoutez de vivre au milieu d'un assemblage› d'hommes sans moeurs et sans probité, pouvezvous rester oisifs sur les bords de l'abime? Que fautil encore pour vous convaincre que, sans la Religion, ç'en est fait du bonheur des familles, durepos et de la paix des sociétés; qu'elle seule peut guérir les maux dont nous gémissons, et qu'envain vous chercheriez à opposer d'autres barrières au progrès de la contagion qui désole notre Patrie?

La grace de Dieu est sans doute assez puissante, pour vous préserver des périls auxquels votre foi

est exposée. Mais n'attendez pas qu'une protection aussi spéciale se manifeste par des prodiges, en faveur d'un Peuple impénitent. Convertissez-vous à moi, revenez à mes commandemens; et je vous délivrerai, je guérirai vos plaies voilà ce que Dieu fait annoncer aux Nations qu'il châtie; voilà ce que le châtiment même leur annonce, et telles sont les conditions du bienfait après lequel vous soupirez. Qu'aucun de vous ne s'arrête à cette simple prudence du siècle, qui desire le rétablissement de la Religion, pour réprimer les excès de la muttitude; fuyez l'hypocrisie de ceux qui, abattus par les calamités, ne parlent un langage chrétien qu'en vue de leurs intérêts temporels. C'est l'hommage de l'esprit, c'est celui du cœur que Dien attend, pour faire éclater ses miséricordes; et aucune des pensées de l'homme ne peut échapper à l'œil de sa justice.

Ames pieuses, redoublez donc de ferveur; pécheurs, convertissez-vous à Dieu;Chrétiens foibles et chancelans, ranimez votre confiance; hommes absorbés dans les choses de ce monde, sortez enfin d'un funeste assoupissement, et connoissez les vrais trésors dignes de votre ambition. Et vous, faux sages du siècle, jetez ce voile que les passions tiennent sur vos yeux, et qui vous cache la main toute puissante appésantie sur les Nations; sortez des ombres de cette nuit déplorable; ouvrez les yeux à l'admirable lumière de l'Evangile qui luit encore sur vous, et apprenez à craindre les juge, mens du Seigneur.

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Ah! rendez d'un commun accord, rendez tous un sincère et généreux témoignage à la foi à laquelle Vous avez été appelés. Confessez la par vos œuvres, daus vos familles, dans le lieu de votre habitation, dans tous vos rapports avec vos frères, dans toutes les sociétés. Tandis qu'elle est outragée, c'est à vous de la conserver, de l'honorer et de la défendre. Revétez-vous des armes de lumière, pour repousser

les railleries, les blasphemes et les sophismes de l'impiété, appliquez vous à bien connoître votre Religion, ses preuves, ses dogmes, son culte, sa morale, et travaillez à en imprimer la connoissance, le respect et l'amour dans l'ame de vos enfans. Hélas! si la Religion est aujourd'hui si peu respectée, si elle est méprisée, abandonnée, n'est ce pas parce qu'elle est méconnue? La plupart des Chrétiens en conservent à peine quelques idées superficielles, qu'ils en ont acquises dans l'enfance. Livrés à la dissipation, ou absorbés dans les affaires et les vaines sciences du monde, ils négligent absoIsment l'étude de la science, la seule importante pour leurs destinées. Faut-il s'étonner de l'indifférence qui glace les cœurs, et des chûtes qu'entraine si facilement le plus léger souffle de Timpiété ? Cette ignorance de la Religion est une des plaies les plus déplorables de l'Eglise, et elle facilite aujourd'hui les progrès de l'impiété, comme autrefois elle ouvrit les portes au ravage des hérésies.

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Concevez donc quel est maintenant votre intérêt, quel est votre devoir de vous instruire à fond de Votre sainte Religion, de croitre plus que jamais dans la science de Dieu et dans la connoissance de J. C. notre Sauveur, et de vous montrer préts à rendre compte de votre espérance à quiconque Tous interrogera. C'est pour vous en faciliter les moyens, que nous vous adressons ces Instructions; elles sont simples, familières, et assez développées pour l'intelligence de tous; elles sont adaptées aux circonstances présentes, et proportionnées à vos plus pressans besoins. Puissent-elles dissiper tous les nuages que l'impiété a élevés autour de vous, vous prémunir contre tous les piéges qu'elle peut encore vous tendre, vous affermir dans la foi et vous fournir des armes salutaires pour en accélérer le triomphe!

C'est un Ouvrage purement religieux que nous vous présentons; car malgré les calomnies tant

répétées pour rendre notre Ministère odieux, nons ne nous occupons que des grands intérêts de la foi et du salut, et, suivant l'avis de J. C., nous laissons les morts ensevelir leurs morts. Si nous développons à nos yeux la nature et la cause, la trame et les horreurs de la persécution qui afflige l'Eglise, nous n'imiterons que foiblement les premiers Apologistes de la Religion, nous n'exagérerons pas les faits, et nous ne vous les dépeindrons pas sous des couleurs plus fortes qu'ils ont été présentés à la Tribune même de la Convention.

On vous a vanté la Philosophie du siècle, qui fait à la Religion une si cruelle guerre. On a répandu parmi vous ses funestes écrits; et des Administrations mémes en ont fait imprimer et distribuer plusieurs, invitant les Municipalités d'en donner au Peuple lecture publique, pour l'éclairer de ses fausses lumières, et l'élever à la hauteur de ses prétendus principes: nous leverons le voile dont on a couvert les attentats de cette Philosophie; il faut que vous sachiez quelle est sa nature et sa source, quels sont ses projets et ses manoeuvres combien sa doctrine est impure, détestable et funeste aux hommes; et pour confondre la mauvaise foi et la perfidie de ses sectateurs, nous ne craindrons pas de citer en témoignage des excès que nous lui reprochons, des Auteurs et des Ouvrages dont il seroit à souhaiter que vous eussiez toujours ignoré les noms.

On n'a pas rougi de vous représenter la Religion comme inutile, onéreuse, et contraire au bonheur de l'homme et au bien de la société : nous vous rappellerons quelles sont ses douceurs, ses consolations, ses bienfaits, et son influence sur le bonheur temporel des hommes et la prospérité des Etats.

L'indifférence sur la Religion et les destinées éternelles est, dans ce siècle, la maladie morale la plus commune et la plus dangereuse; les incrédules en ont fait un art, un systéme, un titre de

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