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la rivière de Villaine, aussi inclusivement, livre.

Vins rouges ou blancs exportés par le département de la Loire inférieure, à l'exception de celui ci-après, 2 livres.

Vins blancs du comté Nantois, par le même département, 10 sols.

Vins blancs exportés par le département de la Vendée et de la Charente inférieure, 10 sols.

Vins rouges exportés par les mêmes départemens, une livre.

Vins en bouteilles et en doubles futailles, 7 livres.

TABLEAU du tarif des droits d'enregistrement par ordre alphabétique, des actes et titres de propriété qui y sont assujétis, in-8°. ; chez Planche, Libraire, rue Neuve-de-Richelieu-Sorbonne; prix 1 liv. 4 sols, et 30s. franc de port pour la province.

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On s'abonne à Paris, chez DESENNE, Libraire au Palais-Royal; et en Province, chez les principaux Libraires et chez les Directeurs de la Poste, pour liv. 4 sols par an ; l'abonnement ne peut être moins d'une année. On prévient les Souscripteurs qu'il faut affranchir les lettres et le port de l'argent; et on les prie de vouloir bien circonstancier l'adresse de chaque Village, pour éviter la ressemblance des noms.

Messieurs les Souscripteurs qui auront des réclamations à faire, sont priés d'indiquer avec précision le numéro qui se trouve sur leur adresse.

ANNÉE

DE LA

FEUILLE VILLAGEOISE.

VINGT-DEUXIEME SEMAINE.

Jeudi 24 Février 1791.

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En parlant des fectes religieufes établies en Angleterre, vous con. tondez les frères Moraves avec les Methodistes, et vous les composez l'une et l'autre d'artisans , ayant pour dogme la communauté de biens, et une charité fans bornes. Ces deux fectes ne fe reffemblent point, et ni l'une ni l'autre n'ont pour dogme la communauté de

biens.

Les frères Moraves, connus en Allemagne sous le nom de frères de l'union, ou d'Hernutes, font des chrétiens rigides. Adorateurs de Dieu, leur culte femble se diftinguer par une reconnoiffance plus fouvent exprimée envers le Christ, comme fauveur du genre humain. Le travail cft pour eux un devoir indispensable; ils l'eftiment le meilleur moyen d'écarter les vices, et de fe tenir toujours dans un état de pureté agréable à Dieu. La richeffe ne les en exempte pas; elle leur impofe le devoir de travailler pour les pauvres. Ils font très-charitables, mais leur charité ne corrompt point. Ils rendent aux infirmes, aux vieillards et aux enfans, tous les fervices dont ceux-ci peuvent avoir befoin; ils s'aident entre eux, et fe fervent réciproquement dans leurs maladies. Ils ceffent d'aider, ils repouffent même de leur communion, ceux en qui ils apperçoivent des dispofitions à la fainéantife. Cet amour religieux du travail les rend appliqués et habiles. Leurs communautés font des fortes de penfions où avec peu, on trouve le moyen de vivre avec plus d'aifance. Les hommes, les garçons, les femmes et les filles forment des fociétés feparées. Leur langage eft doux, et les difficultés qui s'élèvent entre eux font bientôt terminées. Ils ne donnent rien à gagner aux avocats. Ils aiment la liberté, favent en parler et la déefndre. Ils ne craignent point de porter les armes pour la défense du pays où ils rempliffent les devoirs de citoyens. Simplés dans leurs vêtemens,

ils

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font un grand cas de la propreté, elle tient à leur esprit d'ordre e d'économie. Ils ne suivent pas les modes, mais ils ne mettent pas à les éviter, la même affectation que les quakers.

Le mariage eft chez eux en honneur ; ils regardent l'inclination qui le détermine comme une inspiration d'en haut. Ils ont beaucoup de vénération pour leurs évêques et leurs ministres. Ceux-ci païoiffent doués d'une grande sagesse et d'un grand esprit de conduite. Ils ne cherchent point à s'enrichir. C'est eux qui ordonuent les miffions auprès des peuples non-chrétiens. Elles font pour les frères Moraves un devoir; ils quittent tout lorfqu'ils font défignés pour cette œuvre évangélique, et s'y dévouent avec un zéle et une conftance que rien ne rebute. Ils fe font aimer et refpecter des peuplades les plus barbares. Nulle fociéte n'a bravé plus de dangers et fouffert plus d'incommodités pour faire des chrétiens par l'ascendant de la douceur et des bons offices. Le premier befoin qu'ils donnent à leurs néophites eft celui du travail. Ils envoyent les relations de leurs voyages et de leurs travaux à tous leurs frères; c'eft pour toutes leurs sociétés un grand fujet d'entretien.

Les Moraves afpirent au contentement intérieur, et pour y arriver ils font d'une très-grande sévérité envers eux-mêmes. Sortir du monde fans impatience, mais avec joie, eft un triomphe pour eux. Ils ont dépouillé la mort et fes approches de tout ce qui ne fert qu'à attrister. Dès qu'elle eft un paffage à une meilleure vie, ils trouvent le deuil abfurde et les pleurs une foibleffe. Ils parent les morts; la couleur rofe brille dans tous leurs ornemens. Leurs cimetières font des jardins; on n'y apperçoit point d'offemens. Leurs enterremens fe font avec décence et recueillement. C'eft toujours des amis qui portent le defunt à fa dernière demeure.

Tels font les Moraves; plus philosophes, plus fages, peut-être, que fectaires ou illuminés. Ils vivent fraternellement avec tout le monde, et n'exigent, pour être admis parmi eux, qu'une conduite régulière et un caractére doux et ferviable.

Je crois jufte et utile de les faire connoître : ils peuvent tenter de s'établir en France, où leur vie laborieufe et réglée doit les faire accueillir avec empreffement.

Le prince de Neuwied eft de tous les fouverains Allemands, celui qui a le mieux connu le prix d'une fociété de Moraves. Il n'a jamais eu qu'à fe louer de les avoir reçus et fixés dans fa ville par des conceffions de terrein où ils ont bâti des maifons fimples, propres et commodes. Je l'ai entendu se plaindre fpirituellement à un' frère Morave, de ce que depuis trente ou quarante ans qu'il les avoit reçus, nonobstant les calomnies par lesquelles on vouloit l'en détourner, 'ils n'avoient donné aucune occupation aux-tribunaux. CLAVIERE, Electeur.

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L'ALLE

Suite de la Géographie universelle.

LEMAGNE se nommoit autrefois la Germanje. Germain, ou Herman, signifioit dans la langue des Celtes, homme d'armes. En effet les Germains antiques et les Allemands modernes ont toujours été des peuples très-belliqueux. Rome avoit cependant achevé la conquête des Germains; Charlemagne l'entreprit après eux. Il sortit des Gaules, et ayant subjugué tour-à-tour les Suabes, les Bavarois, les Thuringiens, les Frises et les Saxons, il réunit ces nations sous sa puissance, et, par le droit de la victoire, il fut reconnu empereur d'Allemagne.

Ce prince, dans son voyage à Rome, confirma, diton, l'acte de donation que Constantin avoit fait aux papes de la souveraineté Romaine. Nul être vivant n'a vu l'original de l'acte ni l'original de sa confirmation. Après Charlemagne l'empire se démembra, et le titre d'empereur devint électif.

Alors commença la longue, l'abominable guerre du sacerdoce contre l'empire. Henri III fut forcé de déposer trois papes téméraires. L'empereur Henri IV fut déposé lui-même par un pontife sacrilège, qui, non content de renverser le trône de Henri, persécuta son tombeau même, excommunia son cadavre et fit de l'Allemagne le théâtre des plus horribles superstitions.

L'élection de Rodolphe de Hasbourg, tira cette vaste contrée du chaos de l'anarchie et de l'enfer du fanatisme. Cet empereur est la tige de tous les princes de la maison d'Autriche.

Charles IV, après avoir été élu par le suffrage unanime des électeurs, pour mieux en imposer à un peuple bigot, alla recevoir à Rome, des mains des cardinaux, la couronne impériale.

Ce fut ce même Charles IV qui publia la fameuse Bulle d'Or, ainsi nommée à cause du grand sceau d'or aux armes impériales, qui se trouve attachée à cette pancarte. Elle est la première loi fondamentale de la

Y

constitution de l'Allemagne : elle règle la manière d'élire l'empereur, de le couronner, elle fixe les droits des électeurs, elle limite leur nombre, elle prescrit jusqu'au cérémonial, elle n'oublie qu'une chose, les intérêts du peuple. Dans un pays où les princes sont des dieux, les peuples sont comptés à peine au nombre des hommes.

La seconde loi fondamentale est celle qui est connue sous le titre de paix publique. Cette loi fut promulguće pour arrêter le cours des brigandages que les princes d'Allemagne exerçoient les uns contre les autres, et qui étoient un reste de la barbarie féodale.

Les infracteurs de la paix publique sont condamnés par cette loi à une amende de deux mille marcs d'or, et s'ils ne payent pas l'amende, ils sont cités au ban de l'empire, pour y être jugés et déposés selon la gravité de leur délits.

La troisième loi fondamentale de l'Allemagne est celle qui fut nommée la paix de la religion. Charles-Quint étoit alors sur le trône impérial. Il avoit à lutter contre Soliman, empereur des Turcs, contre François Ier., et contre les princes Allemands qui avoit embrassé la réforme. Le despotisme papal et impérial avoient proscrit les réformés. Charles-Quint, mieux inspiré, fit porter une loi conciliatrice qui ordonna qu'en attendant la tenue d'une diète nationale, chaque prince fût libre dans sa croyance et chaque peuple indépendant pour son culte. Qui n'auroit pas cru, d'après une loi si pacifique, que la discorde religieuse n'embraseroit plus les temples et les états d'Allemagne ?

Le clergé de Bohême ralluma l'incendie, en faisant abattre plusieurs temples des protestans. L'intolérance suscita cette guerre fameuse, nommée la guerre de

trente ans.

Instruits par leurs calamités, les catholiques et les protestans, de concert avec la France, la Suède, la Hollande, la Prusse et l'Espagne, conclurent le traité célébre, nommé paix de westphalie. C'est la quatrième loi fondamentale de l'Allemagne, et c'est en même temps le code qui sert de base aux droits des principales puissances de l'Europe.

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