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Contribution patriotique.

Par un décret du 6 décembre 1790, il a été attribué au trésor public, fur la contribution patriótique,

Il y a daus la caiffe

fur quoi il a reçu

de l'extraordinaire

1

35,000,000 liv.

27,307,880 liv. 12 s. 4 d. 27,307,880,294.

3,777,387 liv. 1 f. 6 d.

Total de la recette 31,085,267 liv,, 13 f. 10 d.

Il revient au trèfor public, pour completter

les 35 millions décrétés,

7,692,119 liv. 7 f. 8 d.

Domaines Nationaux.

Les receveurs de districts n'ont encore rien envoyé fur les domaines nationaux, parce que leur principale recette n'a consifté, cette année, qu'en fruits, et que les fonds qui en sont provenus, ont dû être employés au traitement du clergé.

Les réceveurs n'ont rien envoyé, non plus, fur le rachat des droits féodaux.

Mais il a été payé, par différens particuliers, pour acquisition par eux faites, et rachat de droits feodaux 65,531 liv. Les bons et gras de caiffes provenant

des décimes, font de

ΤΟΤΑΙ

Il a été brûlé, comme il a été dit au compte des assignats

RESTE A BRULER

1,567,000 liv. 18f. 11 d.

`1,632,531' liv. 18 f. 11d.

1,000,000 liv.

632,531 liv. 18 f. 1 d.

Récapitulation générale.

La caiffe de l'extraordinaire avoit donc, le 31 décembre 1790, 59 millious 703,119; savoir :

De refte du compte des affignats 55,293,200 liv.

De refte, fur la contribution patriotique 3,777,387 liv. 1f. 6 d. De refle fur le produit des biens'

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Nous avons cru devoir publies cet état de la caiffe de l'extraordinaire pour contribuer à accroître la confiance publique, parce que les fonds de cette caiffe font deftinés à payer les créances exigibles et arriérées, et à rembourfer les capitaux de toutes les dettes dont Faffemblée nationale a décrété l'extinction.

Et il faut obferver, que comme on continue, chaque jour, à fabriquer et à signer des affignats, chaque jour la caiffe reçoit de nouveaux fonds, en forte qu'aujourd'hui les 55,293,200 liv, porteet au premier article font accrus dans la caiffe, de tout ce qu'il a été figne d'affignats depuis le 31 décembre dernier.

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Devenu inutile à l'église par mon abdication de la plus riche cure du diocèse de Tarbe, aujourd'hui département des hautes Pyrénées, j'ai été jugé nécessaire au service de la patrie, et j'ai été élu maire dans le bourg de ma naissance. L'activité de mon zèle dans mon premier ministère qui avoit été affoiblie par le poids des années, (à 70 ans) s'est ranimée au seul mot de liberté, et j'ai senti toutes les facultés de mon ame, abattues par l'âge, se développer avec une nouvelle énergie, et, pour ainsi dire, rajeunir, et je n'ai pas cru dégénérer de mon premier état, en remplaçant mon ancienne étole par Pécharpe municipale, et en substituant à ma qualité de docteur, celle de magister civique de ma patrie. J'emploie le reste de mes vieilles années à former les enfans à la nouvelle constitution, et à les instruire des devoirs du citoyen. Assis au milieu d'eux dans la maison commune, je me crois un personnage aussi important qu'un professeur en fourrure et en bonnet quarré. Votre feuille à la main, je leur inculque vos préceptes; je leur parle votre langage sans honte d'être plagiaire (ce qui m'auroit déshonoré dans mes sermons), et j'ai la satisfaction que je n'avois guère eu dans mes catéchismes, celle de les trouver déja plus instruits des décrets, qu'ils n'avoient pu l'être de nos mystères. Mes leçons, cu plutôt les vôtres cnt été encore plus efficaces envers nos citoyens plus âgés qu'auprès des enfans. Je me suis déja formé parmi

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eux quelques coopérateurs qui tiennent de petites écoles dans leurs quartiers; j'ai même maintenant un second M. ETIENNE qui pourroit se mesurer avec le vôtre. Continuez, Messieurs, de nous instruire. Je ferai gloire d'être votre féal disciple; et ma gloire augmentera toutà-l'heure, lorsqu'affublé de mon écharpe, je ferai prêter, au nom de la nation, le nouveau serment au curé et aux vicaires de notre paroisse.

Je suis, etc.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur DEPIERRIS, ancien curé d'Auriebat, maire de Bordères.

A Bordères près de Tarbe, ce 31 Décembre 1790.

P. S. Puisque vous permettez, Messieurs, qu'on vous fasse des observations, pourquoi dites-vous, au No. 10, p. 173, qu'on n'aura que 3 lieues à faire pour aller au juge de paix? son ressort n'étant que de 4 lieues quarrées, il ne peut y avoir qu'une licue du centre aux extrémités, et deux lieues d'une extrémité à l'autre. Il ne faut pas diminuer les avantages du plaideur, en cherchant à les faire valoir.

Vous avez dit aussi dans votre No. 10, que le globe de la terre est de figure ronde, ou ovale ; c'est-à-dire . semblable à un œuf. Vous le répétez dans le N°. 12, p. 210; et à la suivante vous dites que les extrémités de cet ovale sont un peu applaties. Je crois me souvenir encore que les physiciens modernes ont démontré que la terre n'a pas été pondue comme un œuf, ou formée en ovoïde, mais qu'elle a été d'abord ronde, et qu'au lieu de s'alonger vers ses pôles, elle s'y est applatie d'autant que sa masse s'est élevée sous l'équateur par l'action de la force centrifuge; en sorte que ce diamètre de l'équateur est plus long que son axe. Cette opinion est aussi celle des astronomes.

Réponse.

La physique de M. le curé est aussi bonne que sa théologie. Il a raison de regarder la terre comme un sphéroïde. Mais la difficulté d'expliquer aux villageois cette forme produite par l'action de la force centrifuge, est cause que nous nous sommes contentés de représenter la terre comme une ovale applatie par ses extrémités.

M. Thommeret, curé de Noisy-le-sec, étoit monté

à la tribune de l'assemblée électorale, dont il est membre, pour prononcer et motiver son serment civique. Citoyen vertueux, orateur exemplaire, il a renouvellé dans sa paroisse, et sa promesse religieuse et son éloquente exposition. Voici son discours que nous avons transcrit, pour l'instruction des fidèles et pour l'exem ple des pasteurs:

Si la pieuse cérémonie qui nous rassemble en cette église, , porte avec elle un caractère majestueux, elle présente aussi un consolant spectacle.

Citoyens qui m'écoutez, gravez dans votre souvenir, non pas mes foibles paroles, mais l'exemple solemnel que je viens donner au monde, et la soumission filiale que je viens jurer à la patrie.

Cette mère commune, mes frères, a parlé ; et je m'empresse d'obéir. Je le dois comme citoyen: car la cité, dit Saint-Augustin, est une puissance tutélaire qui a veillé sur nous dès le berceau, et à qui nous sommes liés jurqu'au tombeau. Je le dois comme pasteur: car obligé de vous prêcher l'obéissance aux lois, je le suis de donner l'exemple de cette obéissance; et un prêtre qui se révolteroit contre le magisrrat, justfieroit le magistrat de sévir contre le prêtre. Je le dois enfin comme simple fidèle: car la foi n'est autre chose que la soumission aux dogmes religieux ; et le premier de ces dogmes, c'est que le créateur nous a faits observer l'ordre établi dans la nature et l'ordre pour convenu par la société : c'est dans ce sens qu'on a dit; toute puissance émane de Dieu; cmnis potestas à Deo. Mes frères, vous n'exigerez pas de moi, sans doute, que j'entre ici dans une longue discussion de quelques points de controverse, déja éc'arcis par une foule d'ouvrages lumineux, et décidés par une foule d'autorités respectables. Cependant je suis fait pour ajouter l'instruction à l'exemple. Ce n'est qu'en répandant

S

au milieu de vous les lumières de l'évidence, que je pourrai convaincre ceux qui persistent opiniâtrement dans une fausse opinion, et affermir ceux qui, comme moi ont embrasse l'opinion véritable.

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S'il est une vérité catholique, c'est à dire universellement reconnue par l'église et consignée dans les livres saints, s'il est une maxime adoptée de toutes les écoles et répétées dans toutes les chaires chrétiennes, c'est que les ministres des autels ne peuvent, sans une rebellion coupable, se soustraire aux puissances législatives de la terre subditi estote principus etiam discolis : Obéissez aux princes mêmes qui n'auroient ni vos opinions ni vos vertus.

Samuel commandoit aux Hébreux; le peuple mécontent lui demande un roi; Samuel couronne ce roi et lui obéit le premier. Jérémie voit ses concitoyens captifs à Babylone: il les exhorte, en pleurant sur leur sort, à se soumettre à leur conquérant, jusqu'à leur délivrance. L'empereur Maurice promulgue dans l'Orient une loi qui ferme l'entrée du cloître aux guerriers inconstans ou enthousiastes. Que fait le pape Saint-Grégoire? Il commence par promulguer cette loi dans l'empire d'Occident, et ensuite il remontre à l'empere ut combien cette loi prohibitive contrarioit la liberté de l'homme et la vocation de la grace: obtempero ut debes: nunc rescribo ut licet.

Et que deviendroient les empires, si la religion, au lieu de consacrer l'obéissance civile, en rompoit à son gré les liens? Chaque pontife seroit plus qu'un roi : il seroit plus qu'nn peuple: il seroit un demi-dieu; la theocratie, ou le règne du fanatisme, deviendroient le seul gouvernement; des oracles arbitraires nous tiendroient lieu de loix : tout seroit bouleversé au nom du ciel. La puissance temporelle ayant un cercle visible et mesuré, et l'église ayant un cercle invisible et incommensurable, celle-ci envahiroit, absorberoit l'Etat. Au moindre effort des souverains, les pontifes crieroient: le temple est profané: on touche à l'encensoir; que les consciences élèvent la voix: peuples souvenez-vous que Dieu vous parle par notre organe, et qu'il vaut mieux obéir au Tout-Puissant qu'à de chétifs mortels

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