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une voix s'élève) Eh bien les marchands nous en apporterons. Le marchand. Ma foi, messieurs, ne yous y fiez pas. Tous ceux qui apprendront qu'il n'y a pas de sûreté, ni liberté pour le commerce se garderont bien d'y faire passer leurs marchandises. Pour moi, je vous dis adieu pour long-temps, et mes voituriers auront grand soin de prendre une autre route. L'auber giste. Un moment ce n'est pas là mon compte. J'y perdrai beaucoup; car c'est moi qui les logeois. ---Le maréchal. Et moi aussi; car c'est moi qui ferrois les chevaux. --- (Ici les assistans s'agitèrent, et parlèrent confusément entre eux pendant quelques minutes.)---Le maire. Tout le monde a parlé; mon tour est venu. Mes chers concitoyens, on a bien raison de dire que qui n'est pas juste n'est jamais utile. En empêchant ce grain de sortir; nous ruinons le fermier; nous faisons tort au marchand. Et que nous en revient-il? nous préparons la disette pour l'année prochaine ; nous perdons le profit de l'argent qu'auroit employé le fermier, et de celui que dépenseroit le marchand. Mes amis qu'allions-nous faire? Car le mal seroit plus grand encore que vous ne croyez. Je suis épouvanté d'une idée qui m'est venue. Ce grain que nous allions arrêter, il étoit destiné pour un endroit qui n'en a point. Comment donc feroit les pères de famille de cet endroit si dans toutes les routes qui conduisent chez eux, on retenoit leur subsistance... Le meunier. Vraiment oui; M. le Maire dit bien; c'est tout comme si j'arrêtois l'eau à mon moulin; tous les moulins qui sont au-dessous en chommeroient. --- Le maire. --- Eh! sans doute ; vous faites la même faute quand vous suspendez un moment le libre cours du commerce et des denrées. Mais ce n'est pas tout. Supposez que ce grain soit pour la ville voisine, et que nous lui coupions ainsi les vivres, comme on fait en pleine guerre. Qu'en arriveroit-il ? Elle nous affameroit aussi à la première occasion, out plutôt, sa jeunesse, qui est brave et bien armée, viendroit ici nous enlever de force nos propres grains et le pain de nos enfans. Nous sommes braves aussi ! Nous nous défendrions; le sang couleroit le sang des frères!..... Ainsi nous aurions commencé par être

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des hommes stupides et nous finirons par devenir des hommes féroces. Et si notre exemple étoit suivi par d'autres citoyens, et dans d'autre pays!.... Comment la France vivroit-elle! En vérité, cela me fait peur de voir qu'une injustice particulière devienne ainsi un dommage public, et que la France entière pourroit se ressentir du mal que vous auriez fait à cette honnête fermier. Mais j'ai tort, mes amis, vous ne l'auriez pas voulu. --- Tous. Non, M. le maire, non, jamais.... ---Le maire. ---J'en étoit sûr, quand je vous ai livré à vous-mêmes; je savois que votre bon sens suffisoit pour vous retenir. Mais si vous aviez persisté, alors, mes amis; je vous arrêtois par deux mots: la loi et votre serment. Vous avez juré de protéger la libre circulation des grains : ce serment n'est-il pas sacré ?.... Tous. --- Oui, oui... Le maire. L'assemblée nationale veut que ce commerce soit libre. Voici les décrets. Les auriez-vous violés?... Tous. Non, non... Le maire : Non, certes; vous m'auriez plutôt tué moi-même. J'aurois péri avant de vous avoir cru injustes, rebelles et parjures. Mes amis, souvenez-vous de cette journée. Vous le voyez, la raison et notre intérêt n'exigeoient ici que ce que la loi même nous ordonnoit! il est donc vrai que la loi n'est que la raison écrite, et que l'assemblée nationale a tout fait pour notre intérêt. N'hésitons donc jamais à exécuter ses décrets, lors même que nous n'en pénétrons point les salutaires intentions.

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L'homme de bien s'étoit levé en prononçant ces derniers mots : son regard, son geste, l'accent de sa voix, respiroit la vertu. Le fermier baisoit ses mains. Tous les habitans le bénissoient, le nommoient leur père, et s'embrassoient fraternellement, en s'écriant: Vive M. le maire: vive l'assemblée nationale. Et moi, je criois avec eux, et je me retirai tout ému, en disant : HEUREUX LE PEUPLE QUI ÉCOUTE ET QUI RAISONNĘ! IL N'A PAS BESOIN QU'ON LE FORCE D'ÊTRE JUSTE.

On s'abonne à Paris, chez DESENNE, Libraire auPalais-Royal, moyennant 7 liv. 4 sous par an. On ne s'abonne pas pour moins d'une année.

Suède,

Danemarck,

Portugal,

Hollande,

Suite des noms des premiers princes de l'Europe.

Hongrie, Bohême et Autriche,

Naples et Sicile,

LÉOPOLD. FERDINAND IV.

Sardaigne, Savoie et Piémont, VICTOR - AMÉDÉE.

GUSTAVE III. CHRISTIAN VII. M. F. ÉLISABETH.

Guill. STATOUder,

ou commandant.

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Le nombre d'hommes, spécifié ci-dessus, fut

600

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fixé dans l'année 1668. Les treize Cantons, s'ils

étoient en guerre, augmenteroient cette petite armée, chacun en portion du contingent particulier qu'il est obligé de fournir, et du besoin d'hommes qui seroient nécessaires pour repousser les ennemis.

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Trois petits volumes de la Bibliothèque des villages ont paru, et chacun renferme des choses intéressantes. Le troisième volume est le plus instructif pour les Paysans. Il roule tout entier sur les procès qui sont, après la grêle, le plus grand fléau des villages.

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trouve

Suite de la Géographie universelle. Le plus beau pays de l'Europe se ruiné par le despotisme du souverain, et par l'ignorance des sujets. C'est ce que l'on a vu dans l'article précédent, qui a offert un tableau de la Turquie. Nous allons offrir un tableau tout opposé, un véritable Contraste, dans la Suisse. La liberté et l'industrie ont fertilisé ses arides montagnes. Les treize Cantons, divisés de croyance, mais unis de patriotisme, sont défendus vertus, encore mieux que par les Alpes. Les lois par leurs y sont simples et justes, ainsi que les habitans. La rigueur des hivers n'empêche pas les Suisses montagnards de cultiver les vallons enfermés par leurs rochers, de soigner leurs troupeaux dans des étables saines, de s'occuper dans leurs maisons rustiques de différens ouvrages tels que la filature, la menuiserie, la tisseranderie, l'horlogerie même. On trouve, çà et là, des paysans Suisses, habiles dans les arts mécaniques. On en trouve beaucoup d'instruits par des lectures édifiantes et solides. Plusieurs pères de famille expliquent eux-mêmes à leurs enfans la bible, l'évangile, l'histoire de leur

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