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d'aimant eft douée d'un autre privilège non moins fingulier. Elle a deux points oppofés que l'on nomme fes deux pôles, et dont l'un se tourne fans ceffe vers le nord, et l'autre par conféquent vers le midi. C'eft pas cette puiffance que l'aiguille aimantée s'eft rendue utile à la navigation. Placée en équilibre fur un pivot, elle se meut, elle s'agite quelques momens et se repofe enfin immobile, mais en tournant vers le nord, fa pointe aimantée et fidelle. C'eft, pour ainfi dire, une étoile polaire, vifible à chaque inftant, et que le pilote et le voyageur peuvent confulter à chaque pas. L'antiquité n'a pas connu la bouffole. Les Chinois qui l'ont poffédée les premiers, n'en ont pas fait un grand ufage. Les Gènois, à qui ou l'apporta, vers le quinzième fiècle, en ont mieux profité. C'eft par elle que Chriftophe Colomb et parvenu à découvrir l'Amérique le courage d'un homme et le mouvement d'une aiguille, nous ont valu un monde.

dans

PHÉNOMÈNE tout ce qui apparoît de nouveau dans l'air, le ciel, dans la nature, dans la société; tout effet furprenant dent on ignore la caufe; tout miracle natur:l, moral, ou phyfique ; tout évènement frappant et rare. Le plus grand phénomène de ce fiècle, c'eft la révolution françoife. Le plus grand phénomène des quits, c'eft l'aurore boréale qui femble un incendie, allumé dans le ciel, et flamboyant fur l'horizon du nord. Le plus grand phénomène de l'océan, c'eft de voir quelquefois, dans une nuit tranquille, toute fa furface illuminée par des milliards de phosphores ou de corpufcules luifans. Le plus grand phénomène des montagnes, ce font les Volcans dont les feux fe communiquent fous terre à de prodigieufes diftances, par exemple, quand l'Etna brûle en Sicile, l'Hécla, dit-on, ceffe de brûler en Irlande; et fi l'on voit fe reliumer l'Hécla, on voit l'Etna s'obfcurcir et s'éteindre.

OURAGAN: mot emprunté de l'Indien, et qui fe dit d'une tempête violente, accompagnée de tourbillons et de coups de vent. Ces coups de vent font fréquens et terribles fur l'Océan atlantique, ou des Indes. Ils font encore plus redoutables dans les îles méridionales de l'Amérique, où quelquefois ils parcourent et bouleversent, en une ou deux minutes, les cités, les ports et les plantations les plus éloignées, comme les plus floriflautes.

TROMBE: colonne d'air, qui tout-à-coup paroît fur

mer

et

s'avance, et se promène, en tournant avec rapidité, et en creusant les flots, et même en les pompant, de manière que l'on a cru appercevoir quelquefois le fond de l'Océan. Malheur au vaisseau qui est rencontré par une de ces colonnes errantes elles se brisent sur lui, l'inondent des flots qu'elles portent, et le submergent. Pour les écarter du vaisseau, dès qu'on les voit venir sur lui, on se hâte de tirer contre elles un coup de canon, qui les ouvrant, les disperse soudain, ou les résoud en pluie légère.

CATARACTE: un torrent, ou un fleuve qui se précipite d'une montagne élevée, dans un profond abîme. Le Nil, vers sa source, en Ethyopie, tombe ainsi, de deux cent pieds de hauteur. Le Aeuve Saint-Laurent, en Amérique, tombe encore de plus haut, et cette cataracte est connue, sous le nom du saut de Niagar. La plus remarquable de ces cataractes, c'est celle du Fleuve jaune, la principale rivière de la Chine. Quoique la chute de ce fleuve soit fort rapide, les bateliers Chinois, se confiant à leur adresse et à la fortune, se laissent aller, eux et leurs bateaux, au courant qui les entraîne. On les voit, presque au même instant, sur le rocher, dans l'air, et au milieu du vallon, où lancés d'un seul trait, et déposés comme par miracle, ils poursuivent en riant une route paisible.

EMBOUCHURE: Le torme où finit la course d'un fleuve, et le sanal par lequel il se jette dans la mer. Le Danube arrive dans la mer Noire par sept embouchures. Le Nil entre dans la Méditerranée par neuf ou dix au moins. L'embouchure de la rivière des Amazones, en Amérique, est si vaste qu'elle semble porter à l'Océan, non pas an fleuve, mais une mer. Le Nouveau Monde est un continent tout neuf, dans lequel les rivières, les laes et les montagnes conservent leur grandeur primitive, parce que les siècles n'ont pu encore les dégrader, ni les appauvrir.

CONFLUENT; La jonction de deux rivières : celle des deux, qui est moins considérable, perd alors son nom, avec son lit; et l'autre, gardant le sien, continue de recueillir, dans sa marche, tous les petits fleuves du canton.

RIVE DROITE OU GAUCHE D'UNE RIVIÈRE : La rive droite est celle qui est sur la droite du courant; et la rive gauche est celle qui est à l'opposite.

ARCHIPEL: Étendue de mer, entrecoupée de plusieurs îles. Telle est la mer où sont éparses les Antilles, c'est-à-dire nos colonies de l'Amérique. Telle étoit aussi la mer Egée, peuplée de tant d'îles fameuses qui étoient la richesse des Grecs. Elles ont gardé, sous les Turcs eux-mêmes, leur antique industrie. Le génie commercial, et la liberté maritime, ne meurent jamais dans un peuple insulaire.

PHARE: Grand fanal, élevé sur une tour, ou sur une roche, et allumé chaque nuit, pour éclairer les vaisseaux qui font voile vers un port. Le phare d'Alexandrie est le plus célèbre des fanaux anciens. Le phare de Messine est le plus célébre des modernes.

ECUEILS: Rochers qui bordent la mer, ou qui s'élèvent de son sein, ou qui sont à fleur-d'eau, et contre lesquels on fait naufrage. On nomme écueils aussi des bancs de sable, sur lesquels un vaisseau risque d'échouer. Les cartes de marine ont soin de marquer tous les écueils reconnus. Mais l'imprudence s'y expose souvent, et la tempête précipite quelquefois le nocher le plus attentif.

CAP ou PROMONTOIRE : Pointe de terre élevée et avancée sur la mer, qu'elle semble dominer. On appelle, doubler un Cap, de le passer et voguer au-delà. Pour naviguer vers l'Inde, il faut doubler le cap de Bonne-Espérance, nommé ainsi par les Portugais, qui ayant franchi les premiers ce cap orageux, le regardèrent comme un témoin de leur courage et comme uu présage de leurs conquêtes.

SUD: Le côté du midi. De-là nous arrivent les vents brûlans et orageux ils commencent par le zéphir, et ils finissent par le ton

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SEPTENTRION Le côté du nord; c'est celui qui nous envoye les frimats, la neige, la gelée, et tout le cortège des hivers. EST Le côté de l'orient. Les vents qui partent de là sont purs, et ils amènent ces jours sereins qui embellissent la froidure et qui tempèrent les chaleurs.

QUEST: Le côté de l'occident. Comme l'Europe est environnée à l'ouest par l'océan, les vents qui souflent de ce point-là, chargés de vapeurs maritimes, sont pesans, nébuleux, humides et mal

sains.

CLIMAT: Température d'un pays mélangée des influences du ciel et de la terre, c'est-à-dire des exhalaisons qui sortent du sol natal et des nuées que l'air apporte des rivages lointains. Les climarts

méridionaux, impreignés d'une vertu féconde, font plus favorables aux productions de la terre. Les climats feptentrionaux, animės d'un principe fortifiant, font plus favorables à la prolongation de la vie. Pour épurer, pour affainir un climat, les habitans doivent s'occuper à dessécher les marais, à éloigner les cimetières, en un mot à fe preferver de tous les voisinages cadavereux et de tous les foyers de contagion.

EQUINOXE : La durée égale des nuits et des jours. Cette égalité a lieu deux fois par an, au printemps et en automne. Elle est continuelle dans les pays, situés sous l'équateur. Frappés d'un foleil, dont le midi tombe far eux, en ligne droite et perpendiculaire, ces pays fercient embrafes et inhabitables, si la fraîcheur et la durée des nuits, n'y balançoient l'ardeur et la durée des jours.

SOLSTICE: Le plus grand éloignement ou la plus grande élévation du foleil. Le folftice d'hiver arrive à la fin de décembre; et c'est le temps de l'année où les jours font le plus courts mais recommencent à croître. Le folftice d'été arrive à la fin de juin; et c'est le temps de l'année où les jours sont le plus longs, mais recommencent à s'accourcir. Chez tous les peuples antiques, on célébroit ces deux époques annuelles. Le chriftianifme à conservé cet usage payen, mais l'a fanctifié, en fubstituant aux fêtes de Saturne et de Vefla, celle de la nativité de Saint-Jean.

le

CALENDRIER: Ce mot vient des Calendes qui étoient à Rome, premier jour de chaque mois. Nous appelons calendrier, le catalogue on font marqués et divifés les jours, les femaines et les mois. Le calendrier des Mages étoit tracé d'après l'aftronomie, et les sept jours de la femaine portoient le nom des planètes. Nous avons adopté ces noras, en dédiant néanmoins chaque jour de l'année à un faint ou une fainte. Le calendrier de la Chine est une affaire d'état. I eft composé par les premiers Sages de l'empire. Toute prédiction vaine et fuperftiticufe en est bannie, comme un crime de lèze-nation. On fe garde bien de corrompre l'année, et de tromper le peuple par le charlatanifme de l'aftrologie; le Meffager boîteux et l'Almanach de Liège, feroient défendus à la Chine, comme des livres impofteurs et bêtes.

ALMANACH: Mot de la langue Arabe, qui fignifie le Catalogue des jours, le calendrier. En effet, les premiers calendriers, cu les

premiers almanachs de l'Europe moderne, nous sont venus des Astronomes Musulmans. Autant les Musulmans de la Turquie, sont ignorans et stupides, autant les Musulmans de l'Arabie, étoient instruits et subtils. Leurs souverains, nommés les Califes, étoient pour la plupart, guerriers, poetes, astronomes, géomètres. Ils ètudioient le ciel, et ils poliçoient le monde. Les sultans Turcs qui leur ont succédé, ont pour toute bibliothèque l'Alcoran, et pour toute université, le Serrail.

ou

ÈRE OU HEGIRE: La date du tems d'où l'on commence à compter une longue suite d'années et de siècles. L'ère chrétienne, date de Jesus-Christ. L'ère, ou l'hégire musulmane, date de Mahomet. L'èse françoise, datera de la révolution; et les patriotes appelleront l'année 1791, L'AN TROISIEME DE NOTRE LIBERTÉ.

Instruction de l'Assemblée Nationale sur la Contribution foncière.

Il faut des règles pour tout ce qui regarde l'impôt. Autrefois, depuis l'intendant jusqu'au plus mince collecteur, les agens de l'autorité ordonnoient en tout, suivant leur caprice, au nom de prétendus ordres du roi, qu'on ne voyoit jamais et qu'il falloit respecter, comme les mystères de la foi, sans les comprendre. Aujourd'hui tout est au grand jour; point d'ordres secrets. Les instructions de l'homme public sont sous les yeux du peuple. Les décrets sur la constitution foncière sont publiés; il faut que les règles pour l'établir le soient pareillement. Or, si on écrit le devoir des magistrats ce n'est pas pour eux seuls: c'est aussi pour ceux qui leur sont soumis. Car les devoirs des magistrats forment des droits pour les citoyens. Si ceux qui paient l'impôt, savent bien ce que doit faire celui qui l'établit, alors rien d'arbitraire dans les ordres: rien de forcé dans l'exécution. Nos amis des campagnes doivent donc connoître cette instruction. La voici, non telle qu'elle est, mais telle que nous l'avons éclaircie et abrégée.

A compter du premier janvier 1791, une CONTRIBU TION FONCIÈRE sera établie et répartie, par EGALITE

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