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et des pasteurs, indignes de l'être. Le discours du chanoine a été vivement applaudi. C'est avec une satisfaction bien douce, que nous relevons les bons se¤timens des ecclésiastiques vertueux et fidèles. Le prêtre qui sert de modèle à ses concitoyens, est un bienfaiteur du monde. Celui qui troubleroit la terre, fût-il pape, seroit un malfaiteur.

PARIS: le corps électoral du département de Paris a présenté une adresse à l'assemblée nationale. Cette adresse renferme l'adhésion la plus forte à tous les décrets, et spécialement à ceux de la constitution civile. donnée au clergé. Voici les expressions de l'adresse :

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Faits pour élire, au nom du peuple, les pasteurs ,, qui doivent lui donner le précepte et l'exemple des "devoirs religieux, nous chercherons la preuve de ,, leurs vertus dans leur attachement aux lois suprêmes » de l'état, et nous regarderons tout pontife qui sera " contraire ou infidèle au serment national, comme trahissant le Dieu qu'il annonce et le peuple qu'il enseigne. En adhérant à tous les décrets émanés de " votre assemblée, nous adhérons solemnellement à " cette constitution civile du clergé, si ressemblante ,, à celle de la naissante église ; à cette constitution " civile qui, conservant l'unité du catholicisme et de la communion romaine, nous affranchit de la domination d'une cour étrangère ; à cette constitution » civile enfin que la piété sincère applaudit, que la ,, ferveur publique attend avec impatience, et dont ,, l'erreur peut seule ou contester la sagesse, ou re

,, tarder l'exécution,,.

Le corps électoral, nommé par le peuple, ayant parmi ses membres, M. la Rive, acteur sublime du théâtre François, citoyen vertueux et modeste, elle l'a choisi pour prononcer son adresse, devant l'assemblée nationale, afin de manifester au monde que l'égalité civile est le premier droit de l'homme et du citoyen, et que le mérite personnel est la première distinction sociale. La roture étoit ci-devant le partage des hommes les plus laborieux. L'excommunication étoit le partage des philosophes et des gens à talens qui représentoient les héros sur la scène Françoise: l'hu

manité a été vengée d'une fausse noblesse qui la dégradoit. Le théâtre, utile, lorsqu'il est décent et instructif, a été lavé d'un préjugé superstitieux qui osoit le fléttir; et à présent, le vice sera seul ignoble, et le parjure seul excommunié.

Le corps électoral, compte aussi, parmi ses membres, plusieurs curés de Paris et des cantons. Ces pasteurs religieux ont donné leur suffrage à l'adresse d'adhésion : le zèle véritable et pur est bien différent du zèle hypocrite et désintéressé.

M. Camus, député à l'assemblée nationale, ayant expliqué la bonne doctrine de l'église gallicane, et démontré qu'elle étoit conforme à la constitution civile donnée au clergé, un grand nombre de curés députés à l'assemblée nationale, se sont fait un honneur et un devoir de signer son écrit. Que penser des ecclésiastiques qui s'obstinent à le combattre? Qu'ils ont besoin d'étudier nos lois et de relire leur catéchisme.

Première lettre aux Rédacteurs de la Feuille Villageoise.

MESSIEURS

La Feuille Villageoise remplit parfaitement son but. Nos agriculteurs écoutent la lecture que je leur en fais avec une satisfaction qui est l'amour du patriotisme réfléchi, et d'un attachement inviolable pour la constitution. Ils m'ont prié de faire imprimer le catéchisme civique pour le faire apprendre à leurs enfans. Les observations du maire de campagne et la conversation de M. Etienne ont frappé leur attention.

Mais si le patriotisme échauffe le cœur, les préjugés superstitieux égarent encore leur esprit ; venez à l'appui des efforts que font les pasteurs patriotes pour vaincre les oppositions des pasteurs ignorans.

J'ai l'honneur, etc.

MESSIEURS,

Votre très-humble et trèsobéissant serviteur,

E. M. SIAUVE vicaire de la Zicamarie, président de la société des Amis de la Constitution de Saint-Etienne

en Forez.

M. le vicaire président, verra par cette feuille que nous entrons dans ses vues de zèle et de pa

triotisme.

Deuxième lettre aux Rédacteurs de la Feuille Villageoise. De Liancourt, près Clermont en Beauvoifia,

MESSIEURS,

Vos Feuilles Villageoises sont très-intéressantes: nous des lisons ici et nous en entendons la lecture avec avidité et satisfaction: elles ont le mérite de plaire aux citoyens de toutes les classes, de porter la lumière dans les cités comme dans les campagnes, et d'y inspirer et alimenter le patriotisme dont on voit bien que les auteurs sont pénétrés: nous en faisons ici tous les samedis notre délassement et nos délices: la maison commune s'est transformée en un club patriotique, où les journaliers, les artisans, les cultivateurs, les gens de commerce, les bourgeois, le clergé de la paroisse et même quelques étrangers se rendent chaque semaine avec empressement pour entendre vos leçons : un de nos prêtres et moi, nous sommes les lecteurs d'office et nos disciples nous écoutent avec intérêt et dans le plus grand silence, comme si nos paroles étoient des oracles, et ils ne se trompent pas: ils regardent vos feuilles comme une instruction faite par la patrie ellemême, par cette chère patrie, par cette mère commune dont vous êtes l'organe et qui nous transmet par vous toutes les lois émanées de l'auguste assemblée, lois pleines de clarté par elle-mêmes, mais que vous développez d'une manière admirable au point de les rendre palpables aux personnes les moins intelligentes. J'ai l'honneur d'être avec les sentimens de la plus sincère fraternité,

MESSIEURS,

Votre trés-humble et trèsobéissant serviteur,

HORQUIGNY, Matre.

Nous remercions M. le Maire de faire valoir nos lecons, et nous tâcherons de rendre notre feuille digne des élèves qu'il instruit.

Troisième Lettre aux Rédacteurs de la Feuille Villageoise.

MESSIEURS,

Je lisois à mes paysans le catéchisme de la constitu tion françoise; j'en étois à cette question-ci, page 77 de votre Feuille Villageoise:

"Doit-on payer les dîmes, les cens, etc.? Et j'ai été aussi surpris qu'eux de trouver cette réponse: L'assemblée nationale a conservé les cens, les rentes, les champarts et les dîmes qu'on appelloit INFE'ODE'ES: mais elle permet qu'on les rachète : jusqu'au rachat, on ne peut manquer de les payer sans man,, quer à la probité et à la loi.

Et pourtant, Monsieur, m'ont-ils dit, on a publié qu'on ne payeroit pas plus là dîme aux seigneurs qu'aux ecclésiastiques; que la nation se chargeoit de rembourser les seigneurs; et que nous devions payer un impôt pour cela.

Je crois, mes amis, leur ai-je répondu, que vous avez raison; il y a des décrets là-dessus et, en effet je trouve dans celui du 14 avril, sur les biens ecclésiastiques, article III,

Les dîmes de toute espèce......

comme aussi à

,, les DÎMES INFE'ODE'ES APPARTENANTES AUX LAÏCS, ,, raisons desquelles il sera accordé aux propriétaires, ,, une indemnité sur le trésor public, cesseront toutes ,, d'être perçues à jamais, à compter du premier janvier

99 1791 "".

A l'article XIV du titre V du décret sur les biens nationaux,

,, Dans les dîmes inféodées dont l'indemnité doit être acquittée des deniers du trésor public, ne sont point › comprises celles qui, quoique, tenues en foi et hom

mage,

"mage, seroient justifiées par titres, être dues commet "le prix de la concession du fonds, et seront acquit,,tées jusqu'au rachat, etc.".

Cette contradiction au moins apparente, d'après la généralité de votre réponse, nécessite une explication de votre part: il se forme des doutes, il ne doit point en exister sur un point aussi important pour la cam

pagne.

Si je me trompe dans mon observation, j'aurai à vos yeux le mérite de chercher à m'instruire, et à procurer à mes concitoyens une connoissance exacte de leurs obligations et de leurs droits; c'est de là que dépend la paix nécessaire, sur-tout au village.

Du reste, nous sommes enchantés du plan de votre feuille et de son exécution; nous ne regrettons qu'une chose, c'est qu'elle n'ait pas accompagné les différens périodes de la révolution, qu'elle nous fait chérir de plus en plus : elle nous préserve par la noble simplicité de l'exposition, des fatigues et des dangers de l'enthousiasme; elle agit sur nos cœurs et nos esprits d'une manière douce et graduée qui garantit la durée des impressions qui s'y établissent.

Je suis, etc. PERRIN. ·

Saint-Pierre-le-Moutier, 2 décembre 1790,
département de la Nièvre.

Réponse.

Nous travaillons à un sommaire des droits féodaux, dans lequel toutes les difficultés seront résolues et les obscurités éclaircies.

Extrait d'une lettre du Roi de Pologne.

Je ferai traduire cette partie du n°. 4 de la Feuille Villageoise, qui contient le second dialogue du paysan et de son ancien seigneur.

Que celui et ceux qui ont osé parler et écrire contre le duel, ne se découragent point. Quand Voltaire et

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