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M. le Président à fait lecture d'une lettre des Vainqueurs de la Bastille, qui invitent au service qu'on doit célébrer pour leurs Camarades morts au Siége de la Bastille, les bons Citoyens, et notamment les Ecrivains Patriotes, tels que MM. Carra, Garat, Desmoulins, Brissoi dit Varville, Loustalot, etc. Un bulletin de la santé du Roi, incommodé d'une fluxion, étant arrivé dans le moment, l'Assemblée a décrété d'envoyer une Députation à S. Cloud. Aussitôt, M. Robespierre en a demandé une pour la cérémonie funebre des Vainqueurs de la Bastille. On a remarqué que l'Assemblée ne pouvoit se trouver assise à côté de gens qu'elle avoit ordonné de poursuivre; M. de la Choze a ajouté que lorsqu'on invitoit l'Assemblée à une Cerémonie on venoit le faire à la Barre; enfin M. Duport a remarqué qu'il s'élevoit des difficultés entre la Garde Nationale et les Vainqueurs de la Bastille, que l'Assemblée devoit elle même ordonner ce service, et qu'en attendant, il falloit surseoir au service projeté. Cet avis a été décrété.

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Les Membres du Comité Diplomatique, institué Jeudi, sont MM. Fréteau, de Mirabeau l'aîné, du Châtelet, Barnave, de Menou et d'André. Les concurrens ont été MM.

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Malouet Begouen Alexandre Lameth Dupont, Maury et Sieyes.

Nota. Le Journal des Débats et Décrets, rédigé par un Député à l'Assemblée Nationale, nous a induits en erreur, ainsi que le Public, à l'occasion du rapport fait par M. de Broglio, le 13 Juillet, au sujet du refus de payer les dîmes et champarts dans les Districts de Montargis, Nemours, etc. La Mu

nicipalité de Montargis a réclamé contre cette annonce; cette ville n'a point de cham

paris

à payer : bien loin d'avoir connivé, au

refus qu'ont fait d'autres Paroisses de se mettre en regle, ou d'avoir négligé leur devoir, les Officiers Municipaux s'en sont acquittés. avec zèle, en adressant aux Municipalités du District, uue Exhortation ferme et fraternelle de faire rentrer leurs habitans dans le devoir. Cette Adressse, très-sage, est du 24 Juillet. Nous en citerons un passage, confirmatif des manoeuvres criminelles, par lesquelles on cherche depuis si long-temps à égarer le Peuple

"

Il n'y a sortes de moyens, disent MM. de Montargis, qui n'aient été mis en usage pour tromper le Peuple; des papiers incendiaires, des propos plus incendiaires encore distribues par-tout; de fausses interprétations des Decrets, des autorités encore plus fausses pour les appuyer; et le Peuple, qui ne connoît pas ses vrafs intérêts, de se laisser entraîner à des désordres affreux dont il gémit ensuite, et dont il est même la première victime

L'indisposition de Sa Majesté n'a été que passagère; c'étoit une fluxion causée par une douleur de dents, accompagnée d'un abcès à la gencive et de quelques mouyemens de fièvre. Cette incommodité. ayant retenu le Roi à St. Cloud, qui croira qu'on a hurlé dans Paris des Feuilles atroces, où l'on accusoit les Ministres de détenir Sa Majesté!

Nos lettres d'Angleterre du 30 Juillet,

nous apportent l'information positive que la paix est enfin signée avec l'Espagne cette Puissance consent à désavouer la saisie des bâtimens Anglois, à les restituer, et à en inden miser les Armateurs; la navi- . gation de la mer du Sud restera libre (l'Espagne ne disputoit pas cette liberté); et quant à la propriété de la baie et des côtes de Nootka, chacune des Puissances se réserve les droits qu'elle pense lui appartenir. A ces clauses authentiques on ajoute, mais ceci est moins certain, que le Traité renferme un article séparé, contenant Ja promesse d'un Traité de Commerce entre les deux Nations. Les Armemens de l'Angleterre restent donc aujourd'hui sans but et, à moins qu'on n'en ait de cachés, il est à croire que les flottes vont rentrer dans le bassin. L'opinion à Londres est néanmoins que le Gouvernement conservera une escadre d'observation.

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Le jour même que cette nouvelle importante arrivoit à Paris (Lundi dernier ) M. de Montmorrin a enfin communiqué à l'Assemblée Nationale les démaudes de la Cour de Madrid sur l'exécution du Pacte de Famille. Elles sont exposées dans une lettre de M. l'Ambassadeur d'Espagne, en date du 7 Juin : ce Ministrerequiert, au nom de son Souverain, une détermination trèsprompte, ‹ et des mesures si actives, si claires, si positives qu'elle écartent tout sujet de méfiance; autrement, S. M. T. C. « ne devra pas être surprise que l'Espagne cherche d'autres Amis et d'autres Alliés.

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Ces lettres ont été renvoyées par l'Assemblée, au nouveau Comité Diplomatique : la paix en fera-t-elle tomber l'ob

L

jet, et la Cour d'Espagne insistera-t-elle sur une explication cathégorique au sujet du Pacte de Famille? Dans l'intervalle qui s'est écoulé depuis sa requisition, n'aura-t-elle pas préparé de nouvelles Alliances? Ces divers problêmes ne tarderont pas à être éclaircis.

Les Fédérés ont soutenu, jusqu'au moment de leur départ, le caractère de sagesse, d'amour de l'ordre, de loyauté Françoise qu'ils ont manifesté : ils remportent l'approbation de tous les Partis, si l'on en excepte celle d'une classe qui, animée d'un esprit de Contre- Révolu tion, voudroit faire, disparoître le Gouvernement Monarchique, consacré par la Constitution, et le respect de la Royauté que la Loi Fondamentale a proclamée sacrée et inviolable. Sans doute, c'est une erreur insigne d'espérer qu'on amenera jamais la Nation à ce renversement qu'on en juge par le Discours suivant qu'a adressé au Roi M. Lorbeau fils, à la tête des Fédérés du Département des deux Sèvres en Poitou.

Votre Majesté voit des Patriotes ardens qui ont volé du sein de leurs foyers, pour se rallier à la Constitution que vous avez bien voulu accepter, et qui accomplit tous Vos vœux et les nôtres, puisqu'elle raffermit à la fois votre Puissance suprême, et la Liberté de la France. Heureux d'avoir été choisis pour assister à ce grand Pacte de famille, qui, en réunissant tous les Fran

çois, rappelle l'époque où notre bon Roi a dit qu'il ne faisoit qu'un avec sa Nation. Nous venons au nom du Département des deux Sèvres, jurer à V. M. que vous n'avez pas d'enfans plus fidèles, plus brûlans de veiser pour vous jusqu'à la derniere goutte de leur sang. Nous n'avons pas besoin de rappeler à votre cœur, qu'un Peuple immense attendra impatiemment l'honneur de vous posséder tour à tour dans chaque Province. Venez, accompagné de votre Epouse chérie, entourée de votre auguste Famille, et sur tout du Dauphin, l'espérance de la Nation venez, SIRE, comme vous nous l'avez promis, visiter jusqu'au toit rustique du simple Laboureur. Après les orages de la Révolution, venez comme un Dieu consolateur, rendre par votre heureuse présence la paix et le bonheur à votre Peuple. "

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Dans le Discours qu'adressa à la Reine, le 18 Juillet, M. de Launay d'Angers, au nom des Gardes Nationales du Département de Maine et Loire, on a surtout remarqué la phrase suivante :

« Dans nos Départemens, MADAME, nous ne connoissions que la grandeur de votre courage, et l'énergie de votre ame. Mais, depuis que le Palais des Rois est ouvert aux Peuples, depuis que V. M. s'est rapprochée de nous, vous nous avez montré des vertus privées qui vous élèvent encore au dessus du Trône.

A peine les Fédérés ont-ils abandonné la Capitale, qu'il s'y est declaré une grande fermentation. Les premiers essais avoient été tentés les 15 et 16 Juillet au Palais Royal; des Ecrits incendiaires prescrivoient au

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