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bation du Cenfeur, qui eft M. Adanson, de l'Académie Royale

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des Sciences.

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"Ces Réflexions judicieufes & vraies, dit-il, font d'autant plus » folides, qu'elles font le fruit de plus de cinquante années d'ob» fervations & d'expériences autentiques & reconnues, faites au » milieu des éducations les plus floriflantes des vers à foie, & des » premières Manufactures des Soieries de la France: elles font accompagnées de plufieurs vues nouvelles & utiles; 1°. fur la né» ceffité d'arrêter les abus des grandes plantations de mûriers, projettées dans nos Provinces feptentrionales, où elles font moins » avantageufes & préjudiciables aux cultures des grains, & d'encou»rager leur augmentation dans les terres maigres ou trop médiocres » de nos Provinces méridionales, 2°. fur les moyens d'empêcher qu'il ne forte tous les ans du Royaume des fommes confidérables d'argent, pour quatre mille quintaux de foie des plus hauts prix qu'on achète en Piémont, qu'on pourroit fabriquer avec les cocons » du crû du Royaume, en augmentant le droit des foies moulinées étrangères, & en diminuant au contraire, ceux des foies grefes » non travaillées, dont l'importation eft plus avantageufe ; 3°. enfin » fur l'utilité qui réfulteroit de la multiplication des établissemens, » des filatures & moulinages en grand, en organcins des premières » qualités, fuivant la méthode de M. de Vaucanfon, pratiquée à » Aubenas dans le Vivarais; ces diverfes vues d'amélioration & de » réforme à faire, tant dans nos Manufactures de foies de France, » que dans nos plantations abufives de mûriers, dont la trop grande » quantité dans les meilleures terres, feroit une fouftraction à la » culture des denrées de prémière néceffité, me paroiffent de la plus » grande importance, & mériter une attention particulière de la part » du Gouvernement, & je crois que le Public éclairé, lira avec plaifir » & avec fruit cette production d'un homme auffi inftruit fur cette » matière, que véridique & bon citoyena.

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La Tonotechnie, ou l'art de noter les Cylindres, & tout ce qui eft Jufceptible de notage dans les Inftrumens de concerts méchaniques; par le P. Engramelle, Religieux Auguftin de la Reine Marguerite. A Paris, chez Delaguette, Libraire-Imprimeur, rue de la VieilleDraperie in-8°. 1775.

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La Tonotechnie ou l'art de noter les Cylindres, enveloppée ́jusqu'à aujourd'hui fous l'ombre mystérieuse du fecret, vient d'être mife à decouvert par l'Auteur: cet art ne fe borne pas au notage des ferinettes, des carillons, des orgues portatives, des automates & des autres petits inftrumens ufités jufqu'à ce jour; il embrasse

tout ce que la Mufique peut produire d'intéreffant. Si cet art eût été connu plutôt, nous jouirions de l'exécution des chef-d'œuvres des Rameau, des Lulli, des Marchand, & de tous les grands hommes qui ont ravi d'admiration leurs contemporains. S'ils avoient connu le notage tel qu'on le connoît aujourd'hui, leurs meilleurs morceaux tranfmis par eux-mêmes à la poftérité fur quelques cylindres inaltérables, auroient été confervés dans ce genre d'expreflion, dont nous n'avons plus d'idée que par l'hiftoire. Cet art eft donc précieux; puifqu'à l'avantage connu de noter la Mufique, il ajoute celui de conferver les fons, leurs tons & tous leurs agrémens. En prenant les ferinettes pour exemple, il y a trois principales manières de les noter, à l'échelle, à la roue & au cadran. L'Auteur, après avoir indiqué & détaillé les avantages & les inconvéniens de toutes ces méthodes, fait voir que le cadran eft l'inftrument qui réunit le plus d'avantages pour cet effet. Cet Ouvrage eft enrichi de figures néceffaires pour l'intelligence de cet art & de plufieurs airs notes, avec tous les agrémens dont ils font fufceptibles pour la belle exécution : l'Auteur donne quelques vues nouvelles fur ia manière de noter les airs de Mufique qui ne peuvent manquer de plaire aux Artistes de ce genre on trouve par- tout l'exemple à côté du précepte, & on ne fauroit trop l'inviter à perfectionner un travail fufceptible de perfection, de tant d'agrément, & capable de faire honneur à la

Nation.

Systéme phyfique & moral de la Femme; par M. Rouffel, Docteur en Médecine de la Faculté de Montpellier. A Paris, chez Vincent, Libraire, rue des Mathurins.

Cet Ouvrage, intéreffant par fon fujet, l'eft encore par la manière dont il eft fait. L'Auteur lui a donné une forme littéraire, qui le met à la portée des gens même à qui les matières de Médecine & d'Hiftoire naturelle ne font pas familières. Les Phyficiens y verront des chofes piquantes fur la génération, fur l'état refpectif de l'enfant & de la mere pendant la groffeffe, fur l'accouchement, fur la nature & la formation du lait. Les Philofophes y trouveront des traits d'une morale très-appropriée & très-conforme à l'organisation de l'homme, & des difcuffions fondées fur une Métaphyfique très-déliée; un coloris frais, un ftyle décent & analogue aux objets qu'on avoit à peindre, font encore des qualités qui en rendent la lecture agréable; enfin, l'Auteur, par les images Vives & vraies dont il fe fert pour caractérifer la fenfibilité de la femme, femble ne laiffer aucun doute fur la fienne.

Traité de la Dyfenterie ; par M. Zimmerman, D. M. &c. traduit de l'Allemand par M. le Febvre de Villebrune, D. M. &c. A Paris, chez Vincent, Libraire - Imprimeur, rue des Mathurins, Hôtel de Clugny, vol. in-12. 1775.

L'Auteur de cet Ouvrage eft le même que celui du Traité de l'expérience dans l'art de guérir. Il diftingue quatre efpèces de dyflenteries; la première eft celle qui eft accompagnée d'une fièvre inflammatoire; la deuxième, celle qu'accompagne une fièvre bilieufe ou putride; c'eft la plus commune; la troisième, celle qui eft unie à une fièvre maligne; la quatrième, fi l'on veut, celle qui tire en longueur ces quatre efpèces font détaillées & décrites avec leurs caractères diftinctifs. Cet Ouvrage renferme un grand nombre d'obfervations pratiques fur cette maladie dont les Médecins peuvent tirer un grand fecours dans la pratique. On auroit défiré que l'Aureur, très-eftimable d'ailleurs, n'eût pas fait fi fouvent des forties vives & quelquefois déplacées contre les confrères; on auroit défiré de plus, qu'il eût parlé du Traité de la Dyffenterie de Strack, qui renferme d'excellentes obfervations, & qu'il fût entré dans quelque détail fur l'ufage des eaux minérales, fur tout des ferrugineufes qui, dans certains cas, fur-tout dans les dyffenteries longues & opiniâtres, produifent le plus grand bien: qu'il eût détaillé les avantages & les inconvéniens qui réfultent de l'ufage des fruits dans la dyffenterie, dont les uns peuvent agir comme caufe du mal, & d'autres comme remède, & dont la même espèce (tel eft le raifin) à raison de fa maturité, fes bonnes ou mauvaifes qualités, à raifon de la terre qui le produit, du climat, des corps étrangers répandus à fa furface, &c. peut produire ces deux effets fi contraires, fur-tout le chaffelat, qui peut donner & guérir certaines dyffenteries. Tous ces objers méritoient d'être difcutés & éclaircis dans un ouvrage femblable, furtout l'ufage des fruits à duvet cotonneux, tels que les pêches, &c. dont la furface eft la plus propre à retenir les œufs des infectes, & à donner naiffance par cette raison, à certaines dyfenteries. On ne peut fe difpenfer encore de prévenir le lecteur contre une inadvertance de l'Auteur, ou plutôt du traducteur, au fujet du fel de tartre ordonné à la dofe d'une once, ce qui peut donner lieu à des méprifes funeftes. Le fel dont l'Auteur a voulu parler, eft la crême ou fel de tartre, ou bien le fel alkali de tartre fi c'eft le premier comme c'est très probable, nous croyons que cette dofe, quoi qu'un peu forte, ne peut pas nuire dans certains cas, & alors on doit dire la crême de tartre; mais fi c'eft l'alkali de tartre, on prévient que la dofe d'une once peut caufer la mort,

Phyfiologie des corps organifés; ou Examen analytique des animaux & des végétaux comparés enfemble, à deffein de démontrer la chaine de continuité qui unit les différens règnes de la nature. Traduction Françoife du Phyfiologia Mufcorum de M. Necker. A Bouillon, aux dépens de la Société, 1775.

Rien ne répond moins à la promeffe du titre, que l'exécution de l'ouvrage. Cette production eft un affemblage fort mal ordonné de plufieurs paffages de M M. de Buffon, Trembley & Bonnet fur les polypes & autres zoophytes, & dans lequel on trouve fouvent des forties vives & quelquefois indécentes contre le célèbre Linnæus, Le Traducteur François en a fupprimé quelques-unes & adouci quelques autres. On cherche à y établir cette fameufe chaîne de continuité ou ce paffage infenfible d'un règne à l'autre, que les hommes ont foupçonné exifter dans la nature, & qui, relativement au petit nombre d'êtres que nous connoiffons, paroît vraisemblable. L'Auteur de la phyfiologie des mouffes, prétend que ces derniers végétaux forment le principal acheminement infenfible au règne animal, puifque les mouffes ne fe renouvellent pas par des femences, comme on l'avoit cru, mais par des rejettons qui ont la faculté de les reproduire. Le Traducteur, peu au fait du langage des vrais Botanistes, en introduit un nouveau, qui aura fans doute bien de la peine à prendre: par exemple, il traduit par tout, même aux titres, planta perennis, par plante pérennelle: le centaurea cyanus par centaurée bleuette, &c. au lieu de plante vivace & de Bluet: cette traduction informe est attribuée à M. Cofte, Médecin de Nancy.

Du refte, quant à ce qui concerne cette chaîne de continuité entre les règnes végétal & animal, il paroît que jufqu'à présent, le Tremella dans lequel M. Adanfon a decouvert un mouvement trèsfenfible, & les polypes font les êtres qui l'établiffent le mieux.

Le Médecin Miniftre de la Nature, ou Recherches & Obfervations fur le Pepafme ou coction pathologique; par M. Carrere, Cenfeur Royal, Docteur en Médecine de l'Univerfité de Montpellier, de l'Académie Royale des Sciences de la même ville, de celle de Toulouse, ancien Infpecteur général des Eaux Minérales de la Province de Rouillon & du Comté de Foix, &c. Profeffeur Royal émérite en Médecine dans l'Univerfité de Perpignan: avec cette belle Sentence, tirée de Celfe: [Repugnante naturâ, nihil Medicina proficit.] A Amfterdam; & fe trouve à Paris, chez Ruault, Libraire, rue de la Harpe, 1776. L'Auteur, déja connu avantageufement par de bons Ecrits en Médecine, vient de juftifier dans celui-ci, l'idée qu'on avoit de fes talens: il cherche à y établir une doctrine qui ne fauroit être trop

accréditée pour la gloire de la Médecine, & trop univerfellement pratiquée pour le bonheur du genre humain. Il s'agit de l'art de placer à propos les. évacuans, fur-tout les purgatifs dans les maladies; art fi peu connu en général dans les campagnes, où la plupart du tems l'exercice de la Médecine eft livré à des Chirurgiens qui ne peuvent pas avoir toutes les connoiffances néceffaires pour cela. L'Auteur développe dans cet Ouvrage les raifons qui autorifent à attendre prefque toujours les fignes qui annoncent la coction des humeurs dans les maladies, pour placer les évacuans; fait voir le danger d'une adminiftration trop prompte de ce genre de fecours; fe fert des autorités les plus refpectables en Médecine, du précepte & de l'exemple de tous les bons Praticiens pour établir folidement cette doctrine; marque le tems dans les maladies où l'on en doit faire l'application: jamais matière ne fut plus importante dans la pratique de la Médecine, que celle dont l'Auteur traite, & jamais on ne fauroit trop fe récrier contre l'ufage meurtrier où font quelques perfonnes de l'Art dans les campagnes, de purger à tort & à travers au commencement des maladies aiguës, & d'augmenter ainsi jusqu'à la mort, l'irritation, le fpafme & l'état inflammatoire des organes,

Traité des Jardins, ou le Nouveau de la Quintinie, contenant la defcription & la culture, 1°. des arbres fruitiers, 2°. des plantes potagères, 3. des fleurs, 4°. des arbres & arbriffeaux d'ornement; par M. L. B. *** A Paris, chez Didot le jeune, Libraire de la Faculté de Médecine, Quai des Auguftins, 1775. Prix, 7 liv. 4 fols les deux volumes brochés, en deux parties in-8°. On vendra féparément le Tome I. 4 livres 4 fols broché; & le Tome II. 3 livres 4 fols.

M. de la Quintinie, pere du Jardinage François, était le feul, jufqu'à préfent, qui eût fait fur cette matière, un Traité complet, rempli d'excellens préceptes & de principes folides & féconds : mais fes inftructions font la plupart du tems noyées dans des mots, interrompues par de fréquentes digreffions & des répétitions inutiles, ou perdues pour la plupart des lecteurs. Pour épargner au lecteur une étude fi pénible, l'Auteur offre au Public le réfultat d'un travail d'un grand nombre d'années, les moyens de fimplifier certaines pratiques, d'en rectifier beaucoup de vicieufes, & de leur en fubftituer de meilleures l'ordre, la précision & la brièveté caractérisent cet Ouvrage. Il eft enrichi des planches néceffaires pour en faciliter l'intelligence. Si le Public eft fatisfait de ces deux premières parties, l'Auteur s'empreffera d'en ajouter deux autres, qui comprendront le Jardin fleurifte & le Jardin d'ornement,

On

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