Académique; par M. l'Abbé Rozier. Troisième volume. A Paris, chez Ruault, Libraire, rue de la Harpe. Le quatrième paroîtra avant la fin de cette année.

L'Art de faire le Vin rouge, contenant les premiers procédés publiés par l'Auteur, & les nouveaux qu'il a imaginé depuis pour façonner les Vins rouges. 1°. Dans les années de maturité; 2°. dans les années où les raifins ne font mûrs qu'en partie; 3°. dans les années où ils font très- verds, & celles où ils ont gelé fur le cep; 4°. dans les années & les vendanges pluvieufes; avec les expériences qui en ont été faites, le Décret de la Faculté de Médecine, & l'Avis du Corps des Marchands-de-Vin à Paris; & encore avec des planches & la lifte des Soufcripteurs à l'ufage de tous les Vignobles du Royaume; par M. Maupin, A Paris, chez Mufier, fils, Libraire, rue du Foin-Saint-Jacques. Tome premier, in-8°. de fix feuilles & demie d'impreffion, en y comprenant le Décret de la Faculté & l'Avis des Marchands-de-Vin. Prix 3 liv. broché.

"

Quoique jufqu'à préfent, dit M. Maupin, il ne me foit point » revenu qu'on fe foit plaint aucunement du prix que j'ai mis à » cet Ouvrage; cependant comme il ne feroit pas impoffible que quelques perfonnes trouvaffent ce prix exceflif relativement à l'épaiffeur du volume, je penfe devoir, en tant que de befoin, me » juftifier à cet égard. 1°. Qu'il me paroît qu'en bonne règle, il devroit en être des Livres comme de tous les objets de commerce qui, quoique du même genre, fe vendent plus ou moins, fui» vant leur plus ou moins de qualité. Quelle différence de prix, "par exemple, entre un papier même blanc & un autre? Que mes » recherches & mes expériences, depuis 15 ans, fur la vigne, me » coûtant très-cher & plus de mille louis, le Public, qui ne pourroit » fe plaindre quand je lui vendrois mes découvertes avec profit, le peut encore bien moins quand je les lui donne à ma perte & à beaucoup moins qu'elles ne me coûtent. En fuppofant inême au» tant de Soufcripteurs que j'en ai demandé pour l'Art de faire le Vin (1500), je ne retirerai guère que le quart

» avancé, &c. « Mais comme le nombre de de ce que j'ai

n'eft

pas complet, M. Maupin délivre en détail ce qu'il devoit leur donner en gros, à peu-près comme ce Gafcon qui avoit un fond de quarante mille écus d'eau dans la rivière de Seine, dont il avoit la bonté, pour fatisfaire l'empreffement du Public, d'en diftribuer généreufement quelques parties à 2 fols la voie. Ecoutons parler M. Maupin. » C'eft moi qui le premier ai découvert, fixé, rassem» blé & enfeigné les vrais principes de l'art, & en ai donné une »pratique raifonnée. On pourra étendre cet art, mais ce ne fera

jamais que d'après moi, c'est-à-dire, d'après mes principes. On pourra en perfectionner les procédés, mais par leurs accords avec » les principes, ces principes, qui font les miens, n'en feront pas » moins les premiers, & les feuls, jufqu'à préfent, qui puiffent faire époque dans l'art; mais ce ne fera qu'en confervant la plus grande » partie des opérations que j'ai imaginées ou perfectionnées. Ainf "il eft vrai de dire, comme je l'ai annoncé au commencement » que c'est à moi que la Chymie Françoife doit la manipulation des vins, c'est-à-dire, une de fes plus belles parties...... Après » la difcuffion dans laquelle l'intérêt public & le mien propre m'ont » forcé d'entrer, je ne fais ce que je puis me promettre de la part de la Chymie Françoife. Mais s'il eft des diftinctions, des récompenfes pour les hommes qui perfectionnent les Arts, & à plus » forte raifon pour ceux qui les créent; fi, dis-je, il eft encore » un prix pour les travaux les plus utiles, j'ai lieu d'efpérer que »je ne ferai pas privé de celui que méritent les miens «. La fublime modeftie de l'Auteur eft fi pathétique & fait tellement image, qu'on croit voir tous les Vignerons du Royaume & les Chymiftes François profternés à fes pieds pour lui payer le jufte tribut de leur reconnoiffance & de leur admiration. En attendant que ce triomphe fe réalife, nous annonçons à M. Maupin, 1°. que ce premier volume qu'il publie aujourd'hui, n'eft qu'une répétition de ce qu'il a fait imprimer & réimprimer plufieurs fois depuis 1772; 2°. qu'il ne fait pas la Chymie, ou du moins qu'il n'a pas entendu ce que M. Macquer a dit dans fon article de la fermentation; 3°. que dans cet Ouvrage, comme dans les précédens, il n'y a ni découvertes, ni procédés nouveaux, que tout ce qui y eft imprimé a été déja dit & redit par tous les Auteurs qui l'ont devancé; en un mot, que fon ouvrage ne contient rien de neuf. Mais comme nier fimplement, c'eft ne rien dire, nous prouverons nos trois affertions, & nous en contractons l'engagement envers le Public.

L'Art de compofer les Fufées volantes & non volantes, par l'Auteur de la manière d'enluminer l'Eftampe pofée fur toile, avec figures. A Paris, chez d'Houry, rue de la vieille Bouclerie, in-8°. de 42 pages. Prix 1 livre broché.

I

Catéchisme fur l'Art des Accouchemens, pour les Sages-femmes de la campagne, fait par l'ordre & aux dépens du Gouvernement, par M. Augier du Fot, Profeffeur de l'Art des Accouchemens, Médecin- Penfionnaire de la Ville & Généralité de Soiffons, in-12 de 100 pages. A Paris, chez Ruault, Libraire, rue de la Harpe. Il feroit à défirer que chaque Intendant de Province fît traduire dans l'idiôme ou patois de fa Généralité, cet excellent Ouvrage. C'eft

le moyen le plus fûr d'en tirer le parti le plus avantageux. Ce Caréchifme fe diftribue gratuitement dans les Provinces, & nos campagnes doivent ce bien à M. Turgot, Contrôleur Général des Fi

nances.

comme au

Prix extraordinaire propofé par l'Académie Royale des Sciences, pour l'année 1777. L'Académie avoit accordé le titre de fon Ingénieur en Inftrumens de Mathématiques, à feu fieur Langlois premier Artiste du Royaume en ce genre; elle l'avoit accordé de même au fieur Canivet fon neveu, qu'elle avoit regardé comme l'héritier des talens de fon oncle.

A la mort de ce dernier, plufieurs Artiftes fe font empreffés de demander ce titre vacant, & l'Académie, toujours réfolue à ne l'accorder qu'au plus habile, & défirant que ce choix fût fait avec la plus grande connoiffance de caufe, a cru ne pouvoir mieux s'en affurer, que par le moyen d'un concours.

Mais comme il n'auroit pas été jufte d'exiger de ceux qui voudront concourir, des inftrumens qui demanderoient des avances confidérables, des foins & des attentions fcrupuleufes, l'Académie auroit eu peine à se déterminer à annoncer ce concours, fi la bonté du Roi n'y avoit pourvu, en affignant, fur la demande de l'Académie, pour cet objet, un prix de 2400 livres.

Elle avertit donc ceux des Artiftes nationaux & regnicoles, qui fe fentiront capables d'entrer en lice, que pendant l'espace de trois années, elle recevra les inftrumens qui feront préfentés au concours: elle demande un Quart-de-cercle de trois pieds de rayon, garni de toutes les pièces qui peuvent fervir à le rendre d'un ufage sûr & commode, & accompagné d'un Mémoire contenant le détail des moyens qui auront été employés pour le conftruire.

Les Ouvrages ne feront reçus que jusqu'au premier Mai 1777 inclufivement; mais le concours fera ouvert, & les pièces préfentées, feront examinées depuis la publication de ce programme jusqu'audit terme. Les ouvrages qui viendront après, ne feront pas adinis au

Concours.

Les Inftrumens & les Mémoires feront remis entre les mains du Secrétaire de l'Académie, qui, après en avoir enregistré la présentation, en donnera un récépiffé, & fe chargera de les remettre aux Commiffaires nommés par l'Académie, qui les examineront, après quoi elles feront rendues aux Auteurs.

L'Académie, à fon Affemblée publique de la Saint-Martin 1777, proclamera, dans la forme ufitée, celui auquel elle adjugera le Prix & le titre de fon Ingénieur en Inftrumens de Mathématiques.

L'Académie Royale des Sciences de Paris avoit propofé pour le fujet du Prix de l'année 1775, cette Question: Quelle est la meilleure

manière de fabriquer les aiguilles aimantées, de les fufpendre, de s'affurer qu'elles font dans le vrai méridien magnétique; enfin, de rendre raifon de leurs variations diurnes régulières ? Elle propofe de nouveau le même fujet pour l'année 1777 : le prix fera, double, c'est-à-dire de 4000 liv. les Ouvrages ne feront reçus que jufqu'au premier Septembre 1776. exclufivement.

La Société Royale de Gottingue propofe pour le prix économique du mois de Novembre, cette Queftion: Comme, fuivant l'opinion commune, la morve des chevaux eft un mal contagieux; mais que cette affertion eft niée par divers hippiâtres modernes, on demande des expériences inconteftables, & des effais qui fervent à établir l'un de ces fentimens, & à détruire l'autre ?

du

Pour le Prix économique de 1776: Quelles font les plantes fauvages pays de Hanovre qui pourroient être mises à profit avec une utilité confidérable, furtout par l'économe rural, fans que cela le détourne trop de fes autres occupations, & qui méritent à caufe de cela qu'on les faffe connoitre: le prix eft une médaille de douze ducats?

Pour le Prix de la Claffe de Mathématique de Novembre 1776: Inquirere in leges fecundùm quas corporum motus retardatur ob frictionem : quod fi quid in his legibus a conditionibus diverfis fuperficierum, earum fortè magnitudine, figurá, politurá antè maturarum differiminè proficifcitur ut v. g. alia chalybis fuper chalybe, alia chalybis fuper auricalco fe moventis, feu circumducti frictio fit: quid hac efficiant, faltem unius alterius re earum fortè fuperficierum quæ maximè in rerum ufu adhibentur, exemplis illuftrare? Le prix eft une Médaille d'or de so ducats. Les pièces doivent être envoyées avant Septembre 1776.

La Société des Sciences de Coppenhague propofe pour prix de Mathématique: Invenire Machinam aut mecanicum quoddam artificium cujus ope lacus, flagna, aliaque id genus aquilegia commodè & fine magno pretio repurgari, & a limo, immunditie, fructibufque aquaticis quæ fundum elevant interitumque lacuum accelerant liberari poffint, eo imprimis cafu ubi effluxus aquarum ad exficcandas & effodiendas ejufmodi aquarum collectiones nimio flerent impendio alia que circumftantiæ aquas dulces urbi neceffarias intereá perdi & inutiliter defluere haud permittunt,

Pour prix de Phyfique : Analyfim metallorum in partes conflitutivas fecundum follicitè inftituta experimenta tradere. Elle propofe encore en Mathématique: Incurvationem bafis carina aquæ diutiùs innalantis facili modo ad calculum revocare, & demonfirare quanam ftructura navis huic vitio præ aliis fit obnoxia.

Et pour prix de Phyfique Experientia docente, oculus hominis fanus objecta vifa coloribus peregrinis a diverfa refrangibilitate ortis non inquinet, quandiù pupilla integra radios excipit; hac verò ad dimidium recta, obječta vifa coloribus peregrinis cinguntur. Defideratur itaque ratio

hujus phænomeni, & difquifitio numnè ad normam oculi nova Species vitrorum objectivorum achromatiorum componi queat. Les Mémoires doivent être écrits en Danois ou en Latin, François, Allemand. Chaque prix eft une Médaille d'or de cent rifdallers. Les écrits feront adreffes, franc de port, à M. Hiemftierne, Chevalier de l'Ordre de Dannebrog, Secrétaire de la Société. La diftribution des Prix fe fera en Avril 1776, & le jugement de la Société fera publié incontinent après.

M. Van Lelyveld de Leyde propofe un Prix ou une Médaille de 30 ducats, à celui qui, en établiffant la certitude de la propriété de l'huile pour appaifer les flots de la mer, aura indiqué l'efpèce d'huile la plus propre à produire le calme des eaux irritées, & qui joindra à cette difcuffion des détails intéreffans fur les variétés que l'expérience peut établir, relativement aux mers plus ou moins profondes, ainfi qu'entre les vaiffeaux plus ou moins grands. Ce Prix fera délivré dans le mois de Mai 1776.

Les Etats Généraux de la Province de Languedoc, toujours attentifs à favorifer le Commerce & les Arts, ont unanimement délibéré de donner un Prix de 1200 livres à celui qui, au jugement de la Société Royale des Sciences, aura le mieux expliqué:

1o. Pourquoi la même Mine travaillée avec de la Houille ou Charbon de terre, donne un fer de qualité inférieure à celui qu'on en retire lorfqu'elle eft travaillée avec le Charbon de bois?

2°. Quels font les moyens d'approprier le Charbon de terre aux minéraux ferrugineux, quels qu'ils foient, pour en tirer du fer propre à tous les ufages économiques, & pareil à celui qu'on retire au moyen du Char

bon de bois ?

On donnera en outre un fecond Prix de 300 livres à celui qui, ayant déja traité avec fuccès ces deux premières questions, aura le mieux réfolu celle qui fuit:

Y a-t-il dans les Mines de Charbon ou de Fer du Languedoc, comparées aux autres Mines des mêmes matières, quelques qualités qui rendent l'appropriation du Charbon de terre plus ou moins facile ?

Toutes perfonnes, de quelques pays & conditions qu'elles foient, pourront travailler fur ce fujet & concourir pour le Prix, même les Affociés Etrangers & les Correfpondans de la Société. Elle s'eft fait la loi d'exclure du concours les Académiciens Regnicoles.

Les Etrangers qui, pour faire les expériences néceffaires fur les différens points à traiter, defireront d'avoir des échantillons des principales Mines du Languedoc, pourront aifément s'en procurer en s'adreffant à M. de Ratte, Secrétaire perpétuel de la Société Royale des Sciences à Montpellier, qui, de concert avec M. le Marquis