"Recherche pour augmenter la force de l'Electricité de toutes fortes de Machines, par le moyen d'une Armure adaptée au premier Conducteur; par M. Detienne, Ecuyer, Avocat en Parlement, Huifier ordinaire du Roi en fa grande Chancellerie de France, premier Huisfier en fon Grand-Confeil. 81 89 Nouvelles Littéraires Fin de la Table. J'AL APPROBATI O N. 'AI lu, par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Ouvrage ayant pour titre : Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c. par M. Abbé ROZIER, &c. & je crois qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 30 Juillet 1775. GARDAN E. OBSERVATIONS OBSERVATIONS ET MEMOIRES SUR LA PHYSIQUE, SUR L'HISTOIRE NATURELLE ET SUR LES ARTS ET MÉTIERS. EXPÉRIENCES Sur la pefanteur des Corps à différentes distances du centre de la terre, faites aux Mines de Montrelay en Bretagne. Par M. le Chevalier DE DOLOMIEU, Officier des Carabiniers. PRÉPARATIONS. J'AI fait fufpendre un fléau de balance très - juste & très - mobile Part. tion du charbon, & qui a 95 toifes de profondeur. Je fis recouvrir la moitié da puits par des planchages pour la facilité de mon opération. Un des bouts de mon fleau étoit exactement au-deffus du centre de la felfe. J'ai préparé une corde bien filée, & d'un petit vol afin que la plus grande denfité de l'air lui fit moins perdre de fa pefanteur i abfolue, mais cependant affez forte pour fupporter un poids confidérable je la fis godronner pour qu'elle ne pût point s'impregner d'humidité, & qu'elle confervât toujours fon même poids. Les poids de fonte dont je me fuis fervi, furent rendus parfaitement égaux par des tares que j'ajoutas à ceux qui me parurent plus foil les. J'ai fait recuire le fil de fer que je voulois employer pour qu'il fût moins calfant & plus nerveux, &c. EXPÉRIENCES Faites fur le Puits dit d'Hérouville, profond de 95 toifes, le 10 Mai après midi. Première Expérience avec une corde pefant 2x livres, attachée à un des bouts du fléau. Un poids de 106 livres 6 onces, fufpendu au bas de la corde fur une profondeur de 95 toifes, fut mis en équilibre par un poids de 127 livres 4 onces attaché immédiatement à l'autre bout du fléau., Excès de pefanteur du poids fupérieur fur l'inférieur de deux onces.. Dans cette expérience la corde s'allongea exceffivement & je fus obligé de la retirer & raccourcir plufieurs fois pour tenir le poids fufpendu. Seconde Fxpérience. J'ai fubftitué à la corde un fil de fer pefant 12 livres, qui, étant chargé dans le bas de la foffe d'un poids de 106 livres 6 onces, fut tenu en équilibre par 1.7 livres 10 onces le poids fupérieur eut un excès de pe anteur de 10 livres fur l'in férieur, Je voulus, fufpendre des poids plus confidérables à mon fil de fer qui, furcharge de 200 livres, calfa, & mit fin à mes opé rations. Je ne dois pas oublier de dire que ma corde après ma première expérience, fut retirée du puits & pelée, & que je ne luitrouvai point d'augmentation de pelanteur. Le 1 Mai au matin fur le même Puits. -Première Expérience. Le fil de fer pefant 1 livres 6 onces, tint fufpendu un poids de 106 livres 6 onces, & fut mis en équilibre par 18 livres 2 onces; le poids inférieur l'a emporté de 6 onces fur le fupérieur. Seconde Expérience. Fil de fer pefant 11 livres 6 onces, & tenant fufpendu 156 livres o onces, a été contrebalancé phr 167 livres 14 onces le poids fupérieur a eu l'excès de deux onces fur l'inférieur. Ces Expériences ont été faites avec toute l'exactitude que pouvoit permettre la grande profondeur à chaque expérience j'ai laiffé les poids en équilibre pendant plus d'an quart-d'heure, & l'addition d'une once fur un des côtés de la balance, la faifoit toujours trébucher. Le baromètre, defcendu au bas de la foffe, monta de 8 lignes un quart, & fe tint à la même hauteur refpective pendant les trois jours que durèrent mes opérations. EXPÉRIENCES Faites fur le Puits de la Pegnerie, profond de 57 toifes, le 12 Mai au matin, Pemière Expérience. Une corde pefant 13 livres, foutenant un poids de so livres, fut mife en équilibre par 62 livres 5 onces; excès de pefanteur du poids fupérieur fur l'inférieur de 11 onces. Seconde Expérience. Corde pefant 13 livres, foutenant un poids de 100 livres, fut mife en équilibre par 112 livres 3 onces; excès de pefanteur du poids fupérieur fur l'inférieur de 13 onces. Troifième Expérience. Corde pefant 13 livres, fontenant un poids de so livres, fat mife en équilibre par un poids de 162 livres 1 once; excès de pefanteur du poids fupérieur fur l'inférieur de 14 onces Quatrième Expérience. Fil de fer pefant 6 livrés 14 onces, foutenant un poids de so livres, fut mis en équilibre par so livres Is onces excès d'une once du poids inférieur fur le fupérieur. Cinquième Expérience. Fil de fer pefant 6 livres 14 onces, foutenant un poids de 100 livres, fat mis en équilibre par 106 livres 16 onces; excès de zonces du poids inférieur far le fupérieur.! Sixième Expérience. Fil de fer pefant 6 livres 14 onces, foutenant un poids de 150 livres, fur mis en équilibre par 156 livres 16 onces; excès de deux onces du poids intérieur fur le fupérieur. Ces Expériences faites fur une moindre profondeur, ont été beau coup plus faciles, & faites avec l'attention la plus minutieufe; les différens poids furent tenus en équilibre pendant long-tems pour s'allurer des réfultats obtenus. On objectera peut être contre l'exactitude de mes Expériences, qu'elles ont été faites dans des Puits de mines où l'air, chargé de vapeurs, y doit avoir moins de reffort & plus de densité qu'à la furface, & que cela doit avoir influé beaucoup fur mes opérations. Je répondrai que dans le fond des puits, il y a des galleries qui communiquent avec des puits d aerrage, par où l'air inférieur fe mer prefque en équilibre avec l'air fupérieur. D'ailleurs, fi cela avoit indué directement fur mes Expériences, la difference de mes résultats, fondée fur cette feule caufe, auroit toujours été proportionnelle aux poids que j'ai empl yés, & c'est ce qui n'est point arrivé, ainfi qu'on vient de le voir. La variété des résultats obtenus par tous ceux qui ont fait les mêmes expériences, prouve combien elles font infuffilantes pour connoître la pefanteur des corps à différens éloignemens du centre de la terre. I es diftances fur lefquelles on peut comparer deux poids ég ux, ne font pas affez confidérables pour donner des differences fenfibles dans la gravité. D'après les principes théoriques de New on, l'attraction agit en raifon inverfe du quarré des diftances du centre, & par conféquent, la gravité augmente en raifon inverse du même quarré, & en raifon directe de la fomme des poids ou des malfes. Or, fuppofons le rayon terreftre pris de la furface de 100 lieues, qui font 400,oco toifes; retranchons de ce rayon 100 toifes, nous aurons pour rayon moyen 4499,900. Faifant des expériences fur ces deux distances, nous devons avoir cette proportion; le quarré du petit rayon eft au quarré du grand rayon, comme le poids fupérieur eft au poids inférieur : ainfi, pour rétablir la proportion, fuppofons le poids fupérieur de 200 livres que nous réduirons en grains pour la facilité, nous trouverons le dernier terme qui, comparé avec le fecond moyen, donnera l'augmentation de pefanteur que doit acquérir un corps rapproché de 100 toifes du centre de la terie. Quarré du petit rayon. Quarré du grand rayon. Poids supérieur Poids inférieur. 20,249,100.010,000: 20.250,000,000,000 :: 1,843,200 18,432,81 4. Cette augmentation de pefanteur de 81 grains, doit être compenfée par la de fité de l'air, dont la colonne étant augmentée, dot faire perdre une quantité quelconque au poids inférieur. La balance la plus jufte qu'on puiffe le procurer, chargée de 200 livres dans chacun de fes batlins, ne pourra trébucher que très-difficile. ment d'un côté ou d'autre par l'addition d'un gros car la etlion au point d'appui de la balance devenant très confidérable, le frottement de l'axe augmente à proportion, & demande une plus grande force pour le vaincre. |