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fang, & à la formation des hydatides par le gon flement des vaiffeaux lymphatiques.

I regarde les divifions de l'hydropifie, en hydropifies enkiftées, infiltrées par épanchement; comme de fcholaftiques divifions, & il penfe qu'il eft préférable d'en admettre qui foient fondées fur l'obfervation," en examinant fi les hydropifies communiquent ou non avec la membrane adipeufe; fi elles font internes ou externes; fi elles tiennent aux maladies aiguës & chroniques, & fur-tout en cherchant quelle en eft la caufe & quelles en font les complications. Ces complications les plus communes font, felon lui, la paffion hystérique & hypocondriaque, la vérole, les écrouelles, l'épilepfie, la goutte, la fuppreffion des lochies, la groffeffe, la fievre de lait & les épanchemens laiteux.

Il termine la premiere partie par rechercher quelles font les perfonnes les plus fujettes à l'hydropifie, & quels font les fignes qui annoncent cette difpofition. Les perfonnes qui abufent de la faignée, les grands buveurs d'eau, les ivrognes, font fpécialement ceux qui y font le plus expofés; & comme cette maladie s'eft manifeftéé plufieurs fois chez les enfans qui naiffent d'une mere foible, plufieurs médecins, & entre autres Huxham & Boerhaave, l'ont regardée comme hè. réditaire. Les fignes les plus remarquables font la maigreur, ou un embonpoint molaffe, un gros ventre, le poil foible, le vifage pâle, la caroncule lacrymale décolorée, les yeux éteints. & noyés. C'est à l'infpection des yeux que les mar chands & les gens de la campagne reconnoissent les

brebis ou les moutons qui font menacés d'hydropifie. La feconde partie fait la nuance entre la premiere & la troisieme, en offrant des vues trèsdétaillées fur les fignes qui déterminent les indications & les contre-indications. Il eft deux fortes d'indications, les unes générales, & les autres. particulieres. Les indications générales font de fortifier, de réchauffer le fujet, de rétablir les digeftions, d'exciter des fecouffes, d'évacuer les eaux par des moyens actifs, & d'attaquer la caufe. Les fignes qui déterminent ces indications générales font la langueur, la foibleffe, la perte de force, l'inappétence, le froid, l'aridité des tégumens, une toux fréquente, le pouls lent, les défaillances les icteres, les évacuations fanguines.

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Les contre-indications générales confiftent', felon M. Baraillon, à profcrire les boiffons aqueufes, les dépurans, & les chicoracées, à rejetter les purgatifs minoratifs, à éviter les draftiques, quand les malades font trop foibles, à ne point appliquer les véficatoires, à être on ne peut plus circonfpect fur la faignée & les narcotiques, à ne point faire ufage des efprits ardens.

Les indications & contre-indications particulieres, fe tirent de la nature des différentes efpeces d'hydropifies, de leurs caufes, de leurs complications. Il eft, en outre, des indications & contre - indications qui découlent des divers accidens qui peuvent fe rencontrer dans chaque hydropifie, I eft auffi des cas douteux qui doivent in pirer une réferve particuliere. M. Baraillon a fuivi toutes ces différentes claffes.

La troifieme partie, qui a pour objet le traitement de l'hydropifie, eft divifée d'après la méthode des deux premieres, & confifte dans l'expofition des moyens les plus propres à remplir les indications générales & particulieres qui ont été présentées dans la deuxieme partie. Pour fortifier & échauffer, il faut employer, dit M. Baraillon, les fortifians, qui font de trois claffes; les fortifians échauffans, ce font les aromatiques; les fortifians indifférens, ce font les amers & les martiaux; les fortifians qui rafraîchiffent, ce font les acides. Pour rétablir les digeftions, les meilleurs moyens font les amers aromatiques; l'abftinence de boiffons eft encore un moyen cu ratif. Enfin, pour exciter des fecouffes, il faut mettre en usage les vomitifs, les draftiques & les apéritifs en opiate ou en bols; l'ail, le creffon, le raifort, la cafcarille, l'écorce de Winter, vont au but qu'on fe propofe. Mais en admettant comme regle générale la néceffité de remplir ces fix indications, l'auteur recommande de donner à chaque malade les remedes appropriés à la nature particuliere de fa maladie ; comme favon, emménagogues, anti-fcorbutiques, flomachiques, antivénériens, & il en donne l'exemple, en fuivant le traitement des différentes hypropifies, d'après leurs caufes & leurs différentes complications. Il eft quelques remedes auxquels l'auteur paroît avoir une confiance particuliere: tels font l'oxymel colchique, l'oignon de la fleur nommée impériale, la terre foliée de tartre, l'efprit de Mindererus, les acides, le fuc d'hyeble, la feconde écorce de fureau, & pour remede ex

térieur, du vinaigre dans lequel on fait infufer des cantharides; mais les meilleurs remedes ne valent rien, s'ils ne font unis aux fortifians.

Afin de fixer les idées au milieu des questions infiniment multipliées, & des difcuffions trèsnombreuses qui en font la fuite, M. Baraillon a voulu donner un modele de traitement qui lui a réuffi en général; c'est-à-dire, par le moyen duquel il a guéri ou foulagé un grand nombre de malades. Il fuppofe une afcite à la fuite d'une fievre intermittente. 1. Il commence par faire vomir le malade; 2°, il l'enferme dans une ceinture étroite; 3°. il emploie un opiat compofé avec quatre gros de quinquina, deux gros de cafcarille, & fuffifante quantité de firop d'abfynthe, pour trois prifes, une toutes les huit heures, en faifant prendre après chaque prife fix onces d'un vin médicinal, composé avec demi-once ou fix gros de canelle, & une once de nitre par pinte; 48. le huitieme jour, il fait appliquer un large véficatoire; 5°. il rend le régime fec; & rarement avec l'interdiction févere de toute boiffon.

La fociété, dans le jugement qu'elle a porté de ces deux mémoires, a trouvé que le premier étoit recommandable par des recherches & des obfervations curieufes & neuves, & le fecond par l'étendue de fon plan, & des vues hardies, dont plufieurs paroiffent appuyées fur l'obfervation; mais l'un & l'autre lui ont parut laiffer beaucoup à défirer fur le point effenriel de la queftion, le traitement méthodique

de l'hydropifie. Il est évident, en effet, que les deux mémoires, dont nous venons de préfenter l'analyfe, n'ont point fatisfait à la queftion de M. Ménuret.

M. Camper n'eft entré dans aucun détail fur le traitement méthodique de l'hydropifie, mais il a le mérite d'offrir des confidérations pathologiques fort juftes, fur l'origine de cette maladie; on trouve, dans fon mémoire, des recherches neuves & intéreffantes fur la formation de plufieurs efpeces d'hydropifies, & une favante expofition des procédés chirurgicaux qui y font néceffaires.

M. Baraillon, en voulant tout embraffer dans fon plan vafte & régulier, a auffi manqué le but qu'il devoit atteindre. Sa marche eft très-méthodique; mais à force de divitions & de fous-divifions, il exténue fon fujet & fatigue l'attention. Son expofition de l'hydropifie dans fes différentes périodes, fes vues fur le diagnostic de cette maladie, le tableau de fes différentes complications, font des morceaux dictés par l'obfervation, mais toutes les parties ne répondent pas à celle-ci, & il en eft plufieurs dans lesquelles on ne peut s'empêcher d'appercevoir des affer tions hafardées, des principes dangereux, des propofitions contradictoires, & un plan de traitement qui, pour avoir réuffi dans quelques cas particuliers, ne paroît pas fait pour être propofé comme modele dans la cure de l'hydropifie.

Les affertions hafardées, font de mettre à

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