Page images
PDF
EPUB

en deuxième du Bataillon de Maine-et-Loire et qu'il commendoit par la mort de Beaurepaire, la signé avec plus de quarente autres ; Neyon est le seul qui ne l'ait pas faite, et il n'avoit à faire que de souscrire à une Capitulation aux conditions proposées et qui etoient adoptés par tous les Corps et autorisées par eux; il ne dependoit donc pas de Neyon de s'y refuser, on lui avoit forcé la main, il n'y avoit pas à en revenir, quelles moyens à employer pour y réussir, la position de Verdun est connue, la place dominée de toute parts, denuée de ce qui etoit necessaire pour la deffendre par le peu d'artillerie qu'il y avoit dont dejà partie étoit hors de service, par le deffeaut de Canoniers, de pieces suffisantes pour pouvoir attindre celle de L'ennemy, de Munition pouvant servir aux dittes pieces, de Troupes en force suffisantes pour faire des sorties qui etoient la seule deffenses que l'on pouvoit opposer en raison du nouveau Genre dattaque et sans espoir d'aucun secours, qu'y avoit-il à attendre s'il y avoit eu un assaut à rédouter on etoit hors d'état de le soutenir, plusieurs Breches etoient ouvertes dans une Longue partie de vieille encinte, sans pouvoir y placer du monde pour en empêcher l'accès, le deffaut de local etoit un obstacle invicible, tout cela n'étoit-il pas plus qu'une Breche ouverte et un Assaut donnée.

L'article 1er de la Loi du 24 juillet dont Neyon n'avoit alors nulle connoissance, ne prononce contre le Commendant qui rendoit une place forte ou Bastionée, avant qu'il y ait Breche accessible et avant que le corps de la place ait soutenû au moins un asseaut, qu'autant qu'il y auroit un retranchement intérieure derriere la Breche, et Tous le long de la Vieille encinte dont il à été parlé, il n'y avoit ny retranchement, ny emplacement pour la Troupe.

La Place n'a été renduë que sur requisition et du consentement du Conseil Général de la Commune et du Corps administratif, réunis, la détermination à cet Egard étoit prise par le Conseil deffensit, avant que Neyon n'eut accepté le Commendement ce qu'il n'a fait que forcément, il ne pouvoit donc plus rien, la ditte Loi ne peut donc lui être opposée ny l'actindre.

Quoique Neyon n'ait été pour rien dans la Reddition de la place et qu'il n'ayt signé aucune des délibérations et arrêtés qui ont été pris à cet Egard, cependant le premier Bataillon de Mayenne-et

Loire ne là pas menagé dans sa denonciation à la Convention, et en cela il connoissoit mal ses sentimens et ne lui a pas rendu Justice.

Il dit que Neyon qui n'avoit pas eu le courage, pendant la vie de Beaurepaire, de prendre le Commendement de la place que lui assuroit son droit de service, n'a semblé l'avoir pris après sa mort que pour la rendre.

Qu'il à envoyé au dit Bataillon par trois Ordonnances consécutives l'ordre de cesser son feu avec deffense de tirer sur L'ennemy.

Que le jour de la Capitulation il a arboré la Cocarde Blanche. Et que quelques jours après, il commendoit dans un Village Voisins au nom du roi de prusse.

Néyon est déjà justifié sur le premier reproche, quant à la reddition de la place, et c'est une fausseté avancée que de dire qu'ils à refusé de prendre le Commendement pendant la vie de Beaurepaire à L'arrivée du Bataillon de la Charente inférieure, Beaurepaire commendoit dans la place, dans un Conseil qui se tint, Lombard Lieutenant-Colonel dudit Bataillon prétendit que c'etoit à lui a commender dans la Place, comme plus ancien en Commission que Beaurepaire, Neyon se leva et dit que si L'ancienneté de Commission devoit vuider la question, il etoit le premier en datte on demenda s'il étoit Lieutenant Colonel en premier, il observa qu'il ne faisoit aucune distinction d'un Lieutenant Colonel en jer à un Lieut. Colonel en 2e qu'ils etoient Egaux en Grade, qu'au surplus il commendoit dans le moment en Chef, n'éanmoins on n'eut aucun égard à ses représentations, et il fut decidé que tout le Tems qu'il y auroit des Lieut. Colonels en 1er le Commendement leur seroit defferé à L'exclusion des Lieut. Colonels en second. Beaurepaire d'après cette decission fut continué, Neyon n'a donc pas manqué de courage pour accepter le Commandement du vivant de Beaurepaire, d'aprêt cette decission il ne devoit pas le remplacer, il s'en excusa sur la proposition qui lui en fut faite et ne l'accepta qu'apres qu'on lui eut fait voir L'article 12 du Titre 3 de la ditte loi du 10 juillet 1791, suivant le quel il ne pouvoit le refuser, les Membres du Conseil peuvent rendre hommage à cette verité Neyon ne pouvoit donc avoir en vue la reddition de la place en acceptent le Commendement puisqu'il ne la fait que forcément.

Au surplus peut-on le soupçonner de sentimens aussy bas lui qui a quitté sa famille, un Train de Labourage qu'il présidoit, et qui a fait le sacrifice de ses propres interrets pour aller exposer ses jours à la deffense de la patrie et qui peut se flatter d'être exempt du moindre reproche, Lui qui, aiant appris, un moment avant de signer la Capitulation par le Citoyen Lombard Lieut. Colonel Commendant le Bataillon des Volontaires de la Charente inférieure, que les Canoniers qui étoient attachés au dit Bataillon, ne vouloient plus le suivre, et qu'il laisseroit dans la place les deux pièces de Campagne qu'au même instent il avoit à autorisé le Citoyen Grivel Capitaine d'Artillerie qui retournoit à Metz avec les s-dits canoniers, d'emmener avec eux les dittes deux pièces de Campagne pour qu'elle ne Tombent pas entre les mains de L'ennemy, surement il ne leut pas fait s'il eut participé à la Reddition de la place.

C'est encore un autre fausseté de dire que Neyon a envoyé trois ordonnances différentes, avec ordre de cesser le feu, et deffenses de tirer sur L'ennemy.

Son Commendement na commencé que le dimange deux scptembre à huit heures du Matin, il y avoit treve de 24 heures, depuis les trois heures du soir du samedy premier, de cet instent, tout feu avoit cessé de part et d'autre, il ny avoit donc pas d'ordre à donner à cet Effet, et Neyon n'en à donné aucun.

Il est également feaux que Neyon ait arboré la Cocarde Blanche ila Traversé la ville et en est sorty le Lundy Trois, vers les Trois heures de L'après-midy, portant La décoration militaire et la Cocarde Tricolore.

Le Commendant prussien, en lui donnent un passe port, lui porta la parole en ces termes que dirà votre Maître, sachant que vous avez porté la Croix sur cet habit et la cocarde tricolore; sa reponse fut, que diroit-il voila les Boutons sur lesquels il est marqué, La Nation, La Loi et le Roy.

Passant sur la Place Ste Croix en partent, deux Gendarme de la Brigade de Verdun qui traversoit la ditte place l'ont vû avec la décoration militaire et la cocarde Tricolore, ils ont vû aussy que des officiers prussiens l'ont arreté, voulant lui arracher l'une et l'autre, parvenu dans la Grande Ruë, trois autres officiers prussiens qui etoient sur le pas d'une boutique ont voulû en faire autant, Neyon

a porté la main sur son sabre, la Maitresse de la Maison leurs a crié qu'il étoit le Commendant de la place, la dessus ils l'ont salué et Laissé aller.

Enfin c'est avec la meme fausseté que l'on la dit avoir commendé quelques jours après dans un Village des Environs au nom du roi de prusse.

Néyon n'aiant pu partir avec les depots qu'il commendoit parce qu'il à été obligé d'attendre pour signer les differentes copies qu'il falloit de la Capitulation, et Tacher de trouver des voitures pour le Transport des effets d'habillemens et equipement desdits dépots, il leur ordonna de se rendre à la premiere station qui étoit Clermont, ou il esperoit les rejoindre dans la nuit, mais un chasseur français aiant tué le Dimanche, deux soir, jour de la Reddition de la place, un officier prussien, le Gouverneur constitua Néyon son prisonnier, lui disant qu'il lui répondroit sur sa tête de L'auteur de l'homicide; Néyon lui observa que ne Commendant plus il n'étoit nullement responsab'e de ce qui étoit arrivé, et que cetoit à lui Gouverneur à prendre les precautions nécessaires pour la sureté dans la place le Gouverneur lui ajoutta que sa Troupe demendoit le pillage de la Ville et qu'il ne pouvait L'empêcher, Neyon alla sur le champ faire informer les Corps Administratifs qui s'assemblerent et allerent en Représentations près du roy de prusse et obtinrent que le pillage n'auroit pas lieu.

Cet altercat avec L'embarras de trouver des Voitures qui furent refusées, retinrent Neyon jusqu'au Lundy trois dans L'après-midy il avoit besoin d'un passeport pour traverser les avant-poste de L'armée prussienne, il lui en fut donné un, mais jusques la premiere station seulement, qui étoit Clermont Néyon est porteur de ce passeport. Arrivé à Clermont avec le maitre Tailleur du Bataillon et son domestique, il ny trouve pas un seul des hommes de sa Troupe, nombre de détachements ennemis s'étoient deja portée dans tous les environs en avant de Clermont, ils y etoient répandus de toutes parts et Tous passages étoient barrées ce fait est confirmé par le memoire du General Galbeau.

Aucune tentative ne reussit à Neyon, son passe-port ne portant que jusque la station de Clermont, il ne put aller plus loin, et il fut obligé, à la faveur de la Nuit et des Bois, de se rendre chez lui quatre lieues au-dessous de Verdun sur la Meuse. Le maitre Tail

હૈ

leur du Bataillon en a donné son certificat vissé de la municipalité et du Comité de Surveillance de L'endroit, depuis ce moment c'est-à-dire depuis la reddition de la place de Verdun, il est resté constamment chez lui sans en être sorti, deux Certifficats de la Municipalité de sa residence en datte des onze novembre 1792 et six octobre 1793 le premier visé par le directoire du district constatent cette verité et le Civisme le plus exact de Neyon.

Il n'a donc pas commendé au nom du roy de prusse, s'il lait fait La municipalité ne lui eut pas donné le 6 octobre 1793 un Certificat de Civisme et de résidence, et il ne lui seroit resté d'autre pati à prendre que de suivre la puissance prussienne.

Y aiant eu une dénonciation faite en novembre 1792 au Genéral Kelerman contre Neyon comme deserteur, il donna ordre à la Commission Municipale de Verdun de le faire arrêter.

Il à été conduit dans la prison Militaire de Verdun, le Général Preche y commendant après avoir pris les eclairecissements nécessaires, en a rendu compte au Général Bournonville qui remplaçoit Kelerman, et peu de tems après, sur ordre du Général Bournonville, il fut mis en Liberté par le District.

Au mois de May 1793, Neyon a encore été arreté sur dénonciation verbale du Citoyen Beaudin, Commissaire du Département de la Meuse, et L'aiant entendu, il la Egalement renvoié sous cautionnement.

Ces deux renvois prouvent la fausseté de ces dénonciations. Neyon a souffert des dommages de la part des armées ennemies. pour plus de trente mille Livres. s'il eu commendé dans le lieu de sa résidence au nom du roy de prusse, ne se seroit-il pas Garé de ces pertes.

Et la hernie dont il est attaqué ne se seroit point gonflé au point de ne pouvoir marcher; Encore moins monter à Cheval, pendent lequel Temp on n'a nommé à sa place, quoi qu'ayant donné avis au Général de sa position et de sa situation dont il en a le Certificat du Chirurgien qu'il la soigné.

Justiffié de l'accusation et des dénonciations, il attend de la Justice des Citoyens Juges d'en être déchargée, et son Elargissement. Neyon observe qu'il n'a pu prendre les Copies qu'il donne des délibérations et arretés du Corps Administratif et du Conseil deffensif, que sur le rapport fait à la Convention Nationale par le

« PreviousContinue »