Page images
PDF
EPUB

Adhésion à la capitulation.

Le conseil du district et le conseil général de la commune de Verdun, réunis à la maison commune, à l'effet de délibérer sur l'article 3 de la loi du 26 juillet dernier, relatif aux places fortes et villes de guerre et au moyen de les conserver, déclarent que pénétrés des motifs insérés dans leur adresse du jour d'hier présentée au Conseil défensif militaire de cette place, ils consentent à sa reddition et à la capitulation qui en sera dressée.

Signé: LAMBRY; CARÉ, fils, maire; SAUVAGE, le jeune;
N. PIÉRARD; VIARD, procureur de la commune; COLLI-
NET; HEBERT; DEVAUX; FOSSEE, l'aîné; E. TRISTANT;
LALOUETTE; CAJOT; JACQUEMIN, l'aîné; COLLARD; DE
PÉRONNE; CAUYETTE; LALOUETTE; GEORGIA; BOULET;
MARCHAL, procureur-syndic; SIMON-PIEROT; HENRY;
LESPINE; MONDON, père; MONDON, fils, secrétaire-
adjoint; MONDON, jeune.

Bibliothèque de Verdun; ms 210, Verdun-Révolution, tome II. Reproduit dans le mémoire de de Neyon et par M. Dommartin: op. cit., page 141.

Capitulation.

Les sentiments d'humanité et de générosité, qui animent Sa Majesté prussienne, l'ont porté à préférer les moyens doux aux maux de la guerre, et voulant éviter aux habitants de Verdun les malheurs d'une attaque continue:

Par ordre de son Altesse Sérénissime Mgr le duc régnant de Brunswick, maréchal et commandant les armes de Sa Majesté, le soussigné accorde au commandant de laditte ville les conditions. suivantes :

1o La garnison, c'est-à-dire toutes les troupes sans exception qui la compose sortira par la porte de France, en tel nombre qu'elle

voudra avec armes et bagages, l'artillerie de la place et les munitions qui appartiennent excepté; elle aura jusqu'aux stations où elle désire aller les conducteurs prussiens qui la garderont de tous désagréments quelconque.

2o Ceux qui voudront sortir de la porte Chaussée ou de la porte Saint-Victor en auront pareillement la permission et seront sous la protection prussienne jusqu'à Metz.

3o On donnera des voitures gratis à la garnison jusqu'à la première station qu'elle aura choisie, si elle préfère jusque là les fourgons du Roi, ils lui seront accordée sous condition de les renvoyer de Clermont ou de la première station quelconque où elle pourra les remplacer par les voitures du pays.

4° Tous les habitants de la ville et des environs, sont dès ce mo ment sous la protection de Sa Majesté prussienne sous condition qu'ils remettront les armes de l'Etat, drapeaux et munitions.

5o Le commissaire des guerres remettra aux officiers prussiens commis à ce sujet, l'état des magazins et tout ce qui appartient, tel qu'ils sont dans ce moment-ci.

6o L'officier de l'artillerie remettra au colonel Telpelhof l'état de l'artillerie et des munitions de la place, et les délivrera exactement. 7o Les officiers de la garnison qui voudront passer ici comme particulier pour retourner chez eux en auront la permission.

8o Les officiers et troupes qui ne pourroient pas partir aujourd'hui et ne suivront que demain restent sous la protection spéciale de Sa Majesté.

9o Si la garnison passe par un poste occupé des Prussiens, elle y passera jusqu'après demain sous les conditions de la capitulation, et si les membres de la garnison reviennent comme particulier, ils seront considéré comme particulier.

Fait à Verdun, le deux septembre mil sept cents quatre-vingtdouze jour de la reddition de la place.

Signé: KALEKREUTH.

Archives communales: I". pièce no 5.

DENEYON.

Reproduit par M. Dommartin: op. cit., pages 142, 143.

Moyen de Deffenses de Neyon cy-devant Colonel en second du deuxième Bataillon des Volontaires du Département de la Meuse et commandant les despots de plusieurs Bataillons à Verdun.

Le décret de la Convention-Nationale du 9 février 1793, comprend Néon dans le nombre des décrétés d'accusation, sous le motif que lors de la Reddition de la place de Verdun (le 2 septembre 1792) c'étoit lui qui commendoit dans la ditte place.

Il est bien désagréable pour Néon que la Convention Nationale n'ait pas été informé exactement de ce qu'il s'est passé pour la reddition de la ditte place, mais il est assurez que le seul récit fidèl qu'il va en faire le justifira dans l'opinion du Citoyen Juge.

Néon n'a jamais connù d'autre loix militaire que celle du 10 juillet 1791 qui conserne la convention et classement des places de guerre est poste militaire; la police des fortifications et autre objets y relatif, un Lieutenant-Colonel en deuxième d'un Bataillon de Volontaire n'est point en place n'y à portez d'avoir tous les loix et ce n'est que depuis quelque jours qu'il a appris qu'il en existoit une du 26 juillet 1792 relatife aux places fortes et au moyen de la conserver, il n'en avoit eu aucune connoissance jusque la.

Lors que l'ennemy se fit appercevoir sur les hauteurs de Verdun, le 30 aoust 1792 c'étoit Beaurepaire Lieutenant-Colonel du premier Bataillon des Volontaires de Mayenne-et-Loire, qui commendoit dans la place Néon commendoit plusieurs dépots de Bataillon de Volontaire, qui y tenoit Garnison.

Le trente-un la ville fut sommé de se rendre.

Le Conseille deffensif assemblée, arrêta après avoir entendû les Citoyens Bousmard Commissaire du Génie, et Verclie, Commendant de lartillerie, que la place ne pouvoit être remisse, tent qu'il resteroit des moyens pour la deffendre.

Réponse à la lettre du Duc de Brunswick.

Le Conseille assemblée, une Garde a conduit dans la Salle des Séances un aide de camp de l'armée ennemy ayant les yeux Bandée, la Lumière lui à été renduë, et il a remis au Commendant de la place un paquet qui contenoit une sommation de rendre

incontinent la place au nom de S. M. T. C. par le duc de Brunswick Général des armées combinées de prusse et d'Empire, daté du Camp de la Grande Bras ce présent jour, comme aide de Camp à remis à M. le Maire un Paquet adressé au Chef des habitans et autres Notables de la Ville de Verdun.

L'aide Camp retiré dans un appartement separée, le Conseille a arreté que la lettre adressé au Chef des habitans sera luë dans une Assemblée du conseille Général de la Commune, en présence des trois Commissaires du Conseille, ce qui a été fait, le Conseille après avoir entendû le Rapport de M. Bousmard Commissaire du Génie, et Verclie commendant de L'artillerie sur la situation de la place, et avoir deliberé, à arrêté qu'il seroit fait cette réponse à M. le Duc de Brunswick. (Suit la réponse à la sommation.)

Pendant toute cette Journée du 31 aoust, L'artillerie de la place fit un feu suivie mais sans aucun succès, elle ne pouvoit attindre les Batteries de L'ennemy.

La nuit dudit Jour 31 Aoust au 1er Septembre à onze heures du soir le Bombardement commença ce genre d'attaque rendoit inutille tous les efforts de la place tandis que le feu de L'ennemy faisoit tout l'effet qu'il pouvoit en attendre.

Le 1er Septembre 1792 dans la Matiné les Corps Administratifs envoya après en avoir Refferré au Conseil deffensif un Message à M. le Duc de Brunswick pour lui demender de faire la guerre d'une Manière moins désastreuse pour les Citoyens.

Les Députés revinrent L'après Midy avec un Officier chargé d'une seconde sommation à la Ville de se rendre et des conditions d'une Capitulation. On convint d'un trève de 24 heures pendent lequel tems il seroit avisé au parti à prendre. Les corps administratifs prirent la délibération en article qui suit. (Cf. pièces justificatives, pages xxi, xxII).

Beaurepaire fit au Général la réponse suivante :

Du 1er septembre 1792 à trois heures du soir.

Le Commendant de la place de Verdun aura l'honneur de faire parvenir demain à M. le Duc de Brunswick avant l'expiration des 24 heures, la Reponses définitive au conditions qui lui sont proposés; mais il a l'honneur d'observer que deux Corps de Troupes de la Garnison y sont entrées avec chacun deux pièces de campagne, faisent partie de leurs armement, et qu'ils espèrent

qu'on voudra bien leur, accorder, comme une des conditions intégrantes de la capitulation proposé. Signé, le commendant militaire de Verdun.

La nuit du er au 2 septembre vers les trois heures du matin Beaurepaire qui etoit à la maison commune se retira dans une Chambre pour y réposer, une demy heures après, la Garde qui étoit dans la cour entendit un coup de feu, elle chercha à découvrir d'ou il étoit party, on ouvrit la porte de la chambre ou Beaurepaire s'étoit retiré, et on le Trouva étendu sur le plancher, Baignant dans son sang et aiant à ses côtés deux pistolets déchargés.

A cinq heures du Matin, le Conseil deffensif s'assembla, Néyon y fut invité étant dans le moment occupé à faire le prêt aux differents depots qu'il commendoit, il ne put s'y rendre que vers les huit heures, arrivé, on lui dit que l'on lui avoit déferé le commendement de la place, il s'excusa ; là-dessus on lui fit voir l'article 12 du Titre 3 de la loi du 10 juillet 1791 portant: tout officier auquel le commendement sera dévolu par son Grade et par son Ancienneté, ne pourra refuser de l'exécuter, il fut obligé d'accepter.

On étoit occupé à rédiger la déliberation qui avoit été prise, et la redition touchoit à sa fin à Larrivé de Neyon on ajouta sculement à la suitte de la nomination, ces mots : M. Néyon a accepté.

La Rédaction achevée, les Membres du Conseil deffensif au nombre de plus de quarante, signèrent cette déliberation par laquelle ils avoient oppiné a ce que le Commendant rendit la place dans les vingt-quatre heures, Néyon fut le seul qui ne la signat pas.

En voicy le contenu. (Cf. pièces justificatives, pages XXIII, XXIV, XXV.)

D'après tout cela que pouvoit le successeur de Beaurepaire, seul de son party. La Reddition de la place étoit une Chose consentic, conclue et arreté avant qu'il n'arrivat à l'assemblée et sont acceptation forcée du Commendement, cet arreté étoit conforme aux vœux des Citoyens et des Corps Administratifs on voit par la reponse de Beaurepaire à M. le Duc de Brunswick qu'elle étoit consentie par lui-même, en accordant les quatre pieces de campagne qu'il reclamoit pour deux Bataillons de la Garnison, le Conseil deffensif avoit pris sa détermination, Le Moine Lieutenant-Colonel

« PreviousContinue »