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Fête célébrée en mémoire de Delay ant.

Le conseil général arrête, le 14 floréal an III (3 mai 1795), l'im pression du procès-verbal de la fête et du discours d'Ybert à 2,000 exemplaires qui seront distribués au Comité de sûreté générale, à toutes les communes du département, aux armées et aux principales communes de la République.

D'autre part, le 2 prairial an III (21 mai 1795), le directoire du district prend cette délibération : « Le directoire du district de Verdun, qui a eu, en communication, le discours du citoyen Ybert, prononcé le 6 floréal dernier (25 avril) dans le temple de la Raison (sic) lors des honneurs funèbres que les vrais citoyens de Verdun ont rendus à la mémoire de Delayant et des malheureuses victimes de la tyrannie qui ont été égorgées juridiquement à pareil jour (25 avril 1794) de l'an II, déclare que tous les faits contenus dans ce discours sont consacrés par la notoriété publique et que leur développement de la part de l'orateur est un hommage rendu à la vérité. »

De plus, le frère de Delayant assurait, dans une lettre datée de Lauterbourg et parvenue le 21 floréal (10 mai), le maire et les officiers municipaux de sa gratitude : « Les expressions me manquent pour vous payer le tribut de ma reconnaissance... Je montrerai que j'ai hérité des vertus civiques de mon frère; et ma conduite, en combattant les ennemis de ma patrie, ne démentira jamais l'héroïsme de celle qu'a tenue ma mère jusque sur l'échaffaud. »

Dans l'intervalle, le 29 germinal (18 avril), le district avait enregistré un extrait des sentences du tribunal criminel du département de la Meuse déclarant nul et non avenu le jugement rendu le 5 floréal (24 avril) par le tribunal criminel siégeant révolutionnairement à Verdun contre Christophe et Fouquerel et ordonnant qu'il serait rapporté et qu'il n'y serait donné aucune suite. » (L. 349, 29 germinal 18 avril).

Enfin, le 13 floréal an III (2 mai 1795), Gantois décrète la mise en liberté définitive de Christophe père; Fouquerel était à Bar.

La fête ne fut pas du goût de tout le monde, car le 5 floréal (24 avril), le conseil général ordonnait l'incarcération d'une femme

Mourot, accusée d'avoir dit que les corps administratifs « devaient plutôt s'occuper de donner du pain que des fêtes, que sans doute ils voulaient la guerre civile et qu'ils l'auraient. »

Épuration des autorités par Gantois.

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Art. I. Les différentes autorités séantes à Verdun sont composées ainsi qu'il suit. Tribunal du district: Sébastien Violard, président; juges: Laurent; Gody; Périn; Dauphin-Collignon ; suppléants Liénard, chef de bureau au district; Guérin; Jacquemin; Henry, chef de bureau au district; commissaire national: Catoire. - Justice de paix; rive droite J.-B. Thirion; assesseurs André Lebrun; J.-B. Dieudonné; Louis fils, marchand; Valette, marchand; Dubas-Tristant; François Viard, marchand de bois; Erard, greffier. Rive gauche Jean-Louis de Péronne, juge de paix; assesseurs: Martin Larminach; Guillot, libraire ; Thiery, confiseur; Toussaint Lequy; Nicolas Migeon; Jacques Calmet père; J.-B. Herbin, greffier; Hubert Conscience, greffier de la police correctionnelle. Tribunal de commerce: Houzelle, président; juges: Sauvage l'aîné; Beaugeois; Baudot-Pierson; Barthélemy; Gérard; suppléants: Jeandin-Dufour; Nicolas Jobert; Venner; Marchand; Harang, greffier. Bureau de conciliation: Périn, ci-devant juge de paix; La Pêche le jeune; Mondon l'aîné; Talbot; Périn, tailleur; Patin. — Municipalité; officiers municipaux : Antoine, maire; Brodelet; Payerne; Fossée le jeune; Cauyette fils; Thiéry-Caré; Géminel, notaire; Lescaille, fils aîné; Pilloy; Génin; Sibillon; Gaspard; Gabriel, agent national; Toussaint, substitut. - Conseil général : Evrard, marchand; Houzelle, marchand; Boivin, traiteur; Thiéry l'aîné ; Créhange; Lequy; Jobert, marchand; Arnould; Lespine, officier de santé; Fanard, marchand; Barthélemy, négociant; MichelVidal; Poinsin; Dognon, notaire; Dubas, aubergiste; Humbert, chirurgien; Devivier, notaire; Ribière; Lalouette; DauphinMartin; Beaugeois; Gérard; Nicolas Sainctelette; Jadot; Louis Sainctelette; Caron, cafetier.

Bureau municipal: Antoine, maire; Brodelet; Génin; Géminel; suppléants Fossée; Sibillon. Police municipale: Antoine; Payerne; Brodelet; Lescaille; Génin. - Impositions: Houzelle; Génin; Brodelet; Gaspard; Lescaille. Réquisitions: Pilloy; Payerne; Fanard. - Salubrité: Poinsin,. Barthélemy, rive droite; Lequy, Caron, rive gauche. - Visite et surveillance des hôpitaux : Lespine Dauphin. — Visite et surveillance des prisons: ThiéryCaré. Surveillance des pompes, sapins et seaux destinés aux incendies Michel; Créhange. Logements: Evrard; Jobert; Cauyette; Beaugeois; Thiéry, confiseur; Barthélemy. Subsistances: Boivin; Créhange: Arnould; Evrard; Dubas; Jobert; Génin; Dognon; Ribière. - Commission pour les certificats de civisme Thiéry-Caré; Beaugeois, rive droite; Géminel; Boivin, rive gauche. -Commission pour surveiller les écoles primaires :

néant.

Le conseil général de la commune aux Verdunois.

«... Nous ne doutons pas, qu'animés comme nous contre les monstres qui ont couvert notre cité de deuil, vous ne partagiez avec les bons citoyens toutes les horreurs du régime affreux de Robespierre, dont ils étaient les vils soutiens. Vous frémirez d'indignation, lorsque vous apprendrez qu'ils ont trouvé des protecteurs; mais quels protecteurs ! O justice! ce ne sont pas tes amis; ils connaissent bien peu, citoyens, toute votre horreur pour le crime,... Ils cherchent à multiplier le nombre des malheureux en vous associant à leurs crimes; méfiez-vous, citoyens, mettez-vous en garde contre leurs manœuvres criminelles.... Si quelques citoyens ne connaissant pas les motifs de l'écrit qu'on a offert à leur signature ont signé sans en connaître les conséquences, ils voudront sans doute faire leurs rétractations, ils trouveront dans le sein de leurs magistrats des frères qui n'ont en vue que leur bonheur.... Mais le conseil général animé des mêmes principes de justice et de sévérité que le département, n'oubliera rien pour faire informer contre les mauvais citoyens qui oseraient se liguer avec les scélérats,

et former des complots contre la Convention nationale qui a proclamé le règne de la justice.

Archives communales. Hôtel de ville. Registre des délibérations du conseil général.

Le conseil général de la commune de Verdun à ses concitoyens.

<< Citoyens. Vos magistrats apprennent avec douleur que la nuit dernière, on a brisé les fenêtres de quelques maisons de cette commune; ne préjugeant point les causes de ces excès, ils ont peine à croire qu'ils ont été commis par leurs concitoyens, ils espèrent que, pénétrés comme eux des principes qui sont les bases de la tranquillité publique et, connaissant combien l'on doit respecter les propriétés, ils n'oublieront pas qu'ils sont, ainsi que tous les individus, sous la sauvegarde de la loi. Continuez donc, citoyens, à avoir la même confiance en vos magistrats; reposez-vous sur leur vigilance; ils poursuivront avec la même énergie les fauteurs de l'anarchie et les ennemis de la convention nationale. »

Appel rédigé par Thiéry-Caré et Sibillon. Registre des délibérations (5 messidor an III 23 juin 1795.)

Lettre du maire, Antoine, aux officiers municipaux de Verdun.

<< Soir et matin, depuis huit jours, nous sollicitons au comité de sûreté générale le rapport qui nous a été promis. Fatigués, nous nous sommes présentés chez le président pour connaître les causes du retard; il nous a avoué que le projet de ceux qui étaient disposés en faveur de Pons, dit de Verdun, était que nous ne fussions pas entendus, espérant que, fatigués nous retournerions à Verdun... Ce soir, à neuf heures, nous fùmes admis au comité, Gantois y était; on écrivit au citoyen Pons de s'y rendre à l'instant; il y vint; on nous invite à exposer l'objet de notre mission; nous y fimes entrer l'adresse du département, le représentant Pons fut obligé de boire jusqu'à la lie dans ce calice bien amer. Prenant alors la défense de son cher frère, il accusa de faux les accusations

portées contre lui, assurant que je n'avais convoqué que 12 membres pour la formation du conseil général qui nous avait envoyés ici, accusant Ybert d'être un ex-moine, un suspect, un intrigant, etc. La scène fut des plus chaudes. Malheureusement plus il n'avait aucun reproche légitime à me faire; mais chaque fois qu'il s'y exposa, je le relevais d'une belle manière. On se retire à minuit et demi. Nous ne savons pas encore quelle a été la délibération, mais je ne crois pas qu'elle sera favorable à Pons, car plusieurs membres l'ont mené un peu durement.... Depuis deux jours nous cherchons le représentant Grégoire sans le trouver. Nous avons vu hier le représentant Mollevaux qui paraît entièrement dévoué à la famille Delayant; nous le reverrons aujourd'hui pour le même objet et nous n'oublierons pas le coquin de Mallarmé. »

Archives communales: C. Détenus, suspects. 4 messidor an III (22 juin 1795).

Proclamation adressée, le 16 fructidor (2 septembre), par le conseil général aux Verdunois.

<< La convention nationale vient enfin de nous rendre un droit que ses fiers dominateurs vous avaient enlevé; cette restitution trop tardive peut encore ranimer votre espoir et doit rendre à vos fronts trop longtemps humiliés l'attitude qu'ils n'auraient jamais dû perdre. Le souvenir trop amer des scélératesses inouïes et de l'infàme gouvernement révolutionnaire, doit alimenter dans vos âmes l'horreur de cette usurpation atroce et leur donner cette trempe nerveuse qui représente et paralyse les criminels efforts des factieux, qui pourraient renaître avec l'odieuse prétention de vous asservir aussi inhumainement. Citoyens : le crime veille, il est actif, il est infatigable, trop longtemps vous avez méprisé ses efforts; trop longtemps votre insouciance dans le choix de ceux qui vous représentent a perpétué vos maux et votre honte. Expérimentés par vos malheurs, vous ne laisserez plus un droit aussi précieux au pouvoir des méchants. Le terrible usage qu'ils en ont fait doit vous être bien suffisant. Rappelez-vous les talents et les arts méprisés, la justice outragée, la religion proscrite, toutes les

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