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secrétaire greffier et 18,000 livres aux titulaires des offices de contrôleurs. Il lui restait alors à solder le montant de la charge des deux receveurs dont le prix atteignait le chiffre élevé de 45,750 6 2, et qui devait être intégralement acquitté, par suite de la prolongation du délai accordé à la municipalité, le 7 janvier 1777. D'une délibération en date du 21 décembre 1776, il résulte que les titulaires viennent d'être remboursés, et, à cette date, les seuls fonctionnaires municipaux qui touchaient un traitement étaient le syndic qui recevait 300 livres, le secrétaire greffier 500 livres et le receveur 600 livres. (1)

En résumé, la municipalité restait constituée, en 1789, suivant l'édit de mai 1765, et composée d'un maire, de quatre échevins, de six conseillers de ville, d'un syndic, d'un receveur et d'un secrétaire-greffier. Aucune élection ne se fait qu'en vertu de l'édit de mai, et les procès-verbaux des opérations électorales portent toujours la mention « ainsi qu'il est prescrit par l'édit du mois de mai 1765. » Le lieutenant général du bailliage et siège présidial de Verdun, et le procu-. reur du roi, personnellement convoqués, assistent toujours. au choix des candidats aux fonctions de maire, des échevins et des conseillers de ville, tandis que les notables ne sont élus qu'en présence des maire, échevins et conseillers de l'hôtel commun. (2)

(1) Archives communales: BB. 49, liasse. (Délibération du corps municipal, 21 décembre 1776.)

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(2) Cf. Registres des délibérations du corps municipal. - Le 28 décembre 1787, élection de trois candidats aux fonctions de maire, en remplacement de M. de Watronville, décédé le 25 novembre : J.-B. Gabriel, conseiller du roi, assesseur civil et criminel aux bailliage et siège présidial de Verdun, 15 voix ; Louis Clouet, écuyer, docteur en médecine, ancien maire, 13 voix; JosephFrançois Roton, conseiller du roi aux bailliage et siège présidial, actuellement 1 échevin, 13 voix. - Le choix du roi se fixa sur Gabriel; son brevet, daté du 29 décembre, portait ces mots : « S. M. étant informée que le sieur J.-B. Gabriel, celui des dits trois sujets qui a réuni le plus de suffrages, joint à un zèle éprouvé pour son service tous les talents qui peuvent lui mériter l'estime et la considération publique, Elle l'a choisi et nommé, le choisit et le nomme pour remplir pendant 3 ans la place de maire de ladite ville. » Installé le lundi 21 janvier 1788, Gabriel prêta, entre les mains du lieutenant général aux bailliage et siège présidial, sur les saints Evangiles, un serment solennel. (Hôtel de ville: Registre des délibérations du corps municipal.)

Il s'établit un curieux roulement entre les membres d'un groupe restreint de personnages pour les fonctions de notables, conseillers et échevins. Ce sont les mêmes magistrats qui occupent les mêmes charges, et dont le nom revient presque régulièrement après le laps de temps imposé par les règlements entre deux élections successives, en sorte que l'administration de la cité demeure confiée à une sorte d'oligarchie bourgeoise très fermée.

Les officiers municipaux voient d'autre part leur autorité s'accroître à partir de 1780, lorsqu'un édit donné à Versailles, au mois de décembre de cette année, et enregistré au Parlement, le 12 mars 1781, proclame la réunion au corps municipal de Verdun de l'office de lieutenant de police: «< Tout ce qui concerne la sûreté, netteté, clarté, approvisionnements de notre ville... et autres grands objets de police sera avisé dans les assemblées du corps de ville, et seront les ordonnances intitulées de par nous, MM. les maire, échevins et conseillers de l'hôtel de ville, tenant le siège de la police... donnons et attribuons au maire, s'il est gradué, le titre de lieutenant de police et, si le maire n'est pas gradué, le titre de lieutenant. de police sera conféré au plus ancien officier municipal gradué suivant l'ordre du tableau. » (1)

A côté de ces magistrats, d'ordre supérieur en quelque sorte, et que regarde le soin de gérer les intérêts de la cité, nous trouvons des dignitaires d'ordre inférieur, auxiliaires du corps municipal, et qui portent, eux aussi, les noms de maire, de lieutenant de maire, ou celui de doyen.

Un mémoire, daté de 1746, nous renseigne exactement sur la nature de leurs fonctions (2) : « L'impossibilité où sont les magistrats de veiller par eux-mêmes aux détails des différents quartiers ou faubourgs, a fait établir dans les uns et

(1) Archives communales: BB. 50, liasse. (Edit du roi portant réunion au corps municipal de Verdun de l'office de lieutenant de police.)

(2) Archives communales: BB. 58. - Mémoire pour la ville et communauté de Verdun, contre Jean Simon, habitant du faubourg de Haudainville, qui, ayant obtenu, moyennant une somme de 500 livres, à l'insu de l'hôtel de ville, la charge de maire, voulait s'en prévaloir pour marcher de pair avec les officiers de l'hôtel de ville. » — Liasse.

dans les autres, des officiers subalternes pour recevoir leurs ordres et les y faire exécuter. Ces bas officiers qui, à Paris, se nomment quarteniers, cinquanteniers, dizainiers, sont appelés, à Verdun, maire, lieutenant de maire et doyens des faubourgs ou des quartiers. L'élection s'en fait annuellement à la pluralité des voix des habitants de chaque quartier et faubourg, avec cette différence que les fonctions de inaire et autres officiers de quartier étant bornées à peu de choses, l'élection s'en fait en l'absence de magistrats, mais toujours sous leur autorité, ou bien qu'ils assistent en corps. ou par députés aux élections des maires des faubourgs, y président, reçoivent les suffrages et confirment le choix des personnes élues, lorsqu'ils sont capables de remplir le service, de distribuer le logement aux troupes, et de maintenir l'ordre et la police champêtre..... >>

Ces officiers subalternes sont donc, pour les différents quartiers de la cité, des agents précieux qui reçoivent des ordres de la municipalité, les transmettent et en poursuivent l'exécution; pour les faubourgs, ce sont des fonctionnaires. qui veillent à la police champêtre, qui président à la justice locale, qui maintiennent l'ordre, distribuent les logements aux troupes, et doivent surtout répartir avec équité les charges et impositions sur les gens de leur ressort.

Le faubourg de Haudainville est régi, à ce point de vue, par un règlement élaboré en 1736. Tous les ans, le maire en exercice fait assembler les habitants de Haudainville qui procèdent par voie du scrutin au choix de dix députés. Ces dix députés se rendent, le premier dimanche d'octobre, à l'hôtel de ville de Verdun et là, après avoir prêté le serment de ne nommer que « gens d'honneur, capables et de probité, » élisent un maire, un lieutenant de maire, un greffier, un commissaire de police, un doyen et deux messiers ou bangardes, c'est-à-dire deux gardes champêtres.

Les habitants des faubourgs de Regret, Glorieux, JardinFontaine, Baleycourt et dépendances se réunissent en personne, à l'hôtel de ville, dans le courant de juin, et désignent directement, après avoir prêté le même serment que les

députés de Haudainville, un maire, un lieutenant de maire et un doyen.

Enfin, les habitants du Faubourg Pavé, tous convoqués à l'hôtel de ville, le lendemain de la Trinité, nomment, dans les mêmes formes, un maire, un lieutenant de maire et un doyen.

Ces officiers, quels qu'ils soient, à quelque faubourg ou quartier qu'ils appartiennent, présents ou non, sont mandés immédiatement en la chambre du conseil de l'hôtel de ville, et prêtent le serment « de vivre et mourir en la religion catholique, apostolique et romaine, d'être fidèles et affectionnés au service du roi et de la ville, de remplir chacun à leur égard les dites places avec honneur et probité, de distribuer les charges et impositions des dits faubourgs avec équité, sans acception ni exceptions de personnes. » (1) Quelle est, d'autre part, l'organisation des grands services. publics?

Les maires des quartiers président à la voirie et s'assurent que le bourgeois chargé de l'enlèvement des boues et immondices s'acquitte chaque jour de sa charge; à partir de 1770 en effet, le boueur doit faire disparaître tous les matins, non seulement la boue amassée en tas devant chaque maison, mais encore les tessons, les cendres et les

(1) Archives communales: AA. 9. BB. 59. Election des officiers municipaux des faubourgs. Au mois de décembre 1789, les mairies de la ville de Verdun et de ses faubourgs, au nombre de vingt-deux, étaient ainsi réparties: A. Ville de Verdun. 1° Paroisse de Saint-Victor : les mairies du Puits, d'Ozomont, de la Grande-Rue, 147 feux ; 2° Paroisse de Saint-Pierre-leChéri les mairies dites Sur l'Eau, de la place Marché et de la rue des Bateliers, 106 feux; 3° Paroisse Saint-Amand: mairies de la rue de Rüe, de la Roche, 161 feux; 4° Paroisse Saint-Médard: mairies de Saint-Maurrue, de la Boucherie, 182 feux; 5° Paroisse de la cathédrale: la mairie de Saint-André et celle de Châtel, y compris les deux cloîtres (le cloître de la cathédrale et celui de la collégiale de la Madeleine), 258 feux; 6° Paroisse de Saint-Pierre-l'Angelé : les mairies de Mazel, de la rue Chaussée, de la rue Neuve, 402 feux; 7° Paroisse Saint-Sauveur : les mairies de la Grande-Rue, du Prillon, des Trois-Ponts et de la rue des Minimes, 367 feux; 8° Paroisse Saint-Sauveur : les mairies du Puty, de Gérard-rue et de la Poterne, 257 feux. — B. 1o La mairie de Haudainville, 114 feux; 2o La mairie des faubourgs de Glorieux, Regret, 84 feux; 3° La mairie du Faubourg Pavé, 163 feux. - Au total 22 mairies, 2,074 feux, 10,294 ames.

débris de toutes sortes; il arrose les rues lors des grandes chaleurs, veille à ce que les égouts ne s'engorgent pas; en hiver, il évacue les neiges; les armes de la ville sont peintes sur le collier des chevaux qui trainent les tombereaux; malgré ces soins, le pavage des rues, chaussées de cailloux ronds d'un diamètre de 10 centimètres au plus, se détériore souvent aussi la ville y consacre-t-elle annuellement de 1,000 à 1,500 livres. (1)

La police est placée sous la haute direction de l'officier. municipal gradué en droit qui, depuis l'édit donné à Versailles, en décembre 1780, est investi des fonctions de lieutenant de police; le lieutenant de police a sous ses ordres un commissaire et cinq sergents, dont un premier sergent qui sert d'intermédiaire entre le commissaire et ses collègues ; le premier sergent est le chef de la brigade. Dans les grandes cérémonies, les sergents forment l'escorte des magistrats municipaux en compagnie des messagers. Six messagers servent de courriers à Messieurs de l'hôtel commun et, le cas échéant, prètent main-forte aux sergents dont ils partagent quelques attributions. Le suisse, qui d'ordinaire. précède majestueusement tout cortège, se confond le plus souvent avec le premier sergent de ville; en 1789, le sieur Watrin cumule. les deux offices. La police de la ville est singulièrement facilitée par la coutume, générale à cette époque, de fermer les portes de la ville à partir d'une certaine heure, le soir. Trois portiers veillent aux portes de France, Chaussée et Saint-Victor; un quatrième garde la porte du Pré, le puty Sainte-Croix, et manœuvre les grilles au passage des bateaux sur le bras principal de la Meuse. Depuis les premières années du XVIe siècle, les portiers sont secondés, ou, plus exactement, contrôlés par des fonctionnaires qui encourent une grave responsabilité, les consignes. A partir de 1786, les consignes sont choisis, à raison de un par porte, par le commandant de la province sur une liste de trois candidats présentés par la municipalité. (2)

(1) CC. 198. Registre in-folio, papier; Archives de l'hôtel de ville. (2) BB. 36. Registre in-folio, papier; Archives de l'hôtel de ville. liasse. BB. 61, liasse.

BB. 50,

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