RAPPORTS LES OUVRIERS DE LA FERME. (LE VACHER ET LE BOUVIER). par ERNEST MÉNAULT. Hachette, 1875. Le petit volume de M. E. Ménault s'adresse aux cultivateurs et aux jeunes gens qui veulent avoir des notions générales sur l'agriculture. L'auteur a été frappé des mauvaises conditions hygiéniques, du manque de soins, de l'alimentation mal entendue, et des mauvais traitements qui sont la plaie de nos fermes; il pense que nous n'avons pas assez de bons vachers et de bons bouviers, et il se propose de refaire ou plutôt de faire leur éducation. M. E. Ménault croit que son livre doit trouver sa place dans les fermes-écoles et dans les bibliothèques communales. Nous le pensons aussi. Quant à présent, nous demanderons à la Société de faire à ce petit volume une place dans sa bibliothèque, et d'adresser à l'auteur une lettre de remerciement. P. BEURDELEY. PRINCIPES ÉLÉMENTAIRES DE TENUE DES LIVRES par M. LOUIS FUDEZ. M. Louis Fudez, expert-comptable et industriel, a soumis à la Société pour l'Instruction élémentaire un ouvrage en plusieurs cahiers qu'il intitule : Principes élémentaires de la tenue des livres en cahiers-registres (Méthode synoptique), et dont vous avez bien voulu me confier l'examen. Dans un précédent rapport sur un nouveau Journal-GrandLivre de M. Cornet-Bichat, rapport dont vous m'avez fait l'honneur d'approuver les conclusions, j'ai fait connaître mon opinion personnelle sur cette forme de journal. Les nombreux inconvénients qui en résultent ne me paraissent pas suffisamment compensés par l'avantage qu'on espère en retirer, en concentrant les écritures de commerce dans un nombre restreint de comptes généraux, débités et crédités suivant le cas, sur un seul registre, en regard même des opérations effectuées. Le système de M. Louis Fudez étant basé sur un procédé semblable, je ne saurais que reproduire les raisons que j'ai développées alors. Cependant, au point de vue purement pédagogique, les cahiers-registres de M. Louis Fudez me semblent de voir être accueillis dans les écoles primaires. Il y a fait imprimer dans les marge; une suite d'opérations simples et pratiques; ces opérations y sont analysées une à une et la manière d'en passer écritures sur la partie blanche de chacun des cahiers-registres eux-mêmes y est indiquée avec soin. L'auteur amène ainsi graduellement l'élève à se rendre un compte exact du mécanisme de la tenue des livres, depuis le premier pas dans une affaire jusqu'à l'établissement d'un inventaire, et à constater les résultats qui sont la conséquence de l'entreprise commerciale qu'il a simulée. Cette méthode est accessible aux jeunes intelligences et rend agréable l'étude de la tenue des livres qui passe assez généralement pour être aride et rebutante. Bien que ce préjugé ne soit pas fondé, je pense qu'on doit toujours encourager l'introduction des méthodes attrayantes dans l'enseignement primaire. C'est à ce point de vue seulement que je vous propose de noter favorablement l'ouvrage, d'ailleurs très-consciencieux, de M. Louis Fudez. C. BUTEZ. LES POCHES DE MON ONCLE par Me DE STOLZ. Ce petit volume qui fait partie de la collection de la Bibliothèque rose, n'est pas un ouvrage d'instruction primaire; it n'en offre pas moins un réel intérêt aux personnes qui, comme nous, pensent que les livres destinés à l'amusement de l'enfant doivent être choisis avec autant de soin que ses livres d'étude : ce sont ceux-là en effet qui font souvent l'impression la plus vive et la plus durable. L'ouvrage de Mme Stolz est un de ceux que nous verrions avec plaisir entre les mains des enfants. Le héros de son récit, Anatole, est un bon petit garçon, mais si paresseux que pendant toute l'année il n'a obtenu au college que les dernières places, et pourtant il a déjà quatorze ans. Son cousin qui est aussi son tuteur, ;car l'enfant est orphe lin, vient le chercher après la distribution des prix, et, naturellement, se montre peu satisfait du triste résultat de ses étu des; c'est pourquoi il le condamne à travailler pendant toutes les vacances pour réparer le temps perdu. Voilà donc le pauvre écolier enfermé dans sa petite chambre avec son pupître, ses cahiers et ses livres. Il est d'autant plus triste qu'il vient d'apprendre que son grand-oncle, bon vieillard que tout le monde vénère et chérit, s'est cassé la jambe il y a plusieurs mois, et est incapable de marcher seul. Ce bon vieil oncle, plein de tendresse et d'indulgence, pardonnerait volontiers à Anatole, mais l'inflexible tuteur, qui veut faire de l'enfant ignorant et paresseux un homme utile, maintient rigoureusement la punition. Anotole travaille donc toute la journée, n'ayant d'autre. distraction qu'une promenade hygiénique de deux heures, la conversation de Germaine, sa cousine, charmante enfant de douze ans, aussi studieuse qu'Anatole est paresseux, enfin une ravissante petite souris qu'il retient prisonnière dans son pupître et à laquelle il donne des leçons de manège. Mais le plus grand soulagement à son ennui, c'est une visite quotidienne à son cher oncle. Le bon vieillard est installé dans un large fauteuil qu'il a fait garnir de poches destinées à contenir tous les objets qui lui sont nécessaires pendant la journée; sa robe de chambre est également doublée de poches presque du haut jusqu'au bas. C'est ici que ces poches commencent à jouer un rôle dans l'histoire : elles sont comme une inépuisable mine d'où sortent une foule de renseignements utiles d'anecdotes intéressantes, de conseils pressants et affectueux; enfin elles répètent sans cesse à Anatole que la paresse fera de lui un homme sans énergie, sans volonté, inutile à lui-même et aux autres. Les poches contiennent encore autre chose : ce sont des récompenses, mais futures et mystérieuses. Ainsi chaque fois qu'Anatole obtient de son tuteur une bonne note, l'oncle lui donne en échange un papier contenant ces mots : Bon pour une promenade au clair de la lune. Bon pour une pelile friture à pêcher dans la rivière, etc.; Ces mystères ne seront expliqués que le jour où l'écolier recevra de son tuteur un Optime annonçant qu'il est radicalement guéri de sa honteuse paresse. « Ce sera là ton premier pas, dit le vieil oncle; moi aussi on m'accuse d'être paresseux, on dit que je pourrais arriver à marcher seul si j'essayais plus souvent. Voyons, mon cher enfant, qui de nous deux fera le plus tôt son premier pas. » Et Anatole ainsi excité, soutenu, encouragé par les bons conseils des poches, par les leçons et les avis de son tuteur, et surtout par l'exemple de Germaine, sa petite cousine, étudie avec plus d'ardeur, s'intéresse à ses études, et revoit en six semaines les matières qu'il avait si mal étudiées pendant les dix mois de l'année scolaire. Pendant ce temps, le grand-oncle, aidé de son domestique, s'est exercé souvent et en secret à marcher, et, le jour où Anatole triomphant apporte son Optime, le bon vieillard vient lui-même au-devant de lui, à la grande surprise de sa fille et de son gendre attendris et joyeux. Alors l'inflexible tuteur, qui après tout, est un excellent homme, annonce à Anatole qu'il peut jouir en liberté du reste de ses vacances, et que toute la famille va partir pour la campagne où elle restera quinze jours. Sur cette donnée si simple, Mme de Stolz a su écrire une histoire très-gaie, très-intéressante, et qui certainement charmera les enfants qui la liront. Mais, ce qui vaut mieux encore, ils y trouveront à chaque page d'excellentes leçons de courage, d'énergie, de persévérance; ils y apprendront que le travail élève l'homme, qu'il développe les facultés de son cœur et de son intelligence, tandis que la paresse les engourdit peu à peu et finit souvent par les détruire. Nous n'avons qu'une observation à adresser à Mme Stolz. Pourquoi pense-t-elle qu'un enfant ne peut vaincre ses défauts sans le secours de la grâce? Quel excellent prétexte aura l'enfant pour ne pas essayer de se corriger! Il attendra la grâce, et rejettera sur son défaut les fautes qu'il pourra commettre, ce qui le justifiera parfaitement à ses propres yeux. Ne vaudrait-il pas mieux lui laisser sa responsabilité pleine et entière, l'habituer de bonne heure à ne compter que sur luimême? Pour nous, nous préférerions lui enseigner qu'une volon té ferme et persévérante triomphe de tous les obstacles, et que rien, pas même l'absence de la grâce, ne peut rendre inutile un effort sincère vers le bien. Cette observation faite, nous pensons que ce petit volume, écrit avec des intentions excellentes, ne peut faire sur l'esprit des enfants qu'une bonne et salutaire impression. C'est pourquoi nous prions le Conseil de vouloir bien l'admettre dans la bibliothèque de la Société. LOUISE FRANÇOIS. LA FAMILLE DE LA MEUNIÈRE, OU UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU, par Mile EUDOXIE Dupuis. (Ch. Delagrave). Le sous-titre de ce petit livre indique assez quel en est l'es Mars-Avril 1876. |