qué quels étaient les avantages et les côtés faibles de chacun de ces systèmes que nous ne pouvons examiner dans le détail. Puis M. Grosselin a abordé ce qu'il appelle les moyens intellectuels, ceux qui ne demandent l'emploi d'aucun appareil, ou d'aucun artifice typographique, ce sont les méthodes Jacolot et Laffore. Les alphabets à images constituent une innovation des plus heureuses qui a été appliquée par la méthode phonomimique à la propagation de laquelle MM. Grosselin père et fils se sont dé voués. L'image, dans la méthode phonomimique, devient une sorte de personnification des éléments phonétiques. » Mais dans cette méthode c'est le geste qui joue le plus grand rôle. Le geste qui accompagne le son et la forme sert efficacement la mémoire. « Cette manière visible de traduire les éléments phonétiques donnera la facilité d'une comparaison plus nette entre le langage parlé et l'écriture, les deux choses arrivant au regard ; et cette comparaison servira de point d'appui pour l'étude de l'orthographe en amenant l'enfant à mieux se rendre compte de l'opposition qu'il y a souvent dans le nombre des éléments parlés et celui des éléments écrits. Enfin la phonomimie est la seule méthode qui puisse s'appliquer avec les mêmes avantages aux entendants et aux sourds-muets. >> M. Grosselin en terminant sa conférence n'a voulu prendre parti pour aucun des systèmes qu'il avait exposés. Nous imiteterons sa réserve. C'est au maître qu'il appartient d'étudier les dispositions de ses élèves, la nature de son propre esprit et de choisir en connaissance de cause. La conférence de M. Grosselin doit être publiée prochainement dans le bulletin de l'Union centrale; celle de M. Viollet-le-Duc a déjà paru dans le numéro du 1er novembre 1876. P. BEURDELEY. LES ÉCOLES DE BORDEAUX. Les autorités académiques et administratives de Bordeaux ont fait faire depuis quelques années aux écoles municipales de cette ville des progrès considérables, soit sous le rapport de la bonne direction imprimée à l'enseignement et du recrutement du personnel, soit sous le rapport de l'installation matérielle des locaux. Nous ne voulons signaler aujourd'hui, de cette organisation, qu'un détail qui a son importance. Une idée trop généralement admise fait considérer les petites classes des écoles comme devant être naturellement confiées à ceux qui débutent dans la carrière et on considère comme un avancement de passer de la direction des classes élémentaires à celle des classes supérieures. C'est là une erreur, car les petites classes demandent plus de spontanéité, plus d'initiative encore que les autres, les leçons devant presque toujours être orales et le maître ne pouvant que bien rarement s'y faire suppléer par ; le livre. L'expérience qu'exige ces classes pour être bien faites, outre les connaissances nécessaires partout, devrait au contraire amener à les confier à ceux qui auraient déjà fait leurs preuves. C'est là ce que l'inspecteur d'académie et l'inspecteur primaire de Bordeaux, MM. Liès-Bodard et Chaumeil, ont parfaitement compris, et pour lutter contre ce préjugé, ils ont demandé au conseil municipal et obtenu de lui une allocation spéciale pour augmenter de cent francs le traitement des maîtres et maîtresses chargés de petites classes. La fonction se trouve ainsi relevée, par l'estime même qu'on semble en faire, et alors elle se trouve ambitionnée par ceux qui l'auraient peut-être auparavant dédaignée. Il est à souhaiter que cet exemple soit suivi et que les petites classes soient de plus en plus confiées à des personnes capables par leur valeur pédagogique de poser les bases solides sur lesquelles viendront ensuite s'établir plus aisément les diverses assiettes du grand édifice de l'instruction. E. GROSSELIN. FAITS DIVERS DE L'ENSEIGNEMENT. FRANCE Le Journal le Bien public a publié le 6 novembre 1876 sous la signature de M. G. Lassez (chronique de l'enseignement laïque) un long article sur la Société pour l'Instruction élémentaire. Nous en remercions notre confrère. RETRAITE DES INSTITUTEURS. M. le ministre de l'instruction publique vient d'adresser la lettre suivante à M. Desloye, député de la Haute-Saône : Monsieur le député, J'ai l'honneur de vous faire connaître, en réponse à la lettre que vous avez bien voulu m'adresser, que les instituteurs retraités dont la pension est déjà complétée à 500 francs, recevront comme par le passé le secours auquel ils ont droit ; quant aux maîtres qui, admis à la retraite antérieurement au 1er janvier 1874, ne jouissent que du complément à 360 francs, ils verront leur pension portée à 500 fr., à partir de l'année prochaine, sans défalcation de leurs ressources personnelles, si le budget voté par la Chambre des députés est adopté par le Sénat. Agréez, Monsieur le Député, etc. Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, L'INSTITUTEUR-CHANTRE, Il existe encore des communes en France où l'instituteur-chantre, ne touchant pas de rétribution fixe, fait des quêtes à domicile, où il reçoit, comme un mendiant, de la main à la main, du pain, des œufs, quelques sous. Un arrêté de M. Tenaille-Saligny, préfet du Pas-de-Calais, vient de mettre un terme, dans ce département, à cette coutume humiliante. L'arrêté interdit la quête au pain et aux œufs et il stipule que la rénumération de l'instituteur clerc-laïque ne sera autre qu'un traitement fixe alloué par la fabrique de l'Église, ou, en cas d'insuffisance des revenus de la fabrique, payé sur les fonds communaux, par un vote du conseil municipal. (Journal le Temps). RETRAITE DES INSTITUTEURS. On n'a pas oublié qu'une loi du 19 juillet 1875 a élevé les traitements minima des instituteurs et institutrices publics, à 1,200 fr. pour les instituteurs titulaires de 1re classe; à 1,100 fr. pour les titulaires de 20 classe; à 1,000 fr. pour les titulaires de 30 classe; à 900 fr. pour les titulaires de 4e classe; à 900 fr. pour les institutrices titulaires de 1re classe ; å 800 fr., pour les titulaires de 2 classe; à 700 fr., pour les titulaires de 3 classe; à 800 fr., pour les instituteurs adjoints chargés d'une école de hameau; à 700 fr., pour les instituteurs adjoints attachés à une école principale; à 650 fr. pour les institutrices adjointes chargées d'une école de hameau. et à 600 fr. pour les institutrices adjointes. Mais les ressources du Trésor ne permettant point d'appliquer immédiatement les prescriptions de cette loi, l'Assemblée Nationale avait décidé que les instituteurs et institutrices de tout ordre ne parviendraient que par augmentations successives aux traitements ainsi fixés, dans un délai qui ne devait pas excéder quatre années. Les instituteurs, institutrices titulaires et instituteurs adjoints dont les traitements minima n'étaient que de 500, 600, 700 et 800 fr., devaient recevoir, la première année, une allocation complémentaire "élevant de 100 fr. ces traitements minima. Le traitement minimum des institutrices adjointes devait être porté, la première année, de 450 à 500 fr. Enfin, pour chacune des trois années suivantes, un décret devait déterminer les diverses catégories d'instituteurs et d'institutrices de tout ordre qui devaient obtenir une nouvelle augmentation de traitement, et fixer en outre le chiffre de cette augmentation. Nous sommes heureux d'apprendre que, sur le rapport de l'honorable M. Waddington, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, le Président de la République a décidé que tous les instituteurs titulaires de 40 et 3e classe, les institutrices de 3e classe, les instituteurs adjoints et les institutrices adjointes attachés à une Novembre-Décembre 1876. 35 Ecole principale ou chargés d'une école de hameau qui ne reçoivent pas actuellement le traitement minimum fixé par la loi du 19 juillet 1875, toucheront ce traitement minimum à partir du 1er janvier 1877. Le traitement des instituteurs titulaires de 1re et 20 classe sera porté, à partir de la même époque, au minimum de 1,000 fr. Le traitement des institutrices titulaires de 1re et 20 classe sera porté en même temps au minimum de 700 fr. Il sera pourvu à l'augmentation de dépenses résultant de ces diverses dispositions au moyen d'un quatrième centime communal et d'un quatrième centime départemental, additionnel au principal des quatre contributions directes, lesquels centimes viendront s'ajouter aux ressources énumérées dans les articles 40 de la loi du 15 mars 1850 et 14 de la loi du 10 avril 1867, Les ressources d'origines diverses affectées au service de l'instruction primaire continueront d'ailleurs à être inscrites au budget communal; les traitements seront mandatés par le préfet, acquittés suivant le mode établi en matière de cotisations municipales, et payés mensuellement et par douzièmes, sur le vu d'un état dressé par l'inspecteur d'académie. (Journal des Débats). CONGRÈS DE L'enseignement. Nous apprenons qu'un Congrès de l'enseignement doit se tenir à Paris en septembre prochain. Le comité d'organisation se compose d'instituteurs, d'institutrices et de publicistes. EXAMENS. Voici, pour la ville de Paris, le résultat des examens pour le certificat d'études relatif à l'enseignement primaire, en l'année 1876 : Nombre des garçons qui se sont présentés à l'examen: 2,823; reçus: 1,688. Dans ce nombre, on compte: présentations par les écoles communales, 2,258: admissions, 1,367. Écoles libres : présentations, 565, admissions, 321. Nombre des filles : 2,378 élèves présentées; admises, 1600. Dans ce nombre, les écoles communales ont présenté: 1,566 sujets; les admissions ont été de 1,101. Les écoles libres ont fait 812 présentations, sur lesquelles il y a eu 499 admissions. |