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est plus à charge à une nation, que celui qui s'occupe des mouvements d'un peuple éloigné ?........ Tandis que chez lui il a tant de malheureux à soulager!..... Le cabinet de Pétersbourg se prépare à reprendre l'as cendant..... . . .

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On cherche en vain sur la carte de l'Europe, quelle est la puissance que pourrait encore redouter la France. Voyez le roi d'Espagne....... Ce roi, qui a une marine considérable sans matelots; des voiles sans vaisseaux; des mines, mais point d'argent; des colonies, mais point de manufactures ; des banques et point de crédit.... Tel 'est encore l'état de la Hollande, si grande, lorsqu'en son nom un simple bourgeois commandait à l'Europe, si petite aujourd'hui, qu'elle n'a ni la force de renvoyer les geoliers prussiens et allemands, ni le moyen de les

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payer.....

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Que résulte-t-il de là? Qu'aucune puissance considérable ne pourra nous attaquer....... Mais s'ensuitil que nous ne devions pas faire des préparatifs de guerre? Non; il faut montrer une grande force, pour faire cesser la comédie que jouent les têtes couronnées..... Il faut faire respecter partout et la constitution, et le nom français, et la liberté de nos concitoyens que leurs affaires appellent au-dehors, et la liberté universelle dont vous êtes les dépositaires........ S'il se trouve des princes étrangers qui peuvent et veulent faire la guerre, il faut les prévenir; car l'ennemi qu'on prévient est à moitié vaincu : ou bien ils ne voudront pas et ils ne font la semblant; et alors il faut que guerre, les démasquer, en constatant aux yeux de l'Europe leur impuissance...

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La guerre est actuellement un bienfait national, et la seule calamité qu'il y ait à redouter, c'est de n'avoir pas la guerre, c'est ne pouvoir pas faire cesser les

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maux qui résultent de l'audace des émigrés. vote donc cordialement pour la guerre, et pour les 20 millions de fonds extraordinaires qui ont été demandés par le ministre de la guerre, à condition que l'on s'assurera du bon emploi. »

N. XXII. (Page 108.)

Message des ministres.

M. Delessart (ministre des affaires étrangères) fait lecture d'un office en date, à Vienne, du 21 décembre, par lequel le chancelier de l'Empire instruit l'ambassadeur de France, à Vienne, que le prince électeur de Trèves a rendu compte à l'empereur, de la déclaration que lui a faite le roi des Français, relativement aux rassemblements des émigrés dans ses états; que l'électeur de Trèves a répondu à cette déclaration, qu'il avait suivi les règlements mis en vigueur dans les Pays-Bas autrichiens; que l'électeur de Trèves, redoutant la réalisation des inquiétudes que lui donnait cette déclaration, avait réclamé l'assistance de l'empereur; que l'empereur, convaincu des intentions modérées de sa majesté très-chrétienne, mais n'étant point rassuré par son expérience journalière, sur l'adoption générale de ses intentions modérées, et craignant que, malgré les principes du roi, il ne soit commis des voies de fait contre l'électeur de Trèves, a cru devoir enjoindre au maréchal Bender de lui porter les secours les plus efficaces; que l'empereur était trop sincèrement attaché à sa majesté très-chrétienne, pour ne pas desirer que ces mesures. fussent inutiles, par le maintien de la tranquillité publique, et la continuation de la bonne intelligence entra les couronnes.

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M. Duport (ministre de la justice) lit une lettre du roi elle est conçue en ces termes :

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Paris, 31 décembre. « J'ai chargé le ministre des affaires étrangères, messieurs, de vous communiquer l'office que l'empereur a fait remettre à l'ambassadeur de France à Vienne. Cet office, je dois le dire,, m'a • causé le plus grand étonnement. J'avais droit de « compter sur les sentiments de l'empereur, et sur son desir de conserver avec la France la bonne intelligence et tous les rapports qui doivent régner entre « deux alliés. Je ne peux pas croire encore que ses dispositions soient changées : j'aime à me persuader qu'il « a été trompé sur la vérité des faits; qu'il a cru que « l'électeur de Trèves avait satisfait aux devoirs de la justice et du bon voisinage, et que néamoins le prince avait à craindre que ses états ne fussent exposés à des violences et à des incursions particulières.

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"Dans la réponse que je fais à l'empereur, je lui répète que je n'ai rien demandé que de juste à l'électeur de Trèves; rien dont l'empereur n'ait lui-même donné l'exemple. Je lui rappelle le soin que la nation française a pris de prévenir sur le champ les rassemblements des Brabançons, qui paraissaient vouloir se former dans le voisinage des Pays-Bas autrichiens enfin, je lui renouvelle le vœu de la "France pour la conservation de la paix; mais en même temps, je lui déclare que si, à l'époque que j'ai fixée, « l'électeur de Treves n'a pas effectivement et réellement dissipé les rassemblements qui existent dans «ses états, rien ne m'empêchera de proposer à l'assemblée nationale, comme je l'ai annoncé, d'employer la force des armes pour l'y contraindre,

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. Si cette déclaration ne produit pas l'effet que je dois

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espérer si la destinée de la France est d'avoir à ; combattre contre ses enfants et ses alliés, je ferai « connaître à l'Europe la justice de notre cause; le peuple français la soutiendra par son courage, et la « nation verra que je n'ai point d'autres intérêts que « les siens, et que je regarderai toujours le maintien de sa dignité et de sa sureté, comme le plus essentiel de mes devoirs.

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Post-scriptum d'une lettre écrite par l'électeur palatin, à M. Hermant, son envoyé,

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«En signant ma lettre, je reçois celle où vous m'an"noncez qu'on me regarde comme complice des projets qui se trament pour opérer une contre-révolution en France. J'ai lieu de croire que le roi et le ministre des affaires étrangères sont mieux instruits. Vous pouvez assurer qu'aucun émigrant n'a habité dans «mes états, et qu'ils n'y ont fait qu'un séjour passager. « Tout cela n'a été inventé que pour induire en erreur a l'assemblée nationale et le peuple. »

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Lettre remise par le ministre de Trèves, au chargé des affaires de France.

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Son altesse électorale consentira toujours que les émigrés français qui habitent actuellement dans ses états, y continuent à jouir de la protection publique, « tant qu'ils ne feront rien contre les règles du bon voisinage. Il n'a pas été question de leur enjoindre de quitter le pays dans les vingt-quatre heures. Les feuilles publiques ont avancé, à cet égard, des faits de toute fausseté; et le bruit répandu que son altesse électorale se préparait à leur donner des secours est. de même aloi. ›

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N.° XXIII. (Page 116.)

Fragment d'un manuscrit.

Les hommes seront-ils éternellement dupes des mots! Il y a tel écrivain qui a très-bien connu les faits, les passions, les intrigues de la révolution française, et qui cependant paraît croire, dans tout le cours de son ouvrage, que la république n'a été établie en France que depuis le 10 août 1792. Cette erreur ne peut avoir pour cause qu'une pure logomachie. Il est bien vrai que ce n'est que depuis la révolution du 10 août, que le gouvernement français a pris le nom de république; mais si, par le mot, on entend une démocratie, une constitution populaire, la république française date de l'année 1789; et quoiqu'elle eût une présidence héréditaire, elle était, à d'autres égards, plus démocratique, plus populaire que la constitution actuelle. La constitution décrétée par la première asseinblée, n'était pas plus monarchique, quoiqué portant ce nom de monarchie, que le gouvernement de Rome, sous Tibère, n'était républicain, quoiqu'il portât le nom de république. La première constitution, malgré l'hérédité très-défectueuse de la présidence, et le nom de royauté, ressemblait aussi peu à ce que, dans le monde, on entend par le nom de monarchie, que ce que l'on doit entendre par le nom de république, ne ressemble au régime de Robespierre. Il y avait dans cette constitution un magistrat, un fonctionnaire public, appelé roi ; mais que fait le nom à la chose? Si les petits cantons suisses s'avisaient, chacun, d'appeler roi, son premier magistrat, serait-on en droit de conclure que les gouvernements d'Uri et d'Underwald sont

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