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1792.

commandant Wimpfen contribua beaucoup, par V. Ep. sa résistance, à rendre la retraite des Prussiens nécessaire. Le siége de cette place occupait une partie de leurs troupes ; et la garnison, si le siége était levé, pouvait gêner toutes leurs communications et empêcher la marche de leurs convois. Wimpfen avait pris le système d'une défense active, faisant journellement des sorties, son but était d'empêcher les travaux des assiégeants. Le 6 septembre, il les battit complétement; le 8, il fit une sortie générale; toute sa cavalerie se dirigea vers Sar-Louis; l'ennemi abandonna cette communication qui se trouva ainsi rétablie ; le 11, la garnison eut un nouvel avantage. Il entra,

Il entra, peu de jours après, dans Thionville, un renfort de volontaires nationaux et de quelque cavalerie. On s'attendait alors qu'un corps de 5 à 6000 hommes que l'ennemi avait sous Landau, devait se venir joindre aux assiégeants. Cependant, dès le 14, le feu de la place, avait éteint une partie de leurs batteries, et les avait forcés d'abandonner leurs travaux près de Gassion; et le 17, l'ennemi parut abandonner son entreprise. Le siége ne fut cependant pas levé, mais les canons furent retirés des batteries; l'ennemi, loin d'attaquer, se retranchait sur la défensive. Ses camps à Richemont, à Guentrange, à Hétange, ne formaient pas plus de 10,000 hommes, et diminuaient tous les

V. Ep. jours par le départ des troupes qui allaient 1792. joindre l'armée de Brunswick. Ces mouvements étaient une suite de la journée de Valmy, et préparaient la retraite déja méditée.

Le 30 septembre, l'armée prussienne leva son camp de la Lune, et commença sa retraite. En étudiant un peu attentivement les mouvements militaires de cette époque, on y trouve l'explication des faits convenus, et la clef des événements. L'armée prussienne se retira dans le plus bel ordre, et ne fit ce premier jour qu'une lieue. Le camp qu'elle quittait, fut aussitôt occupé, mais on ne put le tenir à cause des cadavres et des traces de l'épidémie qui l'infestaient.

L'armée de Kellermann, sur l'ordre de Dumourier, s'était portée à Suipe. Cette position, à égale distance de Rheims et de Châlons, communiquait avec les renforts qui s'étaient assemblés dans ces deux villes, et pouvait les appeler à soi au besoin. Placé trois lieues en avant, et sur la gauche des alliés, elle gênait leur retraite; en se portant en avant par une marche à Fontaine, ils étaient prévenus au passage de l'Aisne, et à Autri. Ce poste de Fontaine fut occupé par l'avant-garde aux ordres de Valence. Kellermann, qui se disposait à s'y porter avec son armée, reçut des commissaires l'ordre de ne point sortir de son camp; et ensuite de rappe

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ler à lui l'avant-garde de Valence; et malgré cet V. Ep. ordre qu'il ne pouvait comprendre, s'étant mis 1792. en marche, il reçut un second ordre des commissaires pour retourner sur ses pas reprendre son camp de Suipe, et y rester jusqu'à un nouvel ordre, qu'il ne reçut que deux jours après. Pendant cet intervalle, l'armée prussienne dépassa Autri, et mit l'Aisne entre l'armée française et soi. Ce mouvement seul explique le traité secret, dont un article était que les Prussiens ne seraient point inquiétés dans leur retraite, que, de leur côté, ils s'étaient engagés d'effectuer. Aussitôt qu'ils eurent gagné les défilés de Grand-Pré, Kellermann reçut ordre de marcher. Les Prussiens avaient alors, sur lui, deux journées, à peu près, quinze lieues d'avance. Un mouvement rétrograde dont l'intention était aussi marquée, n'eût pas été osé, si des ordres supérieurs n'en eussent commandé l'exécution.

sage

les

Des ordres avaient aussi été expédiés pour autres corps détachés de l'armée. Le général d'Harville reçut ordre de se diriger sur le pasdu Chêne-le-Populeux, par lequel devait se retirer le corps des émigrés; il atteignit encore leur arrière-garde. Les princes, frères de Louis XVI, étaient avec ce corps: et l'on sut que deux jours avant, ils avaient été appelés par Frédéric-Guillaume, et étaient revenus avec toutes

V. Ep.

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les marques d'une affliction profonde. Ils avaient essuyé de vifs reproches du monarque prussien, à cause des fausses, espérances qui avaient servi de base au plan de cette campagne.

Le général Chazot fut envoyé à Sedan avec quatre bataillons et de la cavalerie pour se joindre à la garnison, et fermer aux Prussiens le passage de Carignan, et empêcher leur retraite sur Longwi; et le général Dubouquet amena sa division de Frene à Virgini. Toute la rive gauche de l'Aisne etait ainsi occupée par des corps détachés; mais chacun trop faible pour s'opposer à la marche d'une grande armée. Tous les passages étaient occupés, mais aucun n'était fermé. A la rive droite de l'Aisne, Beurnonville, avec une forte avant-garde, dut suivre les colonnes en retraite; et Stengel eut ordre, avec toute la cavalerie légère, de serrer de près leur arrière-garde et de ne pas la perdre de

vue.

La retraite de l'ennemi était ainsi doublement assurée; il était sûr de la faire, et l'on était assuré qu'il la ferait. C'est ce double but qu'avaient dû atteindre les conférences et le plan de conciliation.

Dumourier s'en assura encore, en ne laissant à Kellermann que les forces nécessaires pour remplir ces deux objets, et emmena le reste des troupes dans la Belgique, dont la conquête

était son plar de prédilection, et dès longtemps v. Ep.

médité.

Les trois corps commandés par Beurnonville, Stengel et Valence, formaient 25,000 hommes de bonnes troupes; les autres corps détachés formaient à peu près pareil nombre. Celui de Dillon dut descendre de son camp des Islettes, marcher sur Clermont en Argonne, et suivre la retraite des Hessois. Després-Crassier, avec sa division d'infanterie légère, dut se tenir à hauteur du flane gauche des Prussiens, ainsi que Valence, avec les carabiniers et ses bataillons. d'élite. Telles furent les premières dispositions, par lesquelles le chemin resta ouvert à l'ennemi pour sa retraite; mais tellement entouré de troupes qu'il ne pût s'en écarter.

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La première place forte occupée par l'ennemi était Verdun. Là devaient se prononcer ses déterminations, soit pour effectuer sa retraite, soit pour prendre des quartiers d'hiver en France, projet que l'on pouvait encore lui supposer. Les différents corps qui avaient suivi les Prussiens à travers la forêt d'Argonne, s'étaient réunis à l'armée de Kellermann, à Domballe. Dillon, commandant l'avant-garde, forte de 16,000 hommes, était campé, trois lieues en avant, à Sivry-la-Perche, à une lieue 5 et 6 du camp ennemi. Ce fut là que le général Labarolière, après avoir, par une manœuvre

octobre.

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