Deux ans au Mexique

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C. Darveau, 1880 - Mexico - 222 pages
 

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Page 216 - Où sont-ils, les marins sombres dans les nuits noires? O flots, que vous savez de lugubres histoires! Flots profonds redoutés des mères à genoux! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
Page 132 - ... semblaient tomber encore, rouler toujours, et présentaient l'image d'une ruine en action, d'une chute incessante, d'un chaos de pierres, d'une avalanche intarissable de rochers: — rochers de couleur funèbre , gris , noirs , marbrés de feu et de blanc , opaques ; vagues pétrifiées d'un fleuve de granit; pas une goutte d'eau dans les profonds interstices de ce lit calciné par...
Page 133 - ... le jeu des ombres ou de la lumière sur leurs flancs ou sur leur surface, semblaient prêter le mouvement et la fluidité. Si le Dante eût voulu peindre dans un des cercles de son enfer, l'enfer des pierres, l'enfer de l'aridité, de la ruine, de la chute des choses, de la dégradation des mondes, de la caducité des âges, voilà la scène qu'il aurait dû simplement copier.
Page 170 - sur la terre tout ce qui fut bon , vertueux , sensible ! « Homme, tu n'es qu'un songe rapide , un rêve dou«loureux; tu n'existes que par le malheur; tu n'es « quelque chose que par la tristesse de ton âme et « l'éternelle mélancolie de ta pensée ! » Ces réflexions m'occupèrent toute la nuit.
Page 218 - S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur! Eh quoi! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace? Quoi! passés pour jamais? quoi! tout entiers perdus? Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus? Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez? Parlez: nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez?
Page 102 - ... nommé Xelhua (prononcez Chelhuha), qui était architecte , éleva près de Cholula , en mémoire de la montagne de Tlaloc, qui avait servi d'asile à lui et à ses frères, une colonne artificielle de forme pyramidale. Les dieux , voyant avec jalousie cet édifice dont la cime devait toucher les nuages, irrités de l'audace de Xelhua, lancèrent des feux célestes contre la pyramide; d'où il arriva que beaucoup de constructeurs périrent, et que l'œuvre ne put être achevée.
Page 211 - ... dans les profondeurs de la forêt, les oiseaux sous le feuillage des arbres ou dans les crevasses des rochers ; mais si, durant ce calme apparent de la nature, on prête l'oreille à des sons presque imperceptibles, on saisit à la surface du sol et dans les couches inférieures de l'air un bruissement confus produit par le murmure et le bourdonnement des insectes. Tout annonce un monde de forces organiques en mouvement. Dans chaque broussaille, dans l'écorce fendue des arbres, dans la terre...
Page 133 - Dante eût voulu pein« dre dans un des cercles de son enfer, « l'enfer des pierres , l'enfer de l'aridité, « de la ruine, de la chute des choses, « de la dégradation des mondes , de la « caducité des âges, voilà la scène qu'il « aurait dû simplement copier. C'est « un fleuve des dernières heures du « monde quand le feu aura tout con...
Page 34 - Entraînement funeste et d'autant plus perfide, Que j'eus de tous les temps la sainte horreur du vide, Et qu'après le combat je rêve à tous mes morts...
Page 93 - Quand on a vu, seize -ans, de cet autre soi-même Croître la grâce aimable et la douce raison, Lorsqu'on a reconnu que cet enfant qu'on aime Fait le jour dans notre âme et dans notre maiso-n; Que c'est la seule joie ici-bas qui persiste De tout ce qu'on rêva, Considérez que c'est une chose bien triste De le voir qui s'en va!

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