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bouillir légérement, jufqu'à ce que l'humidité foit évaporée, remuant toujours avec une fpatule de bois. Pour lors il faut retirer la terrine du feu, & ajouter aux ingrédiens ci-dessus, une once d'antimoine réduite en poudre fine. & que l'on remuera jufqu'à ce que la matiere foit refroidie. On en fait des emplâtres de l'épaiffeur d'un écu, fur de la peau, & de maniere que le topique embraffe toute la tumeur. On donne quelques coups de cifeau fur les bords pour qu'en ne chevauchant pas les uns fur les autres, ils s'appliquent plus exactement fur la loupe, & que le topique en prenne la forme qui eft affez ordinairement ronde. Il faut avoir foin de rafer la partie, fi elle a befoin de l'être : on maintient alors l'emplâtre ainfi appliqué, par le moyen d'un bandage convenable. Chaque jour on doit broyer un peu la tumeur avec la main fans lever l'appareil. S'il vient à fe chiffonner on le leve, on préfente l'emplâtre au feu, & on le pêtrit avec le pouce pour l'unir & le rendre égal. Je ne le fais renouveller que tous les 15 jours, dit M. R., & l'on en continue l'application jufqu'à ce que la loupe foit entierement diffipée; ce qui demande plus ou moins de tems, fuivant le volume de la tumeur. Celles qui ayant leur fiege fur des parties folides, comme au genou, font plus fufceptibles de compreffion, le fondent auffi plus vite: on ne peut pas néanmoins déterminer une époque fixe pour leur entiere réfolution. J'ai fait difparoitre par cette méthode fimple, ajoute-t-il, des loupes aqueufes, des méliceris, des ganglions, des goîtres & autres tumeurs lymphatiques, qui avoient réfifté à différens remedes externes. I.'ufage de celui que je propose, produit, après quelques jours d'application, une quantité affez confidérable de boutons, & comme de petites puftules, avec

une légere inflammation, qui s'étend quelque fois jufqu'à la circonférence de la tumeur, & même au-delà. Lorfque ces accidens font difficiles à fupporter, il faut lever l'empâtre, & appliquer fur la partie des feuilles de poirée, jufqu'à ce que l'éruption & la phlogofe fcient diffipées; enfuite on réapplique l'emplâtre, & Pon continue, comme il a été dit, jufqu'à parfaite guérifon. De toutes les loupes que j'ai trai tées & guéries, affure-t-il enfin, aucune n'a eu de récidive.

· Nous avons déjà fait connoitre plufieurs remedes contre le ténia ou ver folitaire, entr'autres, celui que Mme. Nouffer a pratiqué pendant 20 ans, à Morat, avec beaucoup de fuccès: en voici un nouveau, que l'on doit à M. Lagene. Prenez racines de petite valériane fauvage, pulvérifee récemment, une dragme; coquilles d'œufs calcinées & porphyrifées, 20 grains; déiayez dans un plein verre de vin blanc, & faites pren dre le matin à jeun, après avoir donné la veille un lavement avec une décoction de figues. Le malade reftera au lit, couvert : ordinairement il fue un peu; on ne lui donnera ni boiffon ni alimens pendant 3 heures; enfuite on lui fervira un potage, & il obfervera un bon régime pendant le cours du traitement. On réitérera cette potion pendant 3 matins confécutifs. Le 4me. jour, on purgera le malade de la maniere fuivante. Prenez mercure doux, dix grains; diagrede foufrée, 12 grains; coquilles d'oeufs calcinées & porphyrifées, 20 grains; mêlez en triturant, & avec fuffifante quantité de fyrop de fleurs de pêcher, faites un bol à prendre le matin à jeun. Deux heures après, le malade avalera un verre de la tifane dont voici la recette : prenez fenné mondé, demi-once; verfez deffus deux livres d'eau chaude; ajoutez 8 grains de

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fel fixe de tartre; laiffez infufer fur les cendres chaudes pendant la nuit; le matin, coulez avec expreffion. Une heure après que le malade aura pris le premier verre de cette tifane on lui donnera un bouillon; enfuite on continuera ou discontinuera la tifane, felon que le purgatif agira plus ou moins & l'on conduira le malade ainfi qu'il eft d'ufage dans les jours de purgation. Le foir, on donnera le lavement déJa preferit. A l'égard des perfonnes robuftes & de celles chez qui une langue chargée & autres fignes indiquent des amas dans l'eftomac, M. L. débute par faire vomir avec le tartre ftibié en lavage, donné à verrées. Il réitere ordinairement la potion vermifuge pendant 3 jours, & le purgatif après; quelquefois même, il faut revenir au remede pour la 3e. fois. Les dofes prefcrites ci-deffus font pour un adulte : on doit les varier felon l'état & l'âge du malade.

Un médecin de la Grande-Bretagne, difent. les auteurs du Journal anglois, a découvert que le café a la vertu de calmer les paroyxfmes de l'afthme: il doit être nouvellement brûlé, & moulu feulement à l'inftant qu'on veut le faire infufer; la dofe eft d'une once par taffe; on la répete de demi-heure en demi-heure, & il faut avoir attention de boire ce café fans lait & fans fucre. Le docteur Mufgrave, dans fon traité De arthritide anomala, recommande, ajoute-t-on, ce remede, qui a été éprouvé avec fuccès.

On vient d'annoncer dans divers papiers pu blics la méthode fuivante pour faire une colle transparente fans la moindre nuance de couleur. Prenez la peau d'une tête de veau; faites-la nettoyer de les poils chez un tanneur ; lavez-la jufqu'à ce que l'eau en forte parfaitement claire ; après que cette peau y aura trempé une nuit, découpez-la en filamens minces; rempliffez-en

un pot de terre neuf verniffé, & pourvu d'un couvercle de bois; verfez-y de l'eau, feulement autant qu'il en faut pour couvrir les découpures; faites à votre pot, avec du fil d'archal, une efpece d'anfe de coquemar. Sufpendez-le par cette anfe dans un chaudron d'eau froide laquelle atteigne jufqu'au bord du pot. Faites bouillir l'eau du chaudron, & ayez foin de remettre de l'eau bouillante à mefure que celle du chaudron diminue; entretenez cette ébullition pendant deux heures. Après ce tems, effayez avec les doigts fi votre colle file. Si on peut la tirer cn fils trèsminces, elle eft bonne; il faut alors la paffer dans un linge propre & la couvrir dans un vafe de verre bien couvert. Avec cette colle on peut imiter les fayances, les porcelaines, &c. Pour cet effet, on fera préparer des morceaux de glace tels qu'il convient; & après avoir choi fi des figures enluminées proprement découpées, on étendra de la colle fur la glace, & on y appliquera les figures. On laiffe fécher au feu; enfuite on fait un mêlange de crayon ou de telle autre couleur, que l'on délaie avec cette colle pour en enduire les figures & la glace. Cette colle eft encore d'une très-grande utilité pour raccommoder les porcelaines, les verres,&c., pour verniffer les eftampes.

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On a établi à Paris, rue St. Pierre au Pontaux-Choux, une manufacture de toiles peintes à l'huile, propres à tapiffer, qui joignent à la folidité l'avantage jufqu'à-préfent inconnu de n'avoir aucune couture, quelque grands que foient les emplacemens. On y imite (ajoute l'auteur de la Gazette d'Agriculture, d'où nous tirons cet article) les peintures & les étoffes du Japon de la Chine, des Indes, de Perse & de France; on y forme des paysages, des édifices, & généalement tout ce que la peinture peut embrafier.

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On fabrique auffi dans la même manufacture des façons de coutil pour couvrir des pavillons & des terraffes; le tout à des prix affez modiques, relativement au mérite de l'exécution. Rien, furtout à la campagne, ne fçauroit remplacer l'agrément & la folidité de ces toiles. On peut en décorer les fallons les plus riches; elles bravent l'humidité; une éponge & de l'eau fuffifent pour les nettoyer, & leur rendre toute leur fraîcheur; le tranfport s'en fait aisément, fans rifque de les endommager. Les entrepreneurs de cette manufacture fe chargeront de commandes, quelque confidérables qu'elles foient; il faut feulement avoir l'attention d'envoyer les mesures exactement prifes par pieds & pouces, des endroits qu'on veut faire tapiffer.

Livres nouveaux qui ont paru en France depuis le dernier trimestre.

Obfervations fur les pertes de fang des femmes en cou che, & fur le moyen de les guérir. Par M. le Roux, maître en chir. à Dijon, & chir. de l'hôpital gén. de la même ville. A Dijon, chez Frantin, & à Paris, chez Didot le jeune. 1776.

Lettre fur les drames-opéra. A-Paris, chez Lacombe. 1776.

Principes du droit civil romain. Par M. Olivier, dost. ès droits. 2 volumes, petit in-8°. A Paris, chez Mérigot, l'aîné. 1776.

Hiftoire des révolutions de Corfe, depuis fes premiers habitans connus jufqu'à nos jours. Par M. l'abbé de Germanes. Tome 3e. A Paris, chez Demonville. 1776.

Recherches far les maladies épizootiques, fur la maniere de les traiter & d'en préferver les beftiaux, tirées des mémoires de l'académie royale de: fciences de Stockholm, & traduites du fuédois en françois, par M. de Baer, aumônier du roi de Suede, affocié ordinaire de l'académie des fciences de Stockholm, & correfpondant de celle de Paris. -12. A Paris, chez Lacombe. 1776.

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