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permis de vous le confeiller,

de vous Y exhorter même; mais je déshonorerois cette fainte religion, fi je voulois employer la force ou la crainte e pour faire des hypocrites.

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Le décret impérial que l'on a dit avoir été porté à la dictature de la diete de l'empire (Sept. iere. Quinz., pag. 25), étoit conçu en ces ter

1mes:

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L'empereur, pour remplir les engagemens de fa capitulation, & n'ayant en vue que le bonheur des états & fujets de l'empire, fe propofa peu après fon avéne ment au trône de réalifer, malgré tous les défagrémens qu'il pouvoit prévoir, le projet, toujours formé & jamais mis en exécution depuis deux fiecles, d'établir une dé putation pour la vifitation de la chambre de Wetzlar, & la révifion des procès. S. M. I. devoit le promettre de tous les électeurs, princes & états de l'empire un zele auffi pur & auffi adif que le fien. C'eft dans cette conhance que ce monarque a non-feulement, pendant le cours de neuf années, mais encore en dernier lieu, par fon décret du rer. Mars, fait les infances les plus preffantes pour qu'on eût à terminer au plutôt les délibératrons prolongées déjà bien au delà du terme preferit par les loix. Par un décret antérieur du 15 Décembre dernier il avoit bien voulu fe départir de plufieurs confidérations auffi fondées qu'intéreffantes fur les moyens propofés par les états de l'empire, pour donner plus de perfection au plan adopté par la chambre pour l'adminiftration de la juftice.

Après tant de condefcendance, S. M. avoit tout lieu de s'attendre à un retour parfait de la part de tous les états, & non au renversement de fes vues paternelles, en rendant inutiles des dépenfes confidérables, au fujet defquelles plufieurs états de l'empire lui avoient déjà adreffé des plaintes. C'eft cependant ce qu'on a entrepris le 8 Mai dernier, par la rupture inattendue de la députation à la dite chambre; & quoique les circonftances de cette entreprife foient déjà connues du public, l'empereur juge pourtant à propos d'en faire le détail aux yeux de tout l'empire, en lui communiquant le rapport de fes commilaires d'après le protocole du 8 Mai."

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-- Une telle entreprise ne pourra que furprendre, pour peu qu'on examine de fang froid, & fans prévention, la violence avec laquelle on s'y eft pris, & les motifs qu'on ne pourra jamais déguifer; car dès qu'une pareille députation ne peut être établie que par le chef de l'empire, de concert avec les électeurs, princes & états, il n'a pu être permis à quelques délégués d'empiéter fur les droits du chef, fans égard même pour le corps de l'empire, & & s'arroger arbitrairement l'autorité de rompre & ditsoudre une députation auffi folidement établie, furtout par des procédés auffi irréguliers que ceux que fe font permis quelques délégués dans leurs propos & démarches; car, quoiqu'ils alleguent pour leur juftification, que les comte de Weftphalie & de Franconie n'ont pas été fubftitués dans la 4e, claffe de la vifitation aux comtes de la confeflion d'Augsbourg; cependant un tel prétexte répugne non-feulement à l'équité, mais encore aux principes eta. blis par ceux même de la dite confeffion, parce que, tandis que le différend furvenu, entre les comtes ca. tholiques & ceux de la confeffion d'Augsbourg n'eft pas encore terminé, ni par voie de juftice, ni par compofition amiable, l'électeur de Mayence, en fa qualité d'archi-chancelier de l'empire, auroit franchi les bornes de fa charge, fi, par une convocation prématurée, il avoit anticipé la définition légale de ce différend, & il auroit ainfi dérogé aux droits de l'une ou de l'autre partie, D'ailleurs, le terme prefcrit par les loix pour faire relever une claffe par l'autre étant proche, il n'y avoit d'autre moyen que de s'en tenir ultérieurement à un provifoire qui n'étoit nullement préjudiciable à aucune des parties, & le même qui fut généralement reconnu comme jufte & convenable, lorfqu'il fut queftion de relever la 3e. claffe, & qui fut fuivi fans contradiction tout le tems que cette claffe refta affemblée.

S. M. I., par une fuite de fa prévoyance paternelle, avant même la convocation de la 4e. claffe, avoit prévenu non-feulement plufieurs membres du corps germanique, mais encore la diete de l'empire de la néceffité inévitable de continuer un tel provifoire; & contre tout ce qu'elle avoit droit d'attendre, quelques-uns des états de la confeffion d'Augsbourg, non contens de fe refufer à cette continuation, de leur autorité privée, & fans propofer aucun autre expédient qui fût moins préjudic.a ble à un tiers, ont fait entr'eux un prétendu conclufum particulier, & l'ont rendu public par l'impreffion; contre la teneur des points échangés entre la cour impériale &

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celle de Berlin; & pour juftifier leur entreprife, ils y ont fauffement fuppofé qu'on étoit convenu de convoquer à la 4e. & 5e. claffe les colleges de Weftphalie & de Franconie à la place des comtes de la confeffion d'Augsbourg, fans écouter ces derniers, & qu'on les auroit ainfi dépouillés de leurs droits tant au poffeffoire qu'au pétitoire.

Un tel conclufum qui n'eft émané que d'une partie des députés, ne peut juftifier la rupture de la vifitation de la chambre, d'autant même qu'en n'envifageant pas cet objet comme une querelle entre particuliers, mais comme une affaire de religion, les loix de l'empire, & nom\ mément le traité de Weftphalie ne permettroient cependant jamais à aucune des religions établies dans l'empire de décider de fon autorité privée fur un pareil objet, & moins encore de pouvoir y foumettre ceux de l'autre parti. Toutes les conftitutions folemnelles prefcrivent au contraire en termes exprès les voies d'une conciliation à l'amiable, à laquelle pourtant on n'a pas eu recours, comme on l'auroit dû.

Comme d'ailleurs dans le dernier protocole de la députation, on a prétendu faire un crime à un' des fubdélégués à la 2e. claffe de ne s'être pas alors rangé du côté de ceux de la confeffion d'Augsbourg qui avoient la majorité des fuffrages, S. M. I. ne fçauroit combiner une pareille prétention & une telle contrainte, incompatible autant avec la liberté de voter qui compete à chacun des états, fans diftinction de religion, qu'en général avec la conftitution fondamentale de l'empire. Ainfi S. M. I. veut remettre cette difcuffion à la confidération ultérieure du corps germanique, pour fçavoir comment il conviendra d'envifager cette entreprife, & quelles mefures il y auroit à prendre, attendu que fi l'une des deux religions pouvoit jamais contraindre les co-états de fa partie à fe foumettre contre le témoignage, de leurs confciences, à la pluralité des fuffrages, l'autre s'attribueroit la même autorité. En pardonnant une telle violence, c'en feroit fait non-feulement de la liberté des fuffrages qui compete à chaque membre de l'empire, mais encore des délibérations de la diete, qui ne pourroient plus avoir lieu fur le pied établi par les loix, & conféquemment on ne reconnoîtroit plus le vrai fystêmẹ germanique.

L'empereur ayant ainfi pour lui la fatisfaction d'avoir rempli tous les devoirs de chef fuprême de l'empire, il a lieu de croire qu'à la vue des circonstances défolan

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tes qui ont accompagné la rupture de la chambre de Wez. lar, tous les électeurs, princes & états de l'empire, fans diftinction de religion, animés d'un zele égal pour Ja patrie, & jaloux d'y maintenir la juftice, prendront tous les moyens poffibles pour mettre à l'abri de défer. dres auffi funeftes à la conftitution fondamentale de l'empire, ébranlée par de telles entreprises.

Les lettres-patentes de l'empereur, annoncées dans la 2e. quinz. de Juillet, font conçues e

ces termes.

Nous, Jofeph II, par la grace de Dieu, empereur des Romains, &c. &c., fçavoir faifons que comme il nous a été représenté de la part des élec teurs, princes & états dans une affemblée générale de la diete de l'empire,par un avis du 29 Janvier dernier, que les trois colleges du corps germanique étoient volontairement difpofés, en particu lier pour le bien du commerce & le bon ordre dans les pays où regnoit la diverfité de religion, mai fous réferve expreffe de maintenir les droits feigneuriaux refpedifs, tant eccléfiaftiques que temporels, à introduire & admettre jous le nom de Calendrier-général de l'empire le nouveau calen drier reçu parmi les catholiques-remains, & fui vant lequel la fête de páques & autres qui en dépendent, feroient célébrées en même tems, à l'ex ception des fêtes particulieres qui ont lieu dans quelques provinces, pays & villes, que chacune conferve comme affectées à elle-même par drou feigneurial. Or, cet avis nous ayant été remis avec une très-humble réquifition de vouloir bien l'agréer, & qu'il nous plut de le faire publier dans tout l'empire, fur quoi nous, par une volonté paternelle envers l'empire, avons donné notre approbation pour l'avancement du bienétre général, le bon ordre & la tranquillité d'un chacun, comme nous en donnons aujourd'hui connoiffance à ladite diete par un décret impérial,

en

=auquel eft joint une déclaration de notre fupreme confeil aulique que nous avons gracieufement confenti à cette réquifition, & réfolu qu'elle feroit publiée dans toute l'étendue de l'empire, comme auffi aqu'en vertu de notre dignité impériale, nous vou lons que chacun ait à s'y conformer convenablement & fans contradiction. Par conséquent, ordon1 nons & enjoignons à tous & un chacun par notre autorité impériale, & fuivant notre volonté expreffe, de même qu'en vertu de notre acquiefceIment, ils aient dès à préfént & à l'avenir, confideration de cet avis de l'empire, à recevoir fous le nom de Calendrier général, celui en ufage parmi les catholiques romains, & à célébrer déformais exactement & paifiblement dans tous les pays de l'empire la fête de páques & autres qui 'en dépendent, fans la moindre oppofition, fous quelque prétexte que ce puiffe étre. Ordonnons en outre à chacun des chefs du pays de tenir la main à l'exécution de ces lettres-patentes, fur lefquellès on fe réglera, afin de s'épargner des ordres plus rigoureux.

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Relation de l'entrée du grand-duc de Ruffie
à Berlin.

Le 21 Juillet, le grand-duc de Ruffie & le prince Henri de Prufle s'étant arrêtés à Weiffenfée jufqu'à heures du foir, & ayant témoi gné leur fatisfaction des marques de refpect & d'attachement des habitans de ce lieu, fe remi rent en route vers cette capitale, où l'entrée folemnelle fe fit de la maniere fuivante.

Vingt-quatre poftillons fonnant du cor, commandés par 6 fecrétaires des poftes, pous revê tus d'un même uniforme, habit bleu, vefte cou leur d'orange, écharpe blanche entremêlée d'ar gent, chapeau borde d'argent avec une cocarde Blanche: M. Derling, le plus ancien des fecréSupplément. 3e. trimestre. 1736.

B

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