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auteurs ne doivent pas fe faire connoître, ront envoyées, avant le 1er. Juillet prochain, au Sr. Demonville imprimeur de l'académie, & approuvées par deux docteurs en théologie de la faculté de Paris. M. d'Alembert, fiecrétaire perpétuel de l'académie termina la féance par la lecture de l'éloge de Nericaut Def

touches.

Le même jour, l'académie royale des infcriptions & belles-lettres, & celle des fciences célébrerent conjointement, dans l'eglife des révérends peres de l'Oratoire, la fête de Saint-Louis. Le panégyrique du Saint fut prononcé par l'abbé des Clozers, chanoine de l'églife cathédrale de Bayeux, & vicaire général du diocefe.

Le 26, l'académie royale d'architecture, préfidée par le comte d'Angiviller, directeur-général des arts & manufactures de France, &c. a procédé au jugement des prix; elle a accordé le premier au fieur Defprez, & le fecond au fieur Berard.

L'académie des fciences, belles-lettres & arts de Lyon diftribuera cette année deux prix, dont l'un a pour fujet les découvertes les plus importantes dans le regne végétal, relativement à la matiere médicale; & l'autre la question de fçavoir fi l'eledricité de l'atmosphere a quelqu'influence fur le corps humain & quels fervient les effets de cette influence? La proclamation de ces prix devoit être faite dans le courant du mois d'Août; mais le nombre des mémoires envoyés au concours, la néceffité de répéter des expériences & Findifpofition de deux des commiffaires chargés de l'examen des mémoires, ont engagé l'académie, fur le rapport qui in en a été fait, de renvoyer la diftribution ci-deflus à la féance publique qu'elie tiendra à fa rentrée après les féries, le 3 Décembre prochain.

Le Sr. Baudoin, directeur de la manufacture d'armes à feu établie à Tulles, vient de découvrir, à trois lieues de cette ville, & près d'Argental, une mine abondante de charbon de terre de la meilleure qualité. Sa position fur la Dordogne rend cette découverte très-intéreffante pour le Limoufin, où le défaut & la rareté de cette matiere ont fait monter fort haut le prix du bois, dont la province fe dégarnit d'ailleurs de jour en jour.

Ón mande de Marfeille que le parlement de Provence a enregistré, le 17 du mois dernier, l'édit qui permet la libre circulation des vins dans tout le royaume, & qui fupprime le bureau du vin établi dans cette ville; ce qui confterne tous les propriétaires de vignobles de ce territoire. Les provinces voifines, auxquelles cet édit rend la liberté d'apporter leurs vins en Provence , y gagneront beaucoup, ainfi que les équipages des bâtimens qui fréquentent le port de Marfeille; mais ce n'eft pas moins une perte réelle pour une partie des propriétaires.

Un autre arrêt du même parlement condamne un droguifte en 1000 1. d'amende, & à avoir fa boutique fermée pendant trois mois, pouravoir vendu des drogues à une fille qui eft morte, après s'en être empoisonnée; le même arrêt. ordonne l'exécution des anciennes ordonnances concernant la vente des drogues nuifibles.

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Le 8 du mois dernier, le feu prit à 10 heures du matin, au village d'Aymans, dépendant de l'abbaye de St. Germain des Prez, tandis que prefque tous les habitans étoient à la moiffon. Les flammes ayant été d'abord apperçues du château de Survilje, près de MontereauFaut-Yonne, appartenant au comte de Lannoy, brigadier des armées du roi, & comte du St. em

pire, il fit fur le champ atteler fes chevaux pour y conduire fa pompe & une tonne d'eau ; il s'y tranfporta lui-même, & y rendit, par fon activité, fes confeils & fon zele, tous les fervices imaginables, qui furent bientôt fecondés par le président de l'élection, les cavaliers de la maréchauffée, les révérends peres récollets, beaucoup d'habitans de Montereau, & les feaux de cette ville envoyés par le fubdélégué. Malgré tous ces fecours, 8 maifons remplies de meubles, de grains & de beftiaux ont été confumées. Une femme de 80 ans, arrachée du milieu des flammes par fon fils, qui a eu les bras & le vifage brûlés en rempliffant ce devoir, eft encore dans le plus grand danger. Le comte de Lannoy, qui avoit donné à ce village de fi grandes preuves de fon humanité le jour de l'incendie, y reparut le lendemain, accompagné de fes deux filles, auxquelles il fit partager fa piété compatiffante en diftribuant avec elles des fecours aux plus malheureux.

Le 15, à 10 heures du foir, il y eur à Crécy, près de Dreux, un orage accompagné d'une grêle confidérable de la groffeur d'un œuf, & qui a été funefte à la partie de la moiffon qui étoit encore à faire. On écrit qu'en moins de deux minutes il n'est pas refté une seule vître au château.

Le 25, à 11 heures du foir, on a éprouvé à Doullens un orage accompagné de pluie, de tonnerre, de grêle & de vent impétueux, de la durée d'une demi-heure. Beaucoup d'arbres ont été caffés & déracinés par le vent La grêle a fait dans les jardins particuliers de grands dégâts, & plus de ravage encore dans la campagne, où la moiffon n'étoit point terminée. Le terroir de Doullens, & ceux des paroiffes de Beauval, Huleux, Bagneux, Breyillers, Gezaincourt, Grou

ches, Havernas, Luchuel, Naours & le ValHeureux ont été hachés. L'intendant de la province fe donne tous les foins néceffaires pour être exactement informé de la perte réelle des particuliers, afin de folliciter pour eux auprès du roi des fecours proportionnés à leurs pertes.

Le même orage occafionna, prefqu'à la même heure, dans la paroiffe de Barleux, près de Peronne un incendie qui réduifit en cendres trois maifons & plufieurs bâtimens adjacens, pleins de fruits de la récolte à peine réunis. La perte des propriétaires eft évaluée à 20,000 liv. Le chapitre de l'églife royale & collégiale de St. Furci de Peronne, touché du malheur de fes vaffaux, s'eft hâté de leur procurer les fecours les plus preffans, & leur a fait une remife totale de leur redevance, exemple touchant & rare qu'ont imité les particuliers qui avoient, comme les feigneurs, des actions contr'eux.

On écrit de Nancy que la princeffe de Lam-. balle, qui étoit partie pour les eaux de Plombieres le 7 Juin dernier, a paffé le 26 Août en cette ville, à fon retour des eaux. Un détachement du régiment de dragons de la Rochefoucault. alla à fa rencontre. A fon entrée dans la ville, le régiment du roi formoit une double haie de puis la porte St. Nicolas jufqu'à l'hôtel du gouvernement, où elle defcendit. Cette princeffe reçut les complimens du parlement, de la chambre des comptes, du chapitre de la primatiale, de l'univerfité & du corps de ville. Elle traverfa après-dîné une partie de la ville à pied, & partit vers 6 heures pour aller coucher à Toul d'où elle s'est rendue à Versailles.

On mande de Boubon-l'Archambault, généralité de Moulins, que le 21 du même mois, à 5 heures du foir, le tems ayant été férein jufqu'alors, le ciel s'obfcurcit tout-à-coup; qu'à 6 Septembre. ae. quinz. 1776. C

heures une grêle feche caufa dans la ville beaucoup de dommage, & détruifit, dans plus de 40 paroiffes de la campagne, tous les biens qui reftcient encore fur la terre. On porte à 400, 000 liv. la perte caufée par cet orage, qui réduit a la mifere un nombre confidérable de laboureurs, de vignerons, de manœuvres, & de peres de famille.

par

L'archevêque de Vienne en Dauphiné, passant la ville de Tournon, M. Sabatier de CavailJon, profeffeur d'éloquence au college de cette ville, lui adreffa le compliment fuivant.

MONSEIGNEUR,

Plus infpiré par mon cœur que par mon efprit, j'avois tracé le portrait d'un véritable évêque: grave fans austérité, pieux fans fanatisme, zélé fans aigreur, bon fans foibleffe, fçavant fans or gueil, il envifageoit fa dignité comme la caution d'une dette contractée envers le public. La religion qui s'appuyoit fur lui, le couvroit d'un bouclier; ia fcience lui prétoit fes armes, & la prudence lui apprenoit à les diriger. Les yeux étincelans d'un feu divin, il écrivoit, & les caracteres qu'il formoit fe changeoient en lettres d'or; placé entre le trône & l'autel, il les unifoit d'une chaîne qui defcendoit du ciel. Trouvant fes plaifirs dans fes foncions les plus pénibles, fous fes pas les épines fe transfor moient en rofes; calme au milieu des fatigues, les foupirs des malheureux troubloient feuls la férénité de fon vifage. Pere des fideles confiés à fes foins, il diftinguoit les mortels les plus néceffaires, parce qu'ils font les plus avilis,& que ce qui eft méprife eft prefque toujours ce qui ne deProit pas l'être; mais il traitoit furtout les pauvres comme les aînés de fa famille. A peine, Monfeigneur, eus-je fini ce portrait, que mon bonheur me transporta dans ce cháteau qui s'énor

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